lundi 27 décembre 2010

Table des matières de 2009 et 2010

Voici les auteurs belges à qui j'ai consacré des articles en 2009 et 2010 (par ordre alphabétique) :

Ancion Nicolas : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/Ancion%20Nicolas

Andriat Frank : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/Andriat%20Frank

Aspe Pieter : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/2010/08/lecrivain-belge-pieter-aspe.html

Baetens Jan : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/Baetens%20Jan

Bertrand Rémi : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/Bertrand%20Rémi

Boland Micheline : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/Boland%20Micheline

Coran Pierre : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/Coran%20Pierre

De Mulder Caroline : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/De%20Mulder%20Caroline

De Pauw Josse : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/2010/11/josse-de-pauw-traduit-en-francais.html

Desguin Carine-Laure : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/Desguin%20Carine-Laure

Desterbecq Philippe : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/Desterbecq%20Philippe

De Xhavée Edmée : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/De%20Xhav%C3%A9e%20Edm%C3%A9e

Engel Vincent : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/Engel%20Vincent

Gunzig Thomas : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/Gunzig%20Thomas

Henoumont René : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/Henoumont%20René

Houdart Françoise : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/Houdart%20Françoise

Job Armel : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/Job%20Armel

Le Bussy Alain : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/2010/12/deces-dalain-le-bussy.html

Masson Arthur : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/Masson%20Arthur

Mercier Jacques : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/2009/08/un-equilibre-fragile-jacques-mercier.html

Nothomb Amélie : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/Nothomb%20Amélie

Nys-Mazure Colette : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/Nys-Mazure%20Colette

Polet Grégoire : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/2009/02/interview-de-lecrivain-gregoire-polet.html

Pourveur Paul : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/2010/10/lecrivain-belge-paul-pourveur.html

Roland Georges : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/Roland%20Georges

Schmitt Eric-Emmanuel : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/Schmitt%20Eric-Emmanuel

Simenon Georges : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/Simenon%20Georges

Toussaint Jean-Philippe : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/Toussaint%20Jean-Philippe

Verhaeren Emile : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/Verhaeren%20Emile

Versailles Nicole : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/Versailles%20Nicole

Verschoore Nicole : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/Verschoore%20Nicole

Wauters Antoine : http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/Wauters%20Antoine

lundi 20 décembre 2010

Décès d'Alain le Bussy

Né à Esneux (près de Liège) en 1947, Alain le Bussy effectue des études universitaires en sciences politiques et sociales, au cours desquelles il publie quelques nouvelles dans la revue du cercle de littérature de l'ULG. Mais un déclic se fait en 1970 lorsqu'il participe à la première convention internationale de science-fiction tenue sur le sol européen, à Heidelberg. En 1976, avec d'autres passionnés, il organise à Liège la première convention internationale de science-fiction sur le sol belge. Il recommence à écrire à la fin des années 80. En 1992, les éditions Fleuve Noir publient son premier roman "Deltas", première partie d'un planet opera qui raconte le naufrage d'une expédition terrienne sur une planète lointaine. Ce livre obtient le Prix Rosny aîné 1993 lors de la convention internationale de science-fiction d'Orléans. En dix-huit ans (de 1992 à 2010), Alain le Bussy aura publié plus d'une trentaine de romans et écrit plus de deux cent nouvelles, dont un certain nombre ont été repris en recueils. Mais en dehors des milieux de science-fiction, il était cependant méconnu : sur le plan de la diffusion, ses romans ont pâti de la rotation rapide des éditions Fleuve Noir (qui n'existent plus aujourd'hui) et ont été longtemps difficiles à trouver. Bonne nouvelle : le petit éditeur français Eons (www.eons.fr) a réédité tous les romans d'Alain sortis au Fleuve Noir et on peut même les télécharger sous forme d'e-books. Alain le Bussy est décédé le 15 octobre au Centre Hospitalier Universitaire du Sart-Tilman et repose au cimetière d'Esneux.

mercredi 15 décembre 2010

Actualité d'Edmée De Xhavée

L'actualité de l'auteur belge Edmée De Xhavée (née en 1948 à Verviers), c'est un clip de promotion réalisé par Florian Houdart : www.youtube.com/user/EditionsChloeDesLys#p/a/u/1/5bb4r3L6_IE . Edmée a deux beaux projets pour l'année 2011 : son retour en Belgique et la sortie de son deuxième roman, "De l'autre côté de la rivière, Sibylla" (éditions Chloé des Lys). En cliquant ci-dessous sur "De Xhavée Edmée", je vous invite à (re)lire les articles que je lui avais consacrés en 2009 lors de la sortie de son premier roman "Les Romanichels".

mercredi 8 décembre 2010

Prix Rossel 2010 pour Caroline De Mulder

Caroline De Mulder a remporté le Prix Rossel 2010 (le prix littéraire le plus prestigieux en Belgique francophone) pour son premier roman, "Ego Tango". Née en 1976 à Gand, elle a grandi dans la région de Mouscron, avant de vivre aujourd'hui à Paris tout en enseignant aux Facultés Universitaires de Namur. Plus d'infos sur www.carolinedemulder.com

Caroline De Mulder s'est confiée aux quotidiens du groupe Sud Presse : "En fait, je ne m'y attendais pas, car les autres nominés étaient des auteurs confirmés. J'ai donc été très surprise du coup de fil qui m'a annoncé que j'avais gagné le Prix Rossel. J'ai dû sauter dans le premier train vers Bruxelles, et je m'y suis coiffée! "Ego Tango", ce sont trois histoires en une seule. Une histoire sur le tango. Mon héroïne s'approprie son corps par le tango. Je décris les lieux liés au tango. La deuxième, c'est une histoire sur l'addiction. L'héroïne devient accro à cette danse. Et la troisième, c'est une intrigue policière : une danseuse disparaît et ce petit monde du tango est bouleversé. Il y a déjà longtemps que j'écris. D'ailleurs, Mr André, mon instituteur de 6ème primaire au collège Sainte-Marie de Mouscron, a appelé mon père quand il a appris que j'avais gagné le prix pour lui dire que j'avais déjà gagné un concours d'écriture quand j'étais petite. Je ne m'en souviens plus... Mais j'ai surtout commencé à écrire de manière régulière à partir de 13-14 ans".

mardi 30 novembre 2010

Josse De Pauw traduit en français

Le comédien et auteur belge néerlandophone Josse De Pauw est traduit en français pour la première fois : les éditions Genèse publient "Le temps d'être", une compilation de deux de ses ouvrages écrits en néerlandais ("Werk" et "Nog") qui racontent des souvenirs et des histoires vécues avec sa fille.

A l'occasion de la sortie de ce livre, il s'est confié à la journaliste Isabelle Monnart dans le quotidien "La Dernière Heure/Les Sports" :
"Vous êtes content que l'on vous découvre en français dans le texte?
- Oui, je suis ravi! Je vis ma vie à Bruxelles, j'ai pas mal de copains francophones qui pouvaient me suivre dans mon travail au théâtre, mais pas dans l'écrit. C'est lors de lectures au Théâtre National que j'ai lancé des appels du pied aux éditeurs. Et çà a marché.
- C'était intéressant pour vous de vous lire dans une autre langue?
- Oui. Parce que même si je vis une partie de ma vie en français, çà reste, malgré tout, une langue étrangère pour moi. Je me relis d'une autre manière, même si je me reconnais à 100%.
- Vous racontez avec beaucoup de tendresse vos souvenirs d'enfant de la campagne!
- C'était important pour moi. Parce que même si je suis devenu un citadin aujourd'hui, c'est là que j'ai grandi. Mais je n'ai pas voulu y mettre de nostalgie. Je pense que j'ai commencé à écrire, à raviver un certain passé, pour mieux me comprendre.
- Vous n'avez pas trouvé çà dans le théâtre?
- Je ne sais pas. Ce qui est sûr, c'est qu'utiliser un matériel comme celui-là au théâtre aurait des accents trop nostalgiques. J'ai commencé à écrire quand j'avais une trentaine d'années mais je ne rêvais pas d'un livre : c'étaient de simples exercices d'observation. Je ne parlerai jamais au théâtre comme je le fais dans ce livre".

mardi 23 novembre 2010

Nouveau livre de Nicole Verschoore

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Née en 1939, Nicole Verschoore est docteur en philologie germanique de l'Université de Gand. Assistante du professeur Herman Uyttersprot, boursière du Fonds National de Recherche Scientifique, elle choisit en 1973 une carrière de journaliste : elle est collaboratrice puis rédactrice responsable de la culture au quotidien libéral "Het Laatste Nieuws" (jusqu'en 1988), ensuite chroniqueur de la vie musicale à Bruxelles jusqu'en 1994. L'année de la publication de son premier roman chez Gallimard, Nicole Verschoore prend la direction de l'hebdomadaire gantois "Le Nouveau Courrier" (1994-1999). L'Académie Royale de langue et de littérature françaises de Belgique lui a décerné le Prix Michot pour sa trilogie romanesque La Passion et les Hommes ("Les parchemins de la tour", "Le mont Blandin" et "La charrette de Lapsceure"). Plus d'infos sur http://www.nicoleverschoore.be/

En 2010, les éditions Le Cri ont publié son dernier livre, "Autobiographie d'un siècle". Je n'ai pas encore eu l'occasion de le lire, mais je vous invite à découvrir le compte-rendu rédigé par Henri-Floris Jespers dans la revue trimestrielle de la Fondation Ca Ira (http://www.caira.over-blog.com/) :

"Le facteur, une espèce en voie de disparition, délibérément sacrifiée à l'autel sanglant de la sacro-sainte libéralisation des marchés (lisez : l'appât frénétique et dévastateur du gain), me remet deux livres de Nicole Verschoore en main propre. Je termine, émerveillé, la lecture de son "Autobiographie d'un siècle". Un siècle qui est le mien, une autobiographie imaginaire qui, dans son étrangeté délibérée mais sincère, est la mienne. Ce septième ouvrage de Nicole Verschoore illustre en mineur, mine de rien, cette "sérénité crispée" dont nous parle René Char. Métissant les genres avec une adresse toute personnelle, elle nous donne un livre, qualifié de roman, dont la lecture m'a réconforté. Le lecteur y entendra tantôt des échos prolongés ou assourdis de l'oeuvre romanesque de Nicole Verschoore (du "Maître du bourg" à "La passion et les hommes"), tantôt des résonances de ses travaux érudits publiés, tant en français qu'en néerlandais, au cours d'une longue et discrète carrière au service de la mémoire collective. Cette "Autobiographie d'un siècle" se présente comme un caléidoscope révélant des rappels de lumière à des plans différents. Nicole Verschoore calcule savamment les alternances, les échos, les ordonnances et les rappels, amalgamant des proses diverses dont la généalogie fascine : bribes autobiographiques ou autofictionnelles, considérations critiques sur la politique ou sur la finance internationale, mises en abyme, fragments de ce qui eût pu s'affirmer comme un roman par lettres...".
(Merci à Mr Jespers de m'avoir donné l'autorisation de reprendre son compte-rendu)

P.S. En cliquant ci-dessous sur "Verschoore Nicole", vous retrouverez mes autres articles consacrés à cet auteur.

lundi 15 novembre 2010

"Le voyage d'hiver" (Amélie Nothomb)

Agé d'une quarantaine d'années, Zoïle nous explique pourquoi il va détourner un avion de Roissy et le faire s'écraser sur la tour Eiffel. La tour Eiffel est en forme de A comme Astrolabe, la femme dont il est amoureux. Mais Zoïle n'a pu vivre pleinement son histoire d'amour car Astrolabe tient à s'occuper jour et nuit de la romancière autiste Aliénor Molèze dont il n'est pas parvenu à se débarrasser.

Parmi les cinq livres d'Amélie Nothomb que j'ai déjà lus, j'ai adoré les deux romans autobiographiques "Stupeur et tremblements" et "Ni d'Eve, ni d'Adam" qui se déroulent au Japon ; j'ai détesté le glauque "Hygiène de l'assassin" ; j'ai aimé "Les Catilinaires" et "Le voyage d'hiver" mais ils ne m'ont pas marqué et ne me donnent pas l'envie de les relire.

lundi 8 novembre 2010

"Seuils de Loire" (Colette Nys-Mazure)

Née en 1939 à Wavre, Colette Nys-Mazure vit au bord de l'Escaut dans le Tournaisis (Belgique). Elle est titulaire d'une maîtrise de lettres modernes de l'Université Catholique de Louvain. Longtemps professeur de français, elle continue d'animer des ateliers d'écriture et de lecture. Sa première publication date de 1975. Si la poésie reste son domaine privilégié, elle écrit aussi du théâtre, des nouvelles, des essais et des livres pour la jeunesse.

Colette a rédigé cet ouvrage de 141 pages dans le cadre d'une résidence de poète qui s'est déroulée en 2002 pendant deux mois au Centre Municipal de Rochefort-sur-Loire. Lors de sa première visite, un vent glacé lui inspire cette réflexion : "Comment ne pas me sentir en pays connu puisque je retrouvais des airs de chez nous? Là comme ici, la girouette tourne plus volontiers que l'éventail ne bat de l'aile".

Le Moulin Géant, qui héberge sa résidence de poète, lui fait penser à son arrière-grand-père Augustin Desmet qui était meunier à Tournai. Son Moulin de l'Agache (une pie en tournaisien) construit en 1808 avait été détruit par les Allemands en octobre 1918. Augustin est mort à 72 ans en 1921, mais ses filles (parmi lesquelles Henriette, la grand-mère de l'auteur) ont raconté à Colette de nombreuses anecdotes à son sujet.

Le Moulin Géant de Rochefort-sur-Loire lui évoque aussi les moulins de Froyennes, Villeneuve-d'Ascq, Damme ou Kain. Les références au Tournaisis sont fréquentes : "Mon territoire est fendu par l'Escaut, puissant et modeste. Rien à voir avec le Rhône, la Loire ou la Moldau, mais c'est mon fleuve et je le fréquente assidûment, supportant mal l'air de dédain de quelques touristes, pressés de comparer, incapables de contempler".

Colette fait l'éloge de la correspondance et de l'écriture : "Comment tant de personnes peuvent-elles se priver d'écrire? Ignorent-elles l'émotion des lettres retrouvées qui disent l'être disparu, vibrant encore sous les doigts, les yeux?". Au terme de sa résidence de poète, elle conclut : "Ces êtres croisés et ces lieux arpentés sont en moi ; aucun vandale ne les défigurera. L'écriture comme témoin, légataire. Mémoire passeuse. Dans le sillage des grands hommes poètes qui m'ont précédée ici : la bande à Cadou, Pierre Garnier, Pascal Commère, Thierry Renard, et, déjà dans la perspective de ceux qui me suivront, je me suis imprégnée d'un pays".

N'étant pas un grand amateur de poésies, ce sont surtout les commentaires et les réflexions de Colette Nys-Mazure qui m'ont intéressé. Ils m'ont appris à mieux connaître cette Grande Dame dont j'admire le talent, la sagesse et l'humanisme. Son amour de la nature, de la lecture, de l'écriture, du Tournaisis et des petits plaisirs du quotidien transparaissent aussi dans cet ouvrage.

lundi 1 novembre 2010

En bref...

1° Nouveau roman pour Nicolas Ancion : "L'homme qui refusait de mourir" (éditions Dis Voir). Il s'inspire librement des recherches de François Taddéi sur le vieillissement des bactéries et la transmission du savoir dans la nature, depuis les unicellulaires jusqu'aux humains. Il prend à contre-pied les travaux du chercheur et revisite la figure du savant fou et de l'apprenti sorcier, les histoires de robots et de trafics d'organes. Plus d'infos sur http://ancion.hautetfort.com/

2° Micheline Boland vient d'être interviewée par Bob Boutique sur Actu TV : www.youtube.com/watch?v=l2EszkaprVs . En septembre, Florian Houdart avait réalisé un clip très bien fait sur son parcours littéraire : www.youtube.com/watch?v=LlSqlR_-phY

3° Carine-Laure Desguin a reçu le 3ème prix du concours de poésie des Mutualités Socialistes de Charleroi pour son poème "L'arrivée". Elle sera en séance de dédicaces le samedi 13 novembre 2010 après-midi au salon Tournai La Page. Plus d'infos sur http://carinelauredesguin.over-blog.com/

4° Jacques Goyens vient de sortir son dernier livre : "L'insondable énigme". C'est un recueil de nouvelles et de portraits de femmes, fruit de plusieurs décennies d'observation. Il sera en séance de dédicaces le dimanche 14 novembre 2010 de 10h à 19h au salon Tournai La Page. Plus d'infos sur son site www.infoline.be/jacques

5° Philippe Mathy présentera son dernier livre "Une barque" (éditions Tétras Lyre) le samedi 13 novembre 2010 à 10h30 au salon Tournai La Page. Plus d'infos sur son site http://users.skynet.be/philippe.mathy

6° Evelyne Wilwerth présentera son roman "Papillon mortel" (éditions Luce Wilquin) le 3 novembre à la Sabam et le 20 novembre à la Fleur en papier doré à Bruxelles. Une de ses poésies a été reprise dans "Piqués des vers" (éditions La Renaissance du Livre), une nouvelle anthologie de poésie belge basée sur 300 coups de coeur de Colette Nys-Mazure et Christian Libens. Enfin, Evelyne prépare un ensemble de textes érotico-sensuels. Plus d'infos sur son site http://users.skynet.be/evelyne.wilwerth

7° Le mercredi 17 novembre 2010 à 18h, l'Association des Ecrivains Belges de langue française (150, chaussée de Wavre à Ixelles) présentera "Les survivants de Sallimoc" de Pascale Lara Schyns, "Dans l'oreille profonde" de Marc Dugardin et "Jean Tordeur : la table d'écriture" de Marie-Ange Bernard. Plus d'infos sur http://www.ecrivainsbelges.be/

8° La 8ème Foire du Livre Belge se tiendra les 26, 27 et 28 novembre 2010 à Uccle (entrée gratuite). Jean Van Hamme, Mark Eyskens, Armel Job, Bob Boutique, Alain Berenboom, Corinne Hoex, Jean-Baptiste Baronian et Vincent Engel ont déjà confirmé leur présence.

lundi 25 octobre 2010

Interview d'Eric-Emmanuel Schmitt

A l'occasion de la sortie de son nouveau livre "Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent..." (éditions Albin Michel), l'écrivain belge Eric-Emmanuel Schmitt s'est confié au journaliste Didier Debroux :

"Beethoven, c'est l'homme pour l'Homme?
- Mozart, c'est l'émergence de la grâce. Inexplicable. A l'inverse, Beethoven cherche dans l'humain l'étincelle qui nous bouscule. Il refuse la fatalité et pousse l'homme à forger l'humanité.
- Serait-il proche d'Erasme qui dit : "L'homme ne naît pas, il le devient"?
- Il ne s'occupe pas de Dieu, mais il prêche une conversion spirituelle. Sa musique présente une conception de la vie qui n'est pas illusoire. Il faut transcender la douleur pour y échapper, entrer dans la joie et dans une relation de plénitude en harmonie avec la nature et les événements.
- Sa musique n'est-elle pas une conjonction de tragique et d'optimisme?
- C'est là où je m'identifie à lui. Bien que nos vies soient éphémères, Beethoven exalte le sens de l'existence. Il montre le chemin de l'héroïsme.
- N'est-il pas un peu épuisant?
- Tout en lui est sonore, dense, agité, tonitruant. Jamais il ne nous laisse en paix. Certes, il se révèle un compagnon difficile, mais tellement nécessaire.
- Lui, le torturé, le tumultueux, a-t-il atteint cette plénitude?
- J'aime à croire qu'il s'endort heureux. Son dernier quatuor en témoigne. Les notes célèbrent l'accomplissement personnel, existentiel, moral et spirituel.
- Et vous?
- Le bonheur ne consiste pas à s'écarter des douleurs mais à embrasser l'existence. La sagesse signifie accepter la vie, s'abandonner, cultiver la joie. La route est encore longue..."

mercredi 20 octobre 2010

L'écrivain belge Paul Pourveur

En Belgique, le cas du dramaturge bilingue Paul Pourveur semble unique : il écrit tantôt en français, tantôt en néerlandais, selon que la commande lui vienne d'un théâtre des Pays-Bas, de Flandre ou de la communauté française. Né à Anvers en 1952, ses parents lui parlent en français et il effectue ses études en néerlandais. Après ses secondaires, il quitte Anvers pour s'inscrire à l'école supérieure de cinéma de langue néerlandaise à Bruxelles. Il travaille ensuite en tant que monteur pour le cinéma et la télévision. Ses premiers textes sont des scénarios et des textes pour des documentaires. On lui propose d'écrire des pièces de théâtre en néerlandais (à partir de 1985) et en français (à partir de 1989). Mais Paul Pourveur ne se traduit pas lui-même ; il revoit juste les traductions, qu'il s'agisse du néerlandais au français ou vice-versa. Il a reçu des récompenses tant au nord qu'au sud du pays.

Paul Pourveur a confié récemment : "J'ai beaucoup de chance. J'ai toujours travaillé sur commande, tant pour le cinéma que pour le théâtre, tant en néerlandais qu'en français. Je n'ai pas choisi d'écrire dans une langue précise, j'ai répondu à des demandes. Bilingue depuis toujours, je suis Belge, écrivain francophone et écrivain flamand. Je n'écrirai jamais comme un vrai francophone ou comme un vrai flamand. Ce sera toujours entre les deux. Avec des influences des deux langues, je crois. Je n'ai jamais senti une appartenance à une langue précise. Moi, je suis comme un touriste à l'intérieur des langues. Respectueux et irrespectueux d'un côté comme de l'autre. C'est un mélange des deux cultures. Ce qui me donne plus de liberté, même si souvent, çà frise les erreurs grammaticales. Mais il faut jouer avec le langage".

mercredi 13 octobre 2010

Actualité du jeune auteur belge Antoine Wauters

Né à Liège en 1981, Antoine Wauters est philosophe de formation, coéditeur de la revue "Langue Vive" et scénariste. Lauréat du Prix Pyramides 2008, il reçoit la même année le Prix Polak de l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique. Il a déjà publié "Os" (Tétras-lyre), "La bouche en quatre" (Le Coudrier) et "Debout sur la langue" (Maelström).

Co-écrit avec Ben Arès, son livre "Ali si on veut" vient de sortir en France chez Cheyne Editeur dans la collection Verte (http://www.cheyne-editeur.com/). C'est un récit poétique en terre malgache. Pour les prochains mois, Antoine a différents projets narratifs en cours (un récit, un roman, une pièce de théâtre) et deux films en co-écriture avec le réalisateur Antoine Cuypers, produits par Entre Chiens et Loups (qui ont notamment produit "Les Barons"). Son prochain livre, "Césarine", paraîtra fin 2011 chez Cheyne Editeur.

Je vous propose de voir et d'entendre Antoine lire son texte "Debout sur la langue" :
www.youtube.com/watch?v=5PPRKAy4HFQ&feature=related

jeudi 7 octobre 2010

Agenda de nos auteurs en octobre 2010

10 octobre à 11h : lecture croisée de Stefan Brijs et Liliane Wouters dans le cadre du Marathon des Mots de Bruxelles (à Passa Porta, rue Dansaert 46).

Du 13 au 17 octobre : la Fureur de Lire est une campagne de sensibilisation au livre et à la lecture organisée depuis 1991 par le Service général des Lettres de la communauté française. Plusieurs centaines d'activités sont organisées. Plus d'infos sur http://www.fureurdelire.be/

14 octobre à 20h30 : repas littéraire avec Yvon Toussaint à l'Aquilone à Liège. Plus d'infos sur http://www.aquilone.be/

15 et 16 octobre : 25ème anniversaire de la Maison de la poésie et de la langue française à Namur. Plus d'infos sur http://www.maisondelapoesie.com/

16 et 17 octobre : 3ème édition de la Foire du Livre Politique à Liège. Plus d'infos sur http://www.lafoiredulivre.net/

21 octobre : dans le cadre des Jeudis Lire, présentation d'une anthologie de la poésie belge d'hier et d'aujourd'hui au palais des Beaux-Arts (de 12h30 à 13h30).

24 octobre à 10h : rencontre avec Béatrice Libert à la bibliothèque d'Amay.

12, 19 et 26 octobre : conférences des Midis de la Poésie au grand auditorium des Musées Royaux des Beaux-Arts à Bruxelles (de 12h40 à 13h30). Plus d'infos sur http://www.midisdelapoesie.be/

28 octobre à 19h30 : Rencontre avec Béatrice Libert à la bibliothèque d'Ham-sur-Heure.

28 octobre à 18h : Rencontre avec Nadine Monfils à la bibliothèque des Chiroux à Liège.

Toutes ces infos viennent de la revue bimensuelle "Le Carnet et les Instants" que vous pouvez recevoir gratuitement sur simple demande auprès du Service des Lettres de la communauté française.

lundi 27 septembre 2010

Nouveau livre de Nicole Versailles

Romaniste et animatrice d'ateliers d'écriture, Nicole Versailles se met à écrire sur le tard. Elle se fait connaître à partir de 2004 grâce à son blog (http://coumarine.blogspot.com/). Cette expérience lui inspire son livre "Tout d'un blog", un essai-témoignage paru aux Editions Couleurs Livres. Elle a écrit un roman autobiographique très émouvant, "L'enfant à l'endroit, l'enfant à l'envers", dont je vous avais parlé (http://ecrivainsbelges.blogspot.com/2010/04/lenfant-lendroit-lenfant-lenvers-nicole.html). Et j'ai eu la joie de la rencontrer par hasard en mars dernier à la Foire du Livre de Bruxelles.

Nicole Versailles vient de sortir un nouveau livre, intitulé "Les dessous de table". Comme je n'ai malheureusement pas encore eu le temps de le lire, j'ai sollicité l'aide de l'auteur belge Evelyne Wilwerth qui a gentiment accepté de m'en faire un (très beau) compte-rendu :

"Nicole Versailles possède vraiment le sens de la nouvelle, celui de la densité et de la chute. Ce genre littéraire lui va comme un gant. Elle affiche une belle maîtrise narrative. Ces courts textes me paraissent bien circonscrits, bien cadrés. Pas de graisse, pas de frioritures. Elle a l'art de jouer avec le lecteur (elle nous mène sur une fausse piste, elle propose des devinettes). Son regard est humain, imprégné de tendresse. Même si elle met en scène la cruauté, la malhonnêteté, la vilenie et une foule de petites horreurs. Regard humain donc, et aigu, fourrageur d'âmes. Ce qui est le boulot des écrivains... Elle sait faire passer la souffrance. Puis elle a l'art de personnifier les objets. Une caractéristique de son univers. En outre, il s'agit d'un vrai ensemble de nouvelles, avec ces éléments rassembleurs que sont la table et la couleur rouge. Quelques thèmes récurrents m'ont frappée : la vieillesse, la maladie, la perte de mémoire. Et je noterais aussi une dimension historique et politique qui donne une puissance supplémentaire au livre. Bref, un véritable contenu. Moulé dans une écriture vive et juste".

mardi 21 septembre 2010

"Le mariage de Dominique Hardenne" (Vincent Engel)

Rescapé d'une armée en déroute, Dominique Hardenne veut retrouver son village, ses proches et Nathalie dont il est amoureux. Mais une bombe a tué tous les habitants, figés pour l'éternité. Dominique choisit d'y rester avec ses souvenirs et de travailler la terre, avant de sombrer dans la folie et d'imaginer les morts redevenus vivants.

Ce roman est bien écrit, mais je ne l'ai pas aimé. Il donne le cafard et est triste de la première à la dernière page. Aucun rebondissement dans l'histoire. Je n'ai peut-être pas tout compris mais à part que se retrouver seul au monde n'est pas très gai, je ne vois pas pourquoi ce roman est un "livre visionnaire" ou une "allégorie de notre siècle", comme l'affirme la quatrième de couverture.

mercredi 15 septembre 2010

Chroniques de René Henoumont

L'écrivain belge René Henoumont nous quittait il y a un an, mais "Le Soir Magazine" a la très bonne idée de continuer à publier ses meilleures chroniques chaque semaine. En voici quatre :

"Paradoxe. Plus de 16.000 espèces animales sont en danger. En Wallonie, il y aurait 40.000 sangliers et les populations de cerfs et de chevreuils sont en constante augmentation. Ces prédateurs occasionnent des dégâts aux cultures. La colère des fermiers gronde. Au vrai, les titulaires de territoires de chasse produisent du gros gibier en région boisée comme on élève du faisan en plaine. Il s'agit de satisfaire les actionnaires en leur offrant un maximum de cibles à la journée. C'est du tir à la pipe. C'est de la boutique. Tuer n'est pas chasser. Nous avons connu une chasse où, pédestrement, l'on poussait le gibier devant soi. C'était la chasse joyeuse, découverte de la nature lors de la passée des canards sauvages et de la bécasse, affût nocturne du sanglier. Nous y voilà. Dernière semaine d'août 1939, je me partage entre l'Expo internationale de l'Eau, à la ville, et le village de mon père. Un été inoubliable, celui de l'adolescence et des premiers amours. Par une belle soirée, le grand Arthur Périlleux me convie à l'affût des sangliers. Je l'accompagne, non sans appréhension. Parvenu en lisière d'une terre d'avoine, au coeur des bois sombres, Arthur me confie un lourd calibre 12 et dit qu'il va pousser vers moi les sangliers dont on entend les cris d'une sauvagerie qui me fait battre le coeur. Je n'avais pas prévu çà! Me voilà seul, fusil au poing sous les étoiles devant les blondes avoines. Du côté de Liège, une lueur dans le ciel, c'est l'Expo qui va fermer ses portes dans quelques jours (qui le sait?). Nous sommes à la veille de la guerre, plutôt entre guerre et paix en attendant le 10 mai 1940. J'écoute la nuit, tressaillant au moindre bruit, apeuré par les oiseaux de nuit. Le temps passe. Toujours pas d'Arthur. Il me semble entendre un galop, des grognements et les sangliers débouchent de l'avoine. Les doigts crispés sur la gâchette, je tire mes deux coups. Un silence seul troublé par l'écho des deux détonations. Sorti de la nuit, je devine Arthur penché sur une masse sombre à vingt pas. "C'est un beau cochon, vous l'avez eu!". J'ai les jambes qui tremblent et je n'ose y croire. Et pourtant, il est bien là, mon premier sanglier. Si je me souviens bien, à cette époque, les fermiers avaient le droit de tirer les sangliers sur leurs terres. La chasse aujourd'hui est le privilège des nantis au détriment des cultures et des plantations. Les grands herbivores sectionnent le bourgeon terminal des sapins et le sanglier est omnivore. Il faut les réduire. Pas si simple".

"Lors de mes étés buissonniers, j'ai connu des sanctuaires naturels. Mon premier sanctuaire fut la Montagne Saint-Pierre au-delà de Visé, ultimes collines du val de Meuse avant la Hollande. J'étais encore au lycée et c'est en compagnie de notre professeur de sciences que nous parcourions les prés calcaires où l'on trouvait des gentianes, des orchis et des genévriers nains. Que sont-ils devenus? Classés? J'en doute. Le canal Albert et le fort d'Eben-Emael ont bouleversé le paysage. Autre sanctuaire : entre Filot (Hamoir) et Sy, les Marnières, un plateau où l'on extrayait la marne. On y trouvait des colonies de gentianes, mais aussi de profondes excavations où l'on jetait les bestiaux malades. Ce qui n'empêchait pas le cantonnier, un personnage surnommé "Tchofil Treus", de récupérer un cochon crevé et de s'en régaler. Il est mort nonagénaire... Autres sanctuaires, les boucles de l'Ourthe et de l'Amblève : Fêchereux et Raborive. Fêchereux était dominé par la Roche aux Faucons au pied de laquelle truites de belle taille, brochets et perches abondaient. Il fallait emprunter un passage d'eau, aujourd'hui supprimé et remplacé par un vilain pont, de manière à permettre aux motos d'accéder au chemin de halage le long de la rivière. J'appelle çà un crime. Près de La Roche, une maison abandonnée servit de refuge aux partisans durant l'Occupation. Je me souviens. Des familles juives se cachaient dans le hameau proche. Raborive, près de Martinrive sur l'Amblève, était encore plus secret. Là, Charles Martel décima les troupes de Rabot le Neustrien. La rivière coule sous un dôme de saules pleureurs, véritable allée verte jusqu'au donjon en ruines du château d'Amblève prêté aux quatre fils Aymon où l'on crut que les bandits Magonette et Géna avaient caché leur trésor. Au flanc de la roche se dressait, dans les années 50, la Mohinette, célèbre par un conte de Marcellin la Garde. Là se seraient cachés un proche de Louis XVI et sa compagne tentant de passer le Rhin. Des sbires du Directoire assassinèrent les proscrits. Le certain est que, durant les années noires, des membres du PS clandestin y trouvèrent refuge sous la protection des ouvriers carriers de la Belle-Roche, résistants armés. Je me souviens aussi. A Raborive, les poissons atteignaient une taille exceptionnelle. On trouvait aussi d'énormes couleuvres. C'était un paradis. En pêchant, l'Histoire me rattrapait, j'avais de quoi rêver... Aujourd'hui, c'est un camping...".

"L'enfance vous marque-t-elle à jamais? Ainsi, j'ai toujours éprouvé en août une certaine mélancolie. Les jours filaient, la fin des vacances était proche. Au village de mon père, les fêtes de la mi-août, corso fleuri, jeux de plein air, annonçaient le retour à l'école. Encore quinze jours... Ce que j'ai préféré à l'école, ce sont les vacances... La promesse des cahiers neufs, du plumier garni, n'était qu'une mince consolation. Alors je comptais les jours, pieds dans l'eau, canne à pêche au poing, regardant couler la grande rivière. Comment était-elle durant la mauvaise saison? Je l'imaginais bleue sous la glace et les arbres dénudés où les oiseaux s'étaient tus. Rentré à la ferme de mon oncle, je me réfugiais dans la grange, où la paille sentait l'été, blonde et crissante. "Où est le gamin?" demandait ma tante. "I tchoûle et grogne" disait mon oncle, têtant sa pipe sur le banc devant la maison où les hirondelles s'alignaient déjà sur les fils électriques comme un pépiant boulier. Aujourd'hui, il ne pleut plus, mais le soleil rechigne dans la cour. Près de la source, les colchiques aux grandes feuilles lancéolées fleuriront bientôt. Je me demande si dans les prés fangeux en Haute Ardenne, il y a encore des colchiques que broutaient les vaches aux lèvres bleues. C'est un ami qui, à ma demande, il y a bien longtemps, m'a envoyé six pieds de colchiques. Chaque automne, ils sont là, mais mon ami n'est plus. Fou de botanique et de champignons des bois, il pouvait vous offrir un dîner complet, du potage au dessert, aux champignons, le tout arrosé du meilleur vin. Il savait vivre... Le brouillard matinal fume encore comme une lessive au-dessus de la rivière dans la vallée aux étangs perdus, une lessive comme il n'y en a plus non plus. La machine à laver bourdonne, inodore, pareille à des milliers d'autres. Au village, il y avait deux grosses dames qui lessivaient à longueur de journée de grands draps blancs qu'elles mettaient à sécher dans leur verger. Je les vois encore claquer au vent et je me perdais dedans en cueillant des pommes. J'hésite à tailler les haies, les ramiers y ont des nids (beau prétexte!). Lorsque je lève le courrier près de la haie de charmes, il y en a un qui part en claquant des ailes. Je sais qu'il a des jeunes, et je me hâte vers la maison, la gazette sous le bras, de quoi m'occuper en attendant le Maigret du dimanche".

"Procédant à un peu de rangement dans le garage en bas du chemin pentu, où une trombe d'eau avait accumulé 60 cm de boue, j'ai mis la main sur mon sac de pêche que je croyais perdu depuis 20 ans. La petite épuisette à manche court, la bouteille au cul percé où s'accumulaient les vairons friands de mie de pain, la boîte à vairons, des montures, tout est bien là. En ce dernier jour de l'été, où la Belgique est à la traîne, où l'Iran fait peur, on n'a pas envie de pavoiser. Je me suis souvenu des jours anciens de pêche à la truite dans l'Ourthe. Et je me suis surpris à jouer du poignet comme si je pêchais le lancer léger entre les grandes roches de Sy où la rivière cascadait... Tout autre chose en ce dernier jour de l'été, fin d'une saison pourrie, ciel gris et soleil furtif, je me suis préparé mon quatre-heures. Le cube de fromage de Herve à la cave était à point, double crème d'Aubel, doux. Le tartinant avec du sirop de Liège, j'ai retrouvé l'odeur de la maison de mon grand-père, au numéro 6 de la rue Charlemagne, à la Préalle-Herstal. J'ai revu le gendarme à la retraite, tout de velours vêtu, son fusil de chasse toujours à la portée. Il se tenait accoudé à la table couverte d'un lino vert hachuré où voisinaient les paquets de tabac de la Semois éventrés, de grosses bouffardes, des boîtes de cartouches, le grand pain roux, le fromage de Herve, le pot de sirop et les poires du jardin. Je le revis comme je vous vois en train de me lire, tandis que je feuilletais les pages bleues du catalogue de la fabrique d'armes et de cycles de Saint-Etienne qui était la bible de mon grand-père. L'hiver, la grosse plate-buse bourdonnait au rouge et l'unique pièce du rez-de-chaussée sentait le charbon comme tout à la Préalle. J'ai encore dans l'oreille le bruit des wagonnets basculant au sommet du terril à deux pas de la maison. J'entends le tchouf-tchouf de la locomotive de la ligne Liège-Tongres passant devant la maison, au ralenti à hauteur du passage à niveau devant lequel se tenait la vieille Dadite vendant du foie piqué aux mineurs de la Bacnure qui n'avaient point de beurre sur leurs tartines. Dadite avait connu ma mère enfant et l'appelait "ma binamée" et moi, un petit rien du tout, à qui elle offrait une tranche de son foie piqué comme je n'en ai jamais trouvé depuis en charcuterie. En ce jour de l'été finissant, je me suis préparé un café brûlant pour faire passer le Herve, le meilleur fromage au monde. Du moins me reste-t-il cela...".

vendredi 10 septembre 2010

La rentrée de nos auteurs (3ème partie)

Philippe Leuckx : "Deux livres sont sortis au printemps : "Selon le fleuve et la lumière" (éditions Le Coudrier) et "Le beau livre des visages" (éditions Maelström, coll. Bookleg, n°67). Le premier sera présenté à l'Association des Ecrivains Belges par Jacques Vandenschrick le mercredi 20 octobre 2010 à 18h. Je lirai des fragments du deuxième le 23 septembre 2010 dans le cadre de l'opération "Mort au pilon" à Bruxelles. Le 13 novembre 2010, à Tournai la Page, je signerai à deux stands : celui du Coudrier et celui des "Déjeuners sur l'herbe" où paraît à cette occasion le livre "Le coeur se hausse jusqu'au fruit". Au printemps 2011, deux collaborations à des ouvrages anthologiques : "Piqués des vers" (éditions La Renaissance du Livre), une anthologie de 300 poèmes belges, n°300 de la collection Espace/Nord, et chez Devillez, une anthologie des écrivains des 20 ans de résidence à Rome à l'Academia Belgica".

Kate Milie : "Mes activités pour la rentrée? Mon roman "Une Belle Epoque" paru à la fin de l'année 2009 mène tranquillement sa petite vie. Je vais participer à la soirée des auteurs Chloé des Lys organisée à l'Espace Art Gallery (Ixelles) le samedi 23 octobre à 20h. Je serai également présente à la 8ème Foire du Livre Belge qui se tiendra à Uccle (26-27-28 novembre). Depuis le début septembre, je donne un p'tit coup de main à l'équipe d'Actu-TV (Bob Boutique et Daniel Plasschaert), je gère le blog de cette fantastique télé culturelle pas comme les autres : http://actu-tv-web.over-blog.com/ . Je viens de terminer un deuxième roman, l'histoire se passe de nos jours à Bruxelles dans des lieux Art Déco. Un projet de théâtre "à quatre mains" en lien avec la deuxième guerre mondiale m'attend...".

Alexandre Millon : "Je rentre de Toscane ; j'ai terminé un roman".

Françoise Pirart : "Mon dernier ouvrage, "Un acte de faiblesse", un recueil de nouvelles qui vient d'être publié aux Editions Luce Wilquin, a déjà suscité quelques réactions dans la presse, notamment dans le Soir et la Libre Belgique. Les 17, 18 et 19 septembre, je serai présente à la manifestation littéraire de Nancy, "Le livre sur la place". Comme pour toute nouvelle parution, j'attends sans impatience que les choses suivent leur cours : d'autres articles de presse, des rencontres littéraires (l'une est notamment prévue le 20 octobre à Inforfamille), des courriers de lecteurs,...".

Georges Roland : "La rentrée 2010 représente pour moi un tournant. Jusque là, j'avais à mon actif trois romans ("C'est le Broll aux Marolles", "Cartache" et "Le Pantin de l'Impasse") et un recueil de poèmes, "Chansons de Roland", en autoédition. J'accède aujourd'hui à la grande et belle famille des auteurs de Chloé des Lys avec un quatrième roman, "Le Coup du Clerc François", qui doit sortir incessamment. Je mets actuellement la dernière main à un recueil de nouvelles qui s'appellera "Les Démonomanes", dont certains extraits ont été forts appréciés lors de différentes lectures. De plus, j'entame l'écriture d'un cinquième roman, consacré à la vie rurale au début du 20ème siècle, et qui a pour titre "Louis Blanc-Biquet" ".

Nicole Versailles : "Un recueil de nouvelles, "Les dessous des tables", vient de sortir chez Memory Press. Ce sont dix-huit nouvelles dont le fil rouge est la table, les repas de famille ou en tête à tête, les repas de fête ici ou ailleurs, ce qui se dit et ce qui se tait, bref ce qui se passe "en dessous des tables". J'ai aimé écrire ces nouvelles, elles brassent l'éternel humain, que j'ai approché parfois avec émotion, parfois avec humour... Je participe aussi à un projet en collaboration : ce sera un essai sur l'écriture de l'intime, ses aléas, ses difficultés, son approche, ses dangers à savoir l'exhibitionnisme, le nombrilisme, mais aussi sa richesse qui fait que les lecteurs sont touchés par un récit de vie, un journal, un blog...quand ils sont sincères et authentiques... Le chapitre dont je suis chargée porte sur l'autocensure qui m'intéresse en particulier en tant que blogueuse depuis bientôt six ans... En même temps, un nouveau projet se met en route mais dont je ne peux dire davantage".

Evelyne Wilwerth : "Ma rentrée des classes à moi, c'est le redémarrage de mes mini groupes d'écriture (apprentissage sur un an). Avec un tout nouveau cartable, bien entendu. Puis la promotion de mon roman "Papillon mortel" (sorti fin avril chez Luce Wilquin) va se poursuivre. Notamment au "Livre sur la place", le salon du livre de Nancy où je suis invitée (les 17, 18 et 19 septembre). Puis en octobre, je vais me jeter dans les flammes de la Fureur de Lire. Avec l'édition d'une plaquette, "Six morts", dont le tirage est de 20.000 exemplaires. Puis la participation à "Voyages de lecteurs" où j'irai dans différentes bibliothèques pour parler de mon travail et représenter le Danemark littéraire, à travers Karen Blixen. Le 20 octobre, "Papillon mortel" sera à l'affiche de la séance de l'Association des Ecrivains Belges".

mardi 31 août 2010

La rentrée de nos auteurs (2ème partie)

Carine-Laure Desguin : "Rue Baraka commence seulement à vire... C'est donc un plaisir pour moi de lire et d'écouter les commentaires de mes lecteurs. Je savoure ces instants car pour un jeune auteur comme moi, ces mouvements de sincérité me touchent beaucoup. "Rue Baraka" a dépassé les frontières et savoir que mon texte est lu en France, en Turquie, en Algérie,... Mais m'endormir sur mes lauriers, ce n'est pas mon style! Depuis quelques jours, l'adaptation théâtrale de "Rue Baraka" se profile de mieux en mieux. Pourquoi me demanderez-vous? Et bien, le théâtre serait une façon de diffuser au mieux le message du vieux peintre, non? Habillé de dialogues un peu plus adaptés pour un public plus jeune, "Rue Baraka" pourrait se jouer facilement par et pour nos étudiants, n'est-ce pas une bonne idée? Avec impatience, j'attends les résultats d'un concours de poésie organisé par la ville de Charleroi : mes vers ont ondulé par-delà la première pré-sélection et mes espérances ne sont donc pas toutes enterrées... En novembre, Tournai-La Page ouvrira ses portes à de nombreuses maisons d'édition et comme chaque année, Chloé des Lys invitera plusieurs de ses auteurs pour une séance de signatures. M'invitera-t-on encore malgré que "Rue Baraka" a reçu la grande chance d'être présente aux Rendez-vous de la langue française à Mons en avril dernier? De tout coeur, je l'espère. Mon second roman, "Les enfants du grand jardin", est actuellement dans les tiroirs de Chloé des Lys et d'ici quelques mois, la réponse tombera... Aurai-je ou pas un contrat pour ce conte surréaliste? Essayons la méthode du vieux peintre, celle qui permet de réaliser ses rêves... Et attendons! Dans le cas très incertain d'un moment de loisir, mon troisième roman, "Mademoiselle Lucas", demande une relecture. A noter que lire et commenter les romans des autres auteurs de Chloé des Lys s'inscrit non pas dans la catégorie "Projets" mais bien dans la catégorie "Participation actuelle". Les deux romans que je lis actuellement me ravissent. De l'inattendu, une écriture qui se lit comme on savoure une crème glacée. Dès que possible, j'offrirai donc pour le journal Actu mes deux prochaines notes de lecture concernant "Un deux trois soleil" de Josy Praud-Malet et "Le triangle sous le sable" de Gauthier Hiernaux. En attendant la réalisation de tous ces beaux projets, je remercie les lecteurs de "Rue Baraka". Par leur présence, ils confirment ce que le vieux peintre martèle dans la tête de ce Tarek. De quoi s'agit-il? Et bien, vous aussi, lisez "Rue Baraka" et vous saurez!"

Philippe Desterbecq : "J'ai rendez-vous le 12 octobre avec le responsable des éditions Chloé des Lys car ils ont accepté mon manuscrit. Il s'agit d'un roman pour enfants que j'ai écrit il y a bien longtemps. J'ai reçu l'accord pour sa publication en juin, mais Edmée m'a conseillé de ne pas en parler trop vite afin d'éviter les questions répétitives du genre : "Alors, c'est pour quand?". J'étais mécontent d'Elzévir et je voulais changer d'éditeur. Je suis donc très content de faire partie des prochains auteurs de Chloé des Lys. J'ai aussi participé à un concours de lettres. Il s'agissait donc d'écrire une lettre (sujet et destinataire au choix). Mon texte a été retenu et paraîtra dans un recueil au mois de septembre, en principe. Voilà les dernières nouvelles".

Xavier Deutsch : "En fait, mon activité principale en ce moment (et pour ainsi dire la seule), c'est la parution de mon dernier roman : "Une belle histoire d'amour qui finit bien", aux éditions Robert Laffont. Il se trouve en librairie depuis le 26 août. Et je sens, je crois, je pressens qu'il se passe autour de ce roman quelque chose de particulier, de lumineux, de précieux".

Edmée De Xhavée : "Mon unique projet pour la rentrée et les mois qui viennent, c'est le lancement de ce second roman : "De l'autre côté de la rivière, Sibylla". 250 "et des" pages, une histoire centrée cette fois sur deux personnes, un frère et sa soeur. Nous sommes aussi en train de préparer notre retour en Europe prévu maintenant pour mai 2011, et donc çà prend pas mal de temps et d'énergie! Mais je suis contente des résultats "rencontres" obtenus rien qu'avec le blog, de bons échanges se sont faits, des sympathies vraies sont nées. Aussi je pense que ce livre numéro deux aura encore un meilleur départ que le premier. Et tu y es pour quelque chose grâce à tes suggestions et tes idées!".

Armel Job : "Mon roman "Tu ne jugeras point" a reçu le prix littéraire de la Ville des Sables d'Olonne dans le cadre du Festival Simenon. Le prix littéraire de la Ville des Sables d'Olonne est remis lors du festival Simenon qui se déroule chaque année depuis 1999 au mois de juin. Il est attribué à un roman par un jury composé de passionnés de l'oeuvre de Simenon. Quelques membres du jury : Régine Deforges, Claude Chabrol, Jean-Luc Hees, Hubert Montheillet, Gilles Perrault, Marc Dugain, Paula Jacques, etc. Le prix sera remis le 2 septembre à 18h30 à la Délégation Wallonie-Bruxelles à Paris. En septembre chez Mijade (Namur) paraîtra mon roman "Les lunettes de John Lennon". En janvier chez Laffont (Paris) paraîtra mon roman "Les eaux amères"".

Béatrice Libert : "Reprise de mes ateliers de lecture-écriture à la maison de la poésie de Namur le samedi 2 octobre : groupe 1 complet ; groupe 2, il reste quelques places (de 14h30 à 18h). Ecrire à beatricelibert@yahoo.fr . Le vendredi 29 octobre à 20h à la Galerie Art'Mony à Fexhe-Slins, soirée unique atelier d'écriture "Lieux dits, lieux rêvés". Apporter une carte routière et de quoi noter. Le dimanche 24 octobre de 10h à 12h, rencontre avec Béatrice Libert, écrivaine et comédienne, à la bibliothèque d'Amay. Mini-récital avec Angélique Giorgio à la harpe celtique. Dialogue avec le public et signature. Accès gratuit".

lundi 23 août 2010

La rentrée de nos auteurs (1ère partie)

J'ai demandé par mail à des auteurs belges quels étaient leurs projets pour les prochains mois. Voici leurs réponses (dans l'ordre alphabétique) :

Nicolas Ancion : "Mon prochain roman, illustré par Patrice Killoffer, paraîtra chez Dis Voir fin septembre : "L'homme qui refusait de mourir". Ce n'est pas la seule actualité puisque Pocket republie en poche mon roman "Ecrivain cherche place concierge" dès la première semaine de septembre. Voilà pour la rentrée".

Micheline Boland : "Pour l'année 2010, j'ai le projet de voir éditer chez Chloé des Lys un recueil de dix-huit nouvelles qui sera titré "Humeurs grises, nouvelles noires". Le manuscrit a été accepté mais il me reste à peaufiner la maquette. Il s'agit d'histoires qui font la part belle à la jalousie, la rancune, la suspicion, l'amertume, les rivalités,... Comme dans mes précédents recueils, je suis à la recherche de la psychologie des personnages. Par ailleurs, en fonction de ce que je vis, je me consacre à l'écriture de nouvelles, de contes, de poésies. J'ai prévu aussi à mon agenda des activités contes, notamment au degré inférieur de l'enseignement secondaire avec comme objectif de sensibiliser les élèves aux différences qui existent entre un conte écrit et un conte raconté. Louis et moi avions eu l'occasion de déjà tenter l'expérience en mai dernier et cela nous a beaucoup intéressés".

Jean Botquin : "J'ai en projet la publication d'un recueil de poésie au titre de "Bréviaire du quotidien"".

Bob Boutique : "Contes bizarres n°2 doit sortir à la rentrée chez Chloé des Lys. Tout est terminé. Octobre? Je prévois un solide lancement avec une vidéo marrante, une séance dédicaces le 23 octobre à l'Espace Art Gallery d'Ixelles (avec retransmission en direct par Actu TV) et bien sûr sur des sites comme Actu, Facebook, Aloys.com, Arts et lettres, Petit Belge, etc. Autre projet pour cette année : un guide de voyage marrant avec dvd incorporé (plus d'1h30 de vidéo) intitulé "Les aventures extraordinaires de Bob le Belge en Islande" (Chloé des Lys) et un bouquin de dessins et de réflexions complètement connes intitulé Bob le Belge. La maquette est quasi terminée (toujours chez Chloé des Lys). On va évidemment continuer Actu TV au rythme d'une émission par mois : "nos amis et les amis de nos amis" (dans un tout nouveau studio)".

Benoît Coppée : "Mes projets pour la rentrée seront prospectifs et créatifs. Avec le scénariste Alba Matti, j'ai terminé, en mai dernier, le traitement du long métrage intitulé "Bora". Il est temps de présenter ce projet aux producteurs susceptibles de l'aimer. Go en septembre. Photocopie et téléphone. Je vais également enchaîner avec l'écriture d'un second long métrage dont je ne suis pas encore tout à fait fixé sur le sujet. J'hésite... Entre deux thèmes, mon coeur balance. Hé...pas facile... Mon objectif est de terminer le traitement de ce scénario en mai 2011. J'ai également très envie de présenter à des amis chanteurs quelques textes de chansons. Je rentre d'Espagne et de France avec quelques textes (au crayon BIC dans des cahiers d'écolier de chez Colruyt) qui me plaisent bien. En principe, mon collaborateur Nicolas Viot devrait rentrer incessamment de Bretagne avec les premiers dessins d'une nouvelle aventure des aventures de "Théo et Nina". On travaille sur ce projet depuis deux ans. Là aussi, ce sera le temps de voyager vers les éditions susceptibles d'aimer. Sinon, la rentrée, ce sera le temps de peaufiner les derniers scénarios de Tsiky (pour le magazine Dauphin), et Monsieur Lampoule avec Frédéric Thiry, de Théo (pour le magazine Philéas et Autobule) avec Nicolas Viot. Et donc pas de sortie de livre avant 2011 (un livre collectif sur le thème in utéro est prévu début d'année à l'initiative de mon amie l'écrivaine Maïa Brami). La rentrée, cette année, c'est prévoir et gouverner l'avenir".

Louis Delville : "2011 verra probablement l'aboutissement d'un projet de livre. Le manuscrit a été accepté par Chloé des Lys et semble avoir plu au comité de lecture. Le titre? "De Noé à Louis Léopold Victor", en référence à deux contes que j'ai écrits mais il y aura un mélange de contes, de nouvelles et de mes textes provenant de différents ateliers d'écriture. Tous ces textes ont un point commun : ils me plaisent! J'en suis beaucoup moins loin que Micheline au point de vue avancement de la maquette".

A la semaine prochaine avec d'autres écrivains belges...

lundi 16 août 2010

Eric-Emmanuel Schmitt sur Liberty TV

Voici une interview de l'auteur belge Eric-Emmanuel Schmitt accordée à Nicky et Brice Depasse pour l'émission "Livre de Bord" sur Liberty TV :
http://lireestunplaisir.skynetblogs.be/archive/2010/06/01/special-livre-de-bord-eric-emmanuel-schmitt.html

P.S. Cliquez ci-dessous sur "Schmitt Eric-Emmanuel" pour retrouver mes autres articles sur cet écrivain.

lundi 9 août 2010

L'écrivain belge Pieter Aspe

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Né en 1953 à Bruges, Pieter Aspe est un écrivain belge de langue néerlandaise. Après avoir fait de nombreux petits métiers, il se consacre à l'écriture à partir des années 90. Il est devenu célèbre grâce à la série des enquêtes du commissaire Van In. Elles mettent en scène les policiers Pieter Van In et Guido Versavel, et la plupart des histoires se passent à Bruges. Plus de 1.300.000 de ses livres ont déjà été vendus en Belgique et aux Pays-Bas! Certains de ses romans policiers ont été adaptés par la chaîne de télévision VTM, et d'autres ont été traduits en français. Pieter Aspe habite aujourd'hui à Blankenberghe. Plus d'infos sur www.aspe.be .

vendredi 6 août 2010

"Redu : un village à livres ouverts" (Noël Anselot)

Résistant durant la deuxième guerre mondiale, Noël Anselot (né à Liège en 1924) a eu une brillante carrière dans l'industrie pétrolière avant de rédiger plusieurs ouvrages historiques et d'ouvrir en 1980 une librairie de livres anciens et rares à Redu, petit village ardennais en Belgique. Il est membre de l'Association des Ecrivains Belges de langue française.

Mais la plus grande réussite de Noël Anselot est d'avoir créé à Redu un Village du Livre, dont il raconte dans cet ouvrage l'histoire, les réussites, les échecs et les nombreuses anecdotes. L'idée lui vient en septembre 1978 lors de sa visite de Hay-on-Wye (Angleterre), le premier Village du Livre au monde.

Le week-end de Pâques 1984, Redu officialise son jumelage avec Hay-on-Wye et organise sa première Fête du Livre. C'est un succès, notamment grâce à la médiatisation de l'événement par le journaliste de la RTBF Gérard Valet. En 1985, le Village du Livre devient permanent et accueille la première visite du roi Baudouin et de la reine Fabiola.

Si je suis allé plusieurs fois à Redu, j'ai été surpris par le volet artistique et les nombreuses expositions dont je ne soupçonnais pas l'existence. Je suis très admiratif devant l'esprit visionnaire et le travail accompli à l'âge de la retraite par Noël Anselot au service de Redu. Malgré l'absence de soutien des responsables politiques, il démontre qu'une décentralisation de la culture est possible et peut avoir des retombées économiques positives. Son livre évoque aussi les autres Villages du Livre à travers le monde.

Plus d'infos sur www.redu-villagedulivre.be

lundi 26 juillet 2010

Premier roman pour Annig Lambert

A l'occasion de la sortie de son premier roman "Pourtant, il était là..." aux éditions Baudelaire, Annig Lambert s'est confié au journal "La Province" :

"Présentez-vous Annig?
- Je suis née à Mons à l'hôpital du Pont-Canal. J'ai fait mes études primaires et secondaires aux Ursulines. Ensuite, je suis allée à Bruxelles pour faire un graduat en arts plastiques (bande dessinée) et j'ai effectué plusieurs remplacements dans l'enseignement. Le soir, je m'appliquais à fréquenter les cours de graduat en secrétariat à l'I.S.E. à Mons. En mars 1995, j'ai eu l'opportunité d'entrer au service des finances de la Ville de Mons, poste que je n'ai plus quitté depuis.
- Un parcours déjà bien rempli donc. Mais d'où vous vient le goût de l'écriture?
- Enfant, la lecture et moi, on ne faisait pas bon ménage. Un matin de décembre, j'ai découvert un livre que Saint-Nicolas m'avait apporté, intitulé "Mon amie Flicka" de Mary O'Hara. Je pris la peine de le lire et depuis ce moment, mon goût pour la lecture n'a fait que décupler et mon orthographe s'est améliorée de jour en jour. Si aujourd'hui, je me suis essayée à l'écriture, c'est qu'elle est pour moi une forme d'art à l'instar de la sculpture ou du dessin, que je pratique aussi. Mais l'écriture demande moins d'infrastructures mobilières et matérielles.
- Mais comment naît un premier roman?
- "Pourtant, il était là..." est effectivement mon premier roman. Sa racine : six planches réalisées dans le cadre de mes études de bande dessinée. J'avais nourri l'idée de les transformer en un court-métrage. Ce projet est tombé à l'eau pour des raisons privées. Mais ma motivation n'a pas faibli. Au contraire, poussée par des voix intérieures, j'ai décidé de donner un nouveau virage à mon travail scolaire en lui offrant les couleurs de l'écriture. Mon roman est la quête d'un amour impossible autour duquel un fluide d'émotions intenses existe, tournoie. Cet amour que l'on peut rencontrer à chaque coin de rue, au travers des gens, du chant, de la danse, de l'art, peut être tantôt un bonheur démesuré, tantôt une désolation à vous couper le souffle.
- Restait à trouver une maison d'édition. Démarche aisée ou parcours du combattant?
- Mes démarches n'ont rencontré aucun obstacle. Je pense avoir eu beaucoup de chance, surtout en sachant que la publication n'était pas une évidence en soi. En fait, un soir, assise devant mon ordinateur, j'ai ouvert le moteur de recherche et j'ai tapé dans l'onglet : maison d'édition. Selon divers critères, j'ai arrêté mon choix sur deux éditeurs. L'un d'eux n'a pas donné suite. Quant aux Editions Baudelaire, elles ont respecté à la lettre le programme proposé sur son site. Aucune demande de correction au niveau chapitre, mot, paragraphe, idée ne m'a été demandée. Ce qui, ma foi, est plutôt flatteur et rassurant.
- Des projets immédiats?
- Un deuxième roman est en phase d'écriture. Et mon rêve le plus fou serait que le premier croise la route d'un scénariste, d'un producteur ou d'un réalisateur afin d'être adapté au cinéma".

Plus d'infos au 0476/ 98. 05. 56

mercredi 14 juillet 2010

La revue "Langue Vive"

J'ai demandé à Antoine Wauters de me donner quelques informations sur la revue "Langue Vive" dont il s'occupe. Voici sa réponse :

La revue a été créée par Ben Arès en 2005, sous le nom "Matières à poésie", projet associant poésie et arts plastiques de deux manières : publication de la revue (textes de poètes et travaux de plasticiens) et soirées lecture dans des lieux culturels liégeois, essentiellement l'An Vert. Ben Arès est très vite rejoint par David Besschops, autre auteur liégeois. Le but alors est de donner à voir, à lire, à entendre la poésie dans ce qu'elle a de moins conventionnel, autant dire de plus libre. Pas de ligne éditoriale, pas d'autre critère de sélection que l'énergie affleurant des textes, images, etc. Eté 2008, je rejoins l'équipe avec l'envie que la revue évolue graphiquement (passage du format A4, brut de décoffrage, à un format A5, plus léché). Le choix n'est pas dû au hasard. Jacques Izoard vient alors de nous quitter et nous voulons lui rendre hommage en reprenant, légèrement modifié, l'aspect graphique de la revue qu'il a fondée dans les années 70 : "Odradeck". Geste symbolique : on veut par là continuer à faire vivre son oeuvre et son esprit... infiniment ouvert. "Langue Vive" est née. Puis, par nos contacts respectifs, le biais de rencontres, le fait que nos éditeurs sont français à présent (La Différence pour Ben Arès, Cheyne Editeur pour moi, Argol bientôt pour David Besschops), on en vient justement à ouvrir la revue à des auteurs d'un peu partout (français, chinois, québecois, suisses, haïtiens, etc.) avec un souci de plus en plus grand de la qualité des textes (qualité=intensité=sincérité). Auteurs débutants côtoient auteurs confirmés, voire parfois reconnus (Michel Bulteau, René de Ceccatty, Jude Stéfan, etc), tandis que les artistes plasticiens continuent d'être sollicités pour illustrer les textes ou présenter leur propre travail. Dernier point important : le travail de chaque auteur ou plasticien se retrouve imprimé sur un feuillet unique (allant de 4 à 32 pages), feuillet glissé sous le rabat de la couverture avec les 5 ou 6 autres feuillets que compte habituellement la revue. Le but étant d'accentuer l'unicité de chaque auteur, de mettre en valeur son travail, avec en plus une dimension ludique (pouvoir lire dans l'ordre qu'on veut, disperser les feuillets dans chaque pièce de la maison, mettre au mur les photos ou dessins). Nous sommes deux à présent à nous occuper de la revue à Liège : David Besschops et moi, Ben Arès vivant à Madagascar, d'où il continue bien sûr à nous soutenir. Raphaël Miccoli, lui, nous apporte son aide précieuse le jour des pliages... Objectif pour l'avenir : trouver toujours plus de textes et d'images qui donnent à vivre, et les faire partager. D'où le blog http://langue-vive.blogspot.com/ . D'où le partenariat avec Espace Poésie qui distribue la revue sur tous les salons du livre en francophonie.

samedi 10 juillet 2010

Le Jardin des Poètes au Mont-Saint-Aubert

Dans le cimetière situé au sommet du Mont-Saint-Aubert (près de Tournai), un Jardin des Poètes a été dessiné par l'architecte tournaisien Léopold Henno et inauguré en 1971. Trois membres de l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique y reposent : Géo Libbrecht (1891-1976), créateur de ce jardin, Roger Bodart (1910-1973) et Louis Dubrau (1904-1997). On y trouve également les tombes des trois fondateurs dans les années 50 du groupe Unimuse (contraction d'Univers-Muse) qui regroupe des poètes du Hainaut occidental : René-Lucien Geeraert, Maurice Gerin et Gilbert Delahaye. Ce dernier est également l'auteur de "Martine", célèbre bande dessinée pour enfants. Madeleine Malfaire-Gevers, Robert Léonard et Rachel Poulart de Guide reposent également au Jardin des Poètes.

Il existe d'autres évocations littéraires au Mont-Saint-Aubert. Le Sentier des Poètes, emprunté par de nombreux promeneurs, est jalonné de pierres gravées, dont une perpétue le souvenir de Georges Rodenbach (1855-1898), né à Tournai et célèbre pour son roman "Bruges-la-Morte". En 2006, la Ville de Tournai a également rebaptisé deux rues du Mont-Saint-Aubert du nom des écrivains René-Lucien Geeraert et Géo Libbrecht. Enfin, chaque année lors du samedi de la Pentecôte, la "Ducasse des poètes du Mont-Saint-Aubert" fait connaître les auteurs d'aujourd'hui et rappelle la mémoire de ceux d'hier.

Dans son livre "La liberté de l'amour", l'auteur Colette Nys-Mazure fait part de son souhait d'être inhumée au Jardin des Poètes : "Nous avons souhaité être enterrés là en bon voisinage, face au vaste paysage : c'est un lieu de promenade agréable pour notre famille. J'aime penser que je serai là en attendant la résurrection des corps. Nous rions parfois d'imaginer notre dernière montée en corbillard, nous qui habitions, enfants, au pied du Mont-Saint-Aubert et l'avions si souvent escaladé!".

samedi 3 juillet 2010

L'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique

C'est le ministre des Sciences et des Arts Jules Destrée qui proposa en 1920 au roi Albert Ier la création de cette académie, composée d'écrivains d'une part, et de philologues d'autre part. Les premiers membres sont les dix auteurs survivants de la revue "La Jeune Belgique" : Henry Carton de Wiart, Georges Eekhoud, Iwan Gilkin, Albert Giraud, Hubert Krains, Maurice Maeterlinck, Albert Mockel, Fernand Séverin, Paul Spaak et Gustave Vanzype. Les quatre premiers membres de la section philologie viennent de la nouvelle école liégeoise de philologie : Maurice Wilmotte, Auguste Doutrepont, Jules Feller et Jean Houst. Ils se réunissent au palais des Académies à Bruxelles. Actuellement, l'Académie est composée de 26 écrivains et 14 philologues, et c'est l'auteur Jacques De Decker qui en est le secrétaire perpétuel depuis 2002.

mercredi 23 juin 2010

"Perdre pied" (Colette Nys-Mazure)

Sorti en 2008, "Perdre pied" est le premier roman de Colette Nys-Mazure qui s'est inspirée du tableau "Sur la plage de Boulogne" d'Edouard Manet. Tous les personnages de cette toile, seuls ou en groupe, s'ignorent.

Dans le roman, des personnes en souffrance se retrouvent au même moment face à la Manche. Il y a Julian, en chaise roulante suite à un accident de moto. Hilde qui vient travailler à l'hôtel des Dunes après une rupture amoureuse. Mosane, une adolescente sans nouvelles depuis six mois de son père journaliste, et sa mère Amélie. Antoine (75 ans), qui regrette de n'avoir pas eu le courage d'être un artiste à part entière, et qui a peur de la maladie et de la dépendance. Jeanne, la responsable de la maison d'hôte, dont le fils est atteint du sida.

Toutes ces personnes, résidents ou locataires, vont faire connaissance et se soutenir mutuellement. Leurs problèmes, leurs soucis et leurs doutes ne s'envolent pas, mais cette semaine face à la mer va leur permettre de reprendre pied et de retrouver un peu de courage et de confiance en eux. Ce roman très bien écrit s'intègre parfaitement dans les messages que tente de faire passer Colette Nys-Mazure à travers son oeuvre. Mon seul petit reproche est que j'ai eu du mal au début à entrer dans l'histoire et à m'y retrouver avec tous les personnages.

vendredi 18 juin 2010

Le Cercle de la Rotonde

Le Cercle de la Rotonde, c'est l'histoire d'étudiants de l'Université Catholique de Louvain-la-Neuve qui souhaitent en 1990 organiser des soirées littéraires. La Rotonde est une salle située en haut d'une tour ronde qui est mise à leur disposition. Des écrivains belges répondent à leur invitation, comme Liliane Wouters, Carl Norac ou Caroline Lamarche. En 1995, le Cercle s'installe à Bruxelles et développe ses activités, notamment la publication d'anthologies. La liste des auteurs reçus s'allonge : Pierre Mertens, Frank Andriat, Régine Vandamme, Bruno Coppens, Sandrine Willems, Colette Nys-Mazure, Nicolas Ancion, etc. Un partenariat avec le Théâtre Poème est signé en 1999. Et depuis septembre 2009, c'est à la Maison du Livre à Saint-Gilles qu'ont lieu les rencontres du Cercle de la Rotonde le samedi à 17h pour deux heures d'entretiens, lectures, débats, signatures. Plus d'infos sur www.lecercledelarotonde.be

mardi 8 juin 2010

"Arthur Masson ou le partage du plaisir" (R. Bronchart)

Robert Bronchart a rédigé en 1999 un ouvrage intéressant et accompagné de nombreux documents pour raconter au grand public la vie et l'oeuvre de l'écrivain belge Arthur Masson (1896-1970). Selon moi, il a atteint son objectif et donne envie de lire les livres de l'auteur qui sont ré-édités par les Editions Racine.

Né en 1896 à Rièzes-les-Chimay, Arthur Masson est le fils d'un douanier. Il effectue ses primaires à l'école communale d'Agimont et ses secondaires au Collège Saint-Joseph de Chimay, puis entreprend des études de philosophie et lettres à l'Université de Louvain. Après son service militaire au sein du 3ème régiment des chasseurs à pied à Tournai, Arthur devient professeur à l'Athénée Royal de Nivelles et à l'Ecole moyenne de Nivelles jusqu'à sa retraite en 1946. De son union avec Anna Fremy, il a trois enfants : Anne-Marie, Pierre et Bernadette.

Sa carrière d'écrivain débute en 1935 lorsque son poème "L'adieu des petites gens" (écrit lors du décès du Roi Chevalier) obtient le Prix Albert Ier et est publié à Paris. Ses trois premiers romans sortent avant la deuxième guerre mondiale : "La vie du bienheureux Toine Culot", "La farce des oiseaux" et "Toine, maïeur de Trignolles". Le 16 décembre 1942, il est arrêté par les Allemands et incarcéré à la citadelle de Huy jusqu'au 17 février 1943. Arthur Masson obtient le Prix triennal Georges Garnir 1948, décerné par l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique. Il décède à Namur en 1970.

Robert Bronchart analyse son oeuvre : "Arthur Masson est renommé en tant qu'auteur régionaliste, mais la qualification d'auteur du terroir convient mieux pour souligner son intégration à la vie rurale (...) Nous observons les façons d'être et les moeurs à travers l'accent du cru et la naïveté d'expression de certains personnages qui donnent une saveur authentique à la vie du terroir. Mais, si certains personnages patoisent, l'élégance de l'écriture et la grâce du style n'en sont pas affectées, dans l'ensemble. Dans les peintures de Teniers, des manants saouls ont d'audacieuses attitudes. Pourtant, derrière ces rustres, la finesse de l'art, la touche spirituelle, la moquerie presque imperceptible, font deviner l'oeuvre d'un gentilhomme. De même, entre les lignes d'Arthur Masson, brille le sourire tendre d'un conteur artiste et d'un lettré subtil qui aime ceux qu'il raconte".

Les romans d'Arthur Masson se déroulent au milieu du 20ème siècle à la campagne, où règne la joie de vivre. Il n'aime pas Bruxelles et tente, à travers ses livres, de combattre l'exode rural vers les villes. Mais Robert Bronchart fait remarquer avec objectivité : "Il met en scène une société un peu factice, en ce sens que tout y est pour le meilleur des mondes. Ses personnages ont un comportement idéalisé. S'ils ont des sautes d'humeur, jamais aucun couple ne bascule. Ils se sont juré fidélité et rien ne vient perturber leur bonheur conjugal ; aucune lassitude ni révolte ne se fait jour. Tout le monde est beau, tout le monde est gentil. Le village forme un tout, détaché de son contexte, préservé des influences du monde extérieur". Signalons que la "Toinade" comptabilise 279 personnages! Dans "Toine et la tourmente", Arthur Masson raconte le quotidien des Belges durant la deuxième guerre mondiale et on devine que de nombreux passages sont autobiographiques.

lundi 31 mai 2010

Deux jeunes poètes belges à découvrir

Né en 1986, Maxime Hanchir déserte en 2005 et passe quelque temps sur les routes australiennes. Il part ensuite pour l'Amérique centrale avant de s'installer à Berlin. Vit d'expédients et de petits boulots. Il réside maintenant à Liège où il a commencé des études de traduction en 2008. Ses poèmes ont été publiés dans la revue liégeoise "Le Fram". Il a aussi contribué à la revue canadienne d'art contemporain, "Whitehot Magazine".

Né à Liège en 1981, Antoine Wauters est philosophe de formation, coéditeur de la revue "Langue Vive" et, depuis peu, scénariste. Lauréat du Prix Pyramides 2008, il reçoit la même année le Prix Polak de l'Académie de langue et de littérature françaises de Belgique. Il a publié "Os" (Tétras-lyre), "La bouche en quatre" (Le Coudrier) et "Debout sur la langue" (Maelström). "Ali si on veut", co-écrit avec Ben Arès, est à paraître chez Cheyne Editeur. A paraître également : "Césarine de nuit".

Tous deux participent au 7ème Festival International et Marché de Poésie organisés à Namur du mercredi 9 au dimanche 13 juin 2010.

mercredi 26 mai 2010

Interview de Carine-Laure Desguin

1° Pouvez-vous présenter?
Si le joker m'était permis, je le prendrais car parler de moi n'a jamais été ma tasse de thé! Parler non plus, d'ailleurs... Sur la quatrième de couverture de mon premier roman "Rue Baraka", c'est volontairement que la bio se réduit à quelques mots : Carine-Laure Desguin, elle aime sourire aux étoiles et dire bonjour aux gens qu'elle croise... Mais voilà, ce modèle de présentation est trop réducteur, je le sais... Depuis de nombreuses années, je travaille dans le secteur paramédical, en extra-muros. Post-graduée en gérontologie sociale et diplômée en pédagogie, c'est vraiment à l'écoute des autres et chez eux que je me sens le mieux. C'est dans cette sphère-là que je me sens utile... J'aime bouger et aller vers les autres. J'aime traverser les rues, sillonner les campagnes et soigner les gens.

2° Quand avez-vous commencé à écrire et qu'est-ce que cela vous apporte?
La première fois que j'ai mis sur le papier tout un ressenti, j'avais sept ans! La phrase qui commence le texte est encore présente dans mon esprit : "Les gens d'ici sont très gentils...". Je venais de quitter une région et j'arrivais dans une autre, mais dès le premier jour, je suis allée à la recherche des autres enfants du quartier et le texte que j'ai écrit le soir était destiné à mon cousin qui, lui, était resté dans mon ancienne ville. Vers 12 ans, j'ai lu "Bonjour tristesse" de Françoise Sagan et à ce moment-là, l'écriture m'est apparue comme une évidence... Durant mon adolescence, j'ai beaucoup lu et écrit. Je lisais tout ce qui m'était possible de lire. Mes écritures se résumaient à de la poésie et à des textes de tous genres. Et vers 19 ans, j'ai décidé de ne plus écrire, de me consacrer à mes études. Durant une bonne vingtaine d'années, je n'ai plus écrit du tout et mes lectures se focalisaient sur les informations relatives à mon travail et, grâce au ciel, je me suis promenée beaucoup dans les livres de psychologie dynamique... L'âme humaine et tous les oiseaux qui l'entourent, çà me passionne! En 2007, j'ai acheté "Vieillir sans toi" de Michel Cyprien et quand j'ai refermé ce roman, une évidence s'est imposée à moi : mon désir d'écrire était intact. Les semaines qui suivirent, une histoire a cogné dans ma tête et des personnages se sont installés sur le papier. Ce que m'apporte l'écriture? Offrir aux lecteurs une parcelle de mon imaginaire. Et puis, beaucoup beaucoup d'amour! Lire et écrire provoquent en moi ce très beau sentiment car j'aime vraiment les mots et toute l'énergie qu'ils transposent.

3° Quelles sont vos sources d'inspiration et vos thèmes de prédilection?
Mes sources d'inspiration sont nombreuses et je pense que je ne les ai pas encore toutes expérimentées... Je me surprends moi-même! Mon second roman, "Les enfants du Grand Jardin", c'est un conte surréaliste pour adultes et adolescents. L'origine du texte est insolite. L'an dernier, j'ai eu l'envie de passer un dimanche après-midi dans un endroit où je n'étais jamais allée. Depuis longtemps, je désire rouler sur un solex et je pensais que ce dimanche-là se réunissaient des solexistes. Dans le grand jardin d'une maison privée, des artisans proposaient leurs créations, des peintures, des sculptures. Pas de solexistes et pas de solex non plus! Durant deux heures, je suis restée là, je regardais tous ces gens qui aimaient se rassembler et offrir aux touristes d'un jour l'une ou l'autre chose artisanale. Le lendemain, toc toc toc, des flashs s'étoilaient devant les yeux. Dans un endroit inconnu, deux fées rassemblent des enfants venus de tous les horizons. Elles leur apprennent à vivre, à aimer et à parler une langue spéciale , la langue qui n'a pas de bois... "Les enfants du Grand Jardin" étaient nés... La lecture de certains auteurs déclenchent chez moi des images et une envie instantanée et quasi incontrôlable d'écrire. Je pense à Xavier Deutsch, André Breton... Encore une inspiration insolite : une amie se fracture le scaphoïde, un petit os du pied. Par boutade, je lui dis : "on connaissait déjà l'astrogale d'Albertine Sarrazin, maintenant il y aura le scaphoïde d'E.R.". Le lendemain, je filais à la bibliothèque et quelques jours plus tard, j'écrivais sous forme de poésies des épisodes de la vie de ce grand écrivain qui défraya la chronique (ce texte datant d'octobre peut se lire sur mon blog : Alger 1937, Paris 1967, une révolte, un destin).

4° Pourquoi avez-vous souhaité être publiée et pourquoi avoir choisi les Editions Chloé des Lys?
Au départ, je ne pensais pas être publiée. C'est une amie qui, après la lecture de "Rue Baraka", m'a incitée à rechercher un éditeur. Sur Internet, les références de nombreuses maisons d'éditions s'entrechoquent. La lecture de commentaires de certains auteurs m'a fait prendre connaissance des difficultés du monde de l'édition...et de la vigilance dont devait faire preuve un futur édité! Et donc, j'ai compris que chez Chloé des Lys, le compte d'éditeur était réellement le compte d'éditeur. L'auteur ne débourse rien. Ce contrat chez Chloé des Lys m'a donné confiance en moi.

5° Pouvez-vous nous parler de votre premier roman "Rue Baraka"?
"Rue Baraka", mon premier roman, investit vraiment dans le thème qui me titille les neurones depuis longtemps : la rencontre inattendue et que faisons-nous de ces rencontres, le destin, la destinée... Vous l'avez compris : c'est l'histoire d'une rencontre. Par hasard - celui-ci aussi, je l'aime, le hasard - Tarek, un jeune homme désoeuvré, rencontre un vieux peintre encore plein d'enthousiasme. De la vie, le vieux peintre connaît ses mystères et surtout ses secrets. Il apprend à Tarek le plus grand des secrets de la vie : celui qui nous offre le pouvoir de faire de nos rêves une réalité... Dans cette grande maison de ville, Tarek apprendra tout d'abord à rêver et connaîtra ensuite le secret du secret.

6° Quels sont vos projets?
Les projets se bousculent, ils veulent tous être le premier dossier... "Les enfants du Grand Jardin" sont en attente au comité de lecture de chez Chloé des Lys. "Mademoiselle Lucas" attend une relecture. Et puis, ne riez pas mais voici quelques mois, j'ai rencontré par hasard - encore lui - un personnage insolite qui m'a demandé de but en blanc d'écrire l'histoire de sa vie... Cela fait donc partie de mes projets...mais j'en ai d'autres, attendez un peu...

Plus d'infos sur son blog : http://carinelauredesguin.over-blog.com

lundi 17 mai 2010

Nicolas Ancion sur Télé-Vesdre

Télé-Vesdre vient de diffuser une longue interview de l'écrivain liégeois Nicolas Ancion dont je vous ai déjà parlé. Voici le lien pour la regarder :
http://ancion.hautetfort.com/archive/2010/05/10/dans-l-album-sur-televesdre.html

mardi 11 mai 2010

Interview de Micheline Boland

A l'occasion de la sortie de son nouveau livre "Le magasin des contes" (éditions Chloé des Lys), Micheline Boland a répondu par mail à mes questions :

"Peux-tu nous présenter ton dernier livre?
- "Le magasin des contes" est un livre de contes dans lequel j'ai rassemblé des histoires qui ont été finalistes lors du concours de contes de Surice ("Des rumeurs" pour le thème des rumeurs, "La persévérance de Jeannette" pour le thème des histoires d'ô) ainsi que des contes parus dans un journal publicitaire de la région de Charleroi ou sur le site Carolo.be. On trouve encore dans ce livre des contes conçus pour répondre à une demande particulière (par exemple, "Les chauves-souris" a été écrit pour une copine qui est guide-nature) ou pour tenter de faire passer un message à des personnes que j'ai croisées (par exemple, l'histoire du speculoos qui met en scène deux frères rivaux). J'ai exercé la profession de psychologue et il me plaisait de construire des métaphores offrant ainsi aux personnes rencontrées, une approche différente de leurs difficultés. Les contes proposés sont accessibles à tous les âges. Il y est question d'animaux, d'enfants, d'adultes, d'objets, de secrets, de rumeurs, de découvertes, d'échanges...

- Quelles sont tes sources d'inspiration? As-tu des sujets de prédilection?
- Ma première source d'inspiration, ce sont les événements saisonniers (d'où de nombreux contes de Noël, Pâques, Carnaval, grandes vacances, Halloween,...). Mon premier recueil de contes s'intitulait "Contes à travers les saisons". En 2004, j'ai trouvé un éditeur qui s'appelle Chloé des Lys et depuis lors, nous ne nous sommes plus quittés! La deuxième source, ce sont les sujets de concours. Même si je ne participe pas à un concours parce que le thème demandé ne correspond pas à la longueur que j'apprécie, il m'arrive fréquemment d'écrire sur les sujets imposés. La troisième source, c'est l'origine tout à fait imaginaire d'une coutume ou d'un objet (dans "Le magasin des contes", j'aborde l'origine du casse-vitesse ou du hennin). La quatrième source, c'est l'imprévu, la parole entendue au hasard de rencontres, la demande explicite d'une personne que je connais, l'image observée qui fait des ricochets en moi. Mon imagination se plaît à transposer, transformer, enjoliver, dramatiser... Quant à mes sujets de prédilection, c'est sans doute la prise de conscience par les héros que plusieurs voies se présentent pour atteindre leurs objectifs.

- Lorsque tu écris un contes, est-ce que tu penses déjà à sa lecture et à son adaptation sur scène?
- Depuis quelques années, à l'exception des finales à Surice, il est rare que je présente sur scène des contes que j'ai écrits. Je préfère réécrire des contes traditionnels que j'actualise et dans lequel j'incorpore chansonnettes, comptines, proverbes. J'aime faire participer activement celles et ceux qui viennent m'écouter. A l'occasion, j'interpelle le public à l'aide de vraies questions (par exemple, à qui le héros pourrait-il s'adresser pour mener son projet à bonne fin?). Il m'arrive de lire certains de mes contes, je choisis alors un texte parmi ma production en fonction du public (une histoire de souris gourmande pour des élèves de sixième primaire par exemple ou un conte très légèrement érotique pour les membres de l'Association Carolorégienne d'Improvisation à la fin de la saison dernière). Bientôt, mon mari et moi allons participer à une animation dans une classe de première secondaire. Nous envisageons de lire aux élèves un conte traditionnel et de leur montrer ensuite comment chacun, à notre façon, nous avons réécrit le conte pour amener ensuite les enfants à adapter le même type de démarche sous la houlette de leur professeur.

- Quels sont tes projets? Es-tu tentée par l'écriture d'un roman?
- J'écris régulièrement des contes, nouvelles, haïkus, petits poèmes. Je me laisse guider par ce que je vis. Je brode à partir d'événements vécus, d'expériences sensorielles d'apparence banale. Je mets en scène des personnages imaginaires qui ont peu de choses à voir avec des personnages réels sauf dans quelques nouvelles historiques. Durant mon adolescence, j'ai écrit plusieurs romans. Généralement, un roman par période de grande vacance. Quand je me suis mise à écrire de nouveau, il y a environ vingt ans, j'ai préféré me consacrer à un ouvrage de psychologie ("Comment rendre votre quotidien plus plaisant? Avec la programmation neuro-linguistique" chez Chloé des Lys), ainsi qu'à des histoires assez courtes. Peut-être est-ce lié à la crainte de ne pas avoir le temps ou la motivation suffisante pour aller jusqu'au bout d'un projet plus conséquent? Je ne suis plus tentée par l'écriture d'un roman".

P.S. Cliquez ci-dessous sur "Boland Micheline" pour mon précédent article sur cet auteur belge.

mercredi 28 avril 2010

"Ni d'Eve, ni d'Adam" (Amélie Nothomb)

"Ni d'Eve, ni d'Adam" est mon livre préféré parmi les trois ouvrages d'Amélie Nothomb que j'ai déjà lus (j'ai aimé "Les Catilinaires" et j'ai détesté "Hygiène de l'assassin"). Dans ce livre autobiographique, elle raconte son idylle en 1989-1990 avec Rinri, un jeune Tokyoïte, à qui elle donnait des cours de français. Amélie nous fait découvrir les us et coutumes du Japon, un pays qu'elle adore et où elle a vécu plusieurs années lorsque son père y était ambassadeur de Belgique. Elle nous parle de ses liens très forts avec sa soeur Juliette et des moments agréables passés avec son petit ami gentil et intéressant.

Cette vie douce et paisible s'interrompt lorsqu'Amélie devient employée dans une compagnie nippone (voir le livre "Stupeur et tremblements") et lorsque Rinri lui propose de l'épouser. Elle ne répond ni oui, ni non : "Quel soulagement d'avoir trouvé la solution des fiançailles! C'était une réponse liquide en ceci qu'elle ne résolvait rien et remettait le problème à plus tard" (p. 214).

Il y a aussi le virus de l'écriture : "Quitter ma bourrelle et bénéficier de l'aisance matérielle, jouir du farniente à perpétuité avec pour seule condition de vivre en compagnie d'un garçon charmant, qui eût hésité? Moi, sans que je puisse ne l'expliquer, j'attendais autre chose. Je ne savais en quoi elle consisterait, mais j'étais sûre de l'espérer. Un désir est d'autant plus violent qu'on en ignore l'objet. La part consciente de ce rêve était l'écriture qui m'occupait déjà tellement. Certes, je ne m'illusionnais pas au point de croire être publiée un jour, encore moins d'imaginer y trouver un moyen de subsistance. Mais je voulais absurdement tester cette expérience, ne fût-ce que pour n'avoir jamais à regretter de ne pas l'avoir essayée" (p. 217-218).

En janvier 1991, Amélie démissionne et quitte le Japon pour rejoindre la Belgique. Elle est sûre de sa décision : "C'était parce qu'il n'y avait pas de mal en lui que je l'aimais beaucoup. C'était à cause de son étrangeté au mal que je n'avais pas d'amour pour lui" (p. 228).

A Bruxelles, Amélie vit avec sa soeur et écrit son premier roman, "Hygiène de l'assassin". Rinri prend de ses nouvelles : "Jamais de reproche. Il était gentil. J'avais un peu mauvaise conscience, mais cela passait vite. Peu à peu, les coups de téléphone s'espacèrent jusqu'à cesser. Me fut épargné cet épisode sinistre entre tous, barbare et mensonger, qui s'appelle la rupture" (p. 239-240). Les anciens fiancés se revoient en 1996 lors de la promotion d'un roman d'Amélie traduit en japonais. Rinri s'est marié avec une jeune Française.

mardi 20 avril 2010

"Le jardin secret du Roi" (René Henoumont)

Né à Liège en 1922, le journaliste belge René Henoumont a commencé à être publié dans les années 70. Il a abordé tous les genres : romans, contes, essais et chroniques. Admis au sein de l'Association des Ecrivains Belges de langue française, il a reçu plusieurs distinctions, notamment le Prix Charles Plisnier 1994 et le Prix de la Pensée Wallonne 2001.

S'appuyant sur ses souvenirs de jeunesse et de journaliste, René Henoumont nous propose ses réflexions personnelles et pertinentes sur l'histoire de notre dynastie, la deuxième guerre mondiale, la Question Royale et le règne du roi Baudouin. Il dénonce l'importante et irrationnelle médiatisation de sa disparition en 1993 et l'homélie prononcée par le cardinal au cours de ses funérailles : "Ce qui m'agaça un peu, dans les jours qui suivirent la semaine sainte, c'est qu'il m'apparut que l'appareil de l'Eglise, avec son opportunisme ostentatoire, avait récupéré à son profit, sans l'avoir suscitée, l'affection que les Belges portèrent à un roi qui avait surmonté des difficultés de toutes sortes : familiales, politiques et de santé".

René Henoumont s'insurge également contre les liens trop étroits entre le Renouveau Charismatique et le couple royal, les tentatives de béatification du roi Baudouin et la publication en 1995 de ses carnets intimes, très imprégnés des valeurs chrétiennes. Malgré ces reproches, l'auteur écrit : "Baudouin fut de toute manière un souverain hautement estimable, témoin et acteur de son temps, courageusement engagé dans des actions personnelles".

Cet ouvrage objectif et sans complaisance tranche avec la littérature hagiographique de 1993 et apporte un éclairage nouveau sur le cinquième roi des Belges. Mais René Henoumont souligne que tout n'a pas encore été dit : "Ce que nous savons aujourd'hui de Baudouin, davantage depuis sa mort que de son vivant, n'est qu'une partie du jardin secret du Roi. De vastes pelouses, des massifs touffus et de larges allées nous sont encore inconnues". Affaire à suivre...

mercredi 14 avril 2010

"Célébration du quotidien" (Colette Nys-Mazure)

Née à Wavre en 1939, Colette Nys-Mazure a été pendant très longtemps professeur de français dans le Tournaisis. Son premier recueil, "La vie à foison", a été publié en 1975. Elle a ensuite écrit de nombreux poèmes, pièces de théâtre, essais et nouvelles. Son oeuvre a été récompensée par plusieurs prix littéraires.

Colette Nys-Mazure explique son objectif dès les premières pages : "Nous ne nous étonnons pas assez, nous ne nous émerveillons qu'occasionnellement. Histoire d'éveil et question d'usure. Alors, pour moi comme pour vous, j'ai entrepris une célébration de ce quotidien décrié, ignoré, délaissé". Elle dédie son livre à son amie Elisabeth qui est gravement malade, mais qui est présente à chaque chapitre et donne encore plus de sens au titre du livre.

Que ce soit dans une cuisine, une gare ou un balcon, Colette Nys-Mazure nous incite à profiter du moment présent, sans trop penser au passé ou au futur : "Pendant ce temps-là, ne néglige-t-on pas de vivre ce qui est donné ici et maintenant, d'aménager l'immédiat? A coup sûr, la meilleure façon de se préparer à égrener demain d'autres regrets".

Colette nous parle aussi de ses réflexions sur le rôle de femme-épouse-mère et conseille : "Enfant, tu n'aurais pu vivre si je t'avais étouffé sous ma demande, si je t'avais voulu en accord avec mon désir plutôt qu'avec le tien. Pour ne pas peser sur toi de tout mon amour, il me fallait exister pour mon compte, rester la femme de ton père autant que ta mère". Mais elle évoque aussi la nostalgie quand les enfants grandissent : "Ai-je assez pleuré en allant d'une chambre désertée à l'autre en me répétant que c'était fini le temps des nourrissons, des lits pleins, des souffles cueillis sur les bouches entrouvertes, des mots échappés au sommeil. Le temps où la vie est justifiée par le seul fait d'élever ces petits qu'on a choisis de mettre au monde, d'avoir à leur donner des racines et leur ouvrir les ailes". Puis viennent les petits-enfants... Colette nous incite aussi à apprivoiser la solitude et à se réserver des moments juste pour nous-mêmes. La religion est également très présente dans sa vie.

Dans les derniers chapitres, elle revient sur la disparition de ses parents lorsqu'elle avait sept ans qui a influencé toute sa vie et lui permet d'apprécier toutes les petites joies du quotidien : "Chaque matin, je m'étonne et je me réjouis d'être en vie ; je ne m'y habitue pas. J'ai appris aussi combien on pouvait compter sur l'amour des proches : ceux-là qui nous ont élevés comme leurs propres enfants avec une tendresse sans calcul. Ils nous ont prouvé que rien n'est jamais fini et que l'amour est vraiment plus fort que la mort". En conclusion, "Célébration du quotidien" est comme tous les autres ouvrages de Colette Nys-Mazure : une leçon de vie, d'espérance et d'humanisme...

lundi 5 avril 2010

"L'enfant à l'endroit, l'enfant à l'envers" (Nicole Versailles)

Ce récit autobiographique de Nicole Versailles est une longue lettre à sa grand-mère Eugénie qu'elle n'a pas connue. Huit mois après son décès, son mari Cyrille se remarie, range tout souvenir de sa première épouse et oblige ses deux enfants à appeler "maman" leur nouvelle belle-mère. Suzanne (la fille d'Eugénie) en souffre et cela aura des conséquences sur ses relations avec sa propre fille Nicole : "Au plus profond de mes révoltes d'adolescente, je n'avais pas compris (mais comment l'aurais-je pu?) que son agressivité, son mal-être permanent n'étaient que l'expression de ses propres souffrances si anciennes et si fondamentales. Où aurait-elle pu apprendre à câliner ses enfants, à les prendre sur ses genoux, à les couvrir de baisers et de tendresses, quand elle-même bien trop tôt, avait dû assumer dans l'angoisse une responsabilité qui n'était pas de son âge?".

Cet extrait résume le coeur de ce livre : Nicole a souffert de ne pas être comprise par ses parents (sa maman en particulier), de vivre une enfance bridée par les corsets de la religion, et dénuée de toute fantaisie, liberté et joie de vivre. Elle décide de se retrancher dans le silence et dans ses rêves : "Ne rien dire, faire semblant de rien, encaisser sans broncher, se tisser une carapace d'indifférence... Il s'agissait de survivre. Quant à vivre, elle se disait que ce serait pour plus tard. Quand elle serait grande. Quand elle serait libre". Et le décès de son cousin à l'âge de 16 ans n'arrange rien...

Notre enfance a une influence considérable sur le reste de notre vie. Cela se ressent très fort dans ce livre émouvant et bien écrit. L'auteur n'a plus envie de se taire et de cacher son journal intime. Afin de tourner définitivement la page sur cette période triste de sa vie, elle a voulu comprendre les causes qui remontent au décès de sa grand-mère Eugénie, et raconter à ses enfants et petits-enfants ce qu'elle a vécu et ressenti. J'espère que cet exercice délicat lui aura permis de faire la paix avec son passé et de se sentir plus libre, plus légère et plus heureuse.

samedi 3 avril 2010

Quelques auteurs belges (3ème partie)

Nicole Verschoore (1939)
Née à Gand, Nicole Verschoore est docteur en philosophie et lettres. Au cours de sa carrière de journaliste, elle travaille pour le quotidien "Het Laatste Nieuws", "Le Nouveau Courrier" et "La Revue Générale". Son premier roman, "Le maître du bourg", est publié en 1994 et reçoit le Prix France-Belgique 1995. L'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique lui a remis le Prix Auguste Michot 2008 pour sa trilogie "La Passion et les Hommes" ("Les parchemins de la tour", "Le Mont Blandin" et "La charrette de Lapsceure").

Colette Nys-Mazure (1939)
Colette Nys-Mazure a été pendant très longtemps professeur de français dans le Tournaisis. Son premier recueil, "La vie à foison", a été publié en 1975. Si la poésie reste son domaine de prédilection, elle a aussi écrit des pièces de théâtre, des essais, des nouvelles et un roman. Colette Nys-Mazure incite ses lecteurs à voir et à apprécier les petits instants de bonheur de la vie quotidienne. Son oeuvre a été récompensée à plusieurs reprises : Prix Charles Plisnier 1981, Grand Prix de Poésie pour la Jeunesse 1990 (France), Grand Prix du Centenaire de l'Association des Ecrivains Belges 2002, etc. Elle souhaite être inhumée au Jardin des Poètes du Mont-Saint-Aubert.

Jacques De Decker (1945)
Fils du peintre Luc De Decker et frère de l'homme politique Armand De Decker, Jacques fait une licence en philologie germanique à l'ULB où il est lauréat du concours universitaire avec un mémoire sur le théâtre d'Hugo Claus. En 1963, il est l'un des fondateurs du Théâtre de l'Esprit Frappeur et commence à adapter des oeuvres classiques. A côté de son travail d'écrivain, Jacques De Decker est enseignant et critique littéraire au journal "Le Soir". A partir de 1985, il commence à écrire des romans : "La grande roue", "Parades amoureuses", "Le ventre de la baleine", etc. Il est depuis 2002 le secrétaire perpétuel de l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique.

Eric-Emmanuel Schmitt (1960)
Né à Lyon, Eric-Emmanuel Schmitt est un des auteurs francophones les plus lus actuellement dans le monde. Il s'est d'abord fait connaître au théâtre avec "Le Visiteur" qui lui a valu en 1993 le Molière de la révélation théâtrale, du meilleur auteur et du meilleur spectacle. Les pièces de théâtre s'enchaînent : "Le libertin", "Petits crimes conjugaux", "Tectonique des sentiments", "Oscar et la dame rose", "L'enfant de Noë", etc. En 2001, il reçoit le Grand Prix de Théâtre de l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre. On lui doit aussi des recueils de nouvelles (comme "La rêveuse d'Ostende"), une correspondance originale avec le compositeur de Vienne ("Ma vie avec Mozart"), un film tourné en 2006 en Belgique ("Odette Toulemonde") et la traduction française des "Noces de Figaro" et de "Don Giovanni". Eric-Emmanuel Schmitt habite depuis plusieurs années à Bruxelles et a acquis la nationalité belge en 2008.

Amélie Nothomb (1967)
Amélie Nothomb naît au Japon où son père est ambassadeur de Belgique. Ce n'est qu'à l'âge de 17 ans qu'elle découvre notre pays, où elle entame des études de philologie romane à l'ULB. Depuis 1992, Amélie sort aux éditions Albin Michel un livre à chaque rentrée littéraire de septembre et connaît un grand succès. Ses romans sont traduits dans une trentaine de langues. Elle a reçu le Prix Littéraire de la Vocation 1993 pour "Hygiène de l'assassin", le Grand Prix du Roman de l'Académie Française 1999 pour "Stupeur et tremblements", le Prix Flore 2007 pour "Ni d'Eve, ni d'Adam", et le Grand Prix Jean Giono 2008 pour l'ensemble de son oeuvre. Le roi Albert II lui a remis en 2008 les insignes de Commandeur de l'Ordre de la Couronne.