lundi 25 octobre 2010

Interview d'Eric-Emmanuel Schmitt

A l'occasion de la sortie de son nouveau livre "Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent..." (éditions Albin Michel), l'écrivain belge Eric-Emmanuel Schmitt s'est confié au journaliste Didier Debroux :

"Beethoven, c'est l'homme pour l'Homme?
- Mozart, c'est l'émergence de la grâce. Inexplicable. A l'inverse, Beethoven cherche dans l'humain l'étincelle qui nous bouscule. Il refuse la fatalité et pousse l'homme à forger l'humanité.
- Serait-il proche d'Erasme qui dit : "L'homme ne naît pas, il le devient"?
- Il ne s'occupe pas de Dieu, mais il prêche une conversion spirituelle. Sa musique présente une conception de la vie qui n'est pas illusoire. Il faut transcender la douleur pour y échapper, entrer dans la joie et dans une relation de plénitude en harmonie avec la nature et les événements.
- Sa musique n'est-elle pas une conjonction de tragique et d'optimisme?
- C'est là où je m'identifie à lui. Bien que nos vies soient éphémères, Beethoven exalte le sens de l'existence. Il montre le chemin de l'héroïsme.
- N'est-il pas un peu épuisant?
- Tout en lui est sonore, dense, agité, tonitruant. Jamais il ne nous laisse en paix. Certes, il se révèle un compagnon difficile, mais tellement nécessaire.
- Lui, le torturé, le tumultueux, a-t-il atteint cette plénitude?
- J'aime à croire qu'il s'endort heureux. Son dernier quatuor en témoigne. Les notes célèbrent l'accomplissement personnel, existentiel, moral et spirituel.
- Et vous?
- Le bonheur ne consiste pas à s'écarter des douleurs mais à embrasser l'existence. La sagesse signifie accepter la vie, s'abandonner, cultiver la joie. La route est encore longue..."

mercredi 20 octobre 2010

L'écrivain belge Paul Pourveur

En Belgique, le cas du dramaturge bilingue Paul Pourveur semble unique : il écrit tantôt en français, tantôt en néerlandais, selon que la commande lui vienne d'un théâtre des Pays-Bas, de Flandre ou de la communauté française. Né à Anvers en 1952, ses parents lui parlent en français et il effectue ses études en néerlandais. Après ses secondaires, il quitte Anvers pour s'inscrire à l'école supérieure de cinéma de langue néerlandaise à Bruxelles. Il travaille ensuite en tant que monteur pour le cinéma et la télévision. Ses premiers textes sont des scénarios et des textes pour des documentaires. On lui propose d'écrire des pièces de théâtre en néerlandais (à partir de 1985) et en français (à partir de 1989). Mais Paul Pourveur ne se traduit pas lui-même ; il revoit juste les traductions, qu'il s'agisse du néerlandais au français ou vice-versa. Il a reçu des récompenses tant au nord qu'au sud du pays.

Paul Pourveur a confié récemment : "J'ai beaucoup de chance. J'ai toujours travaillé sur commande, tant pour le cinéma que pour le théâtre, tant en néerlandais qu'en français. Je n'ai pas choisi d'écrire dans une langue précise, j'ai répondu à des demandes. Bilingue depuis toujours, je suis Belge, écrivain francophone et écrivain flamand. Je n'écrirai jamais comme un vrai francophone ou comme un vrai flamand. Ce sera toujours entre les deux. Avec des influences des deux langues, je crois. Je n'ai jamais senti une appartenance à une langue précise. Moi, je suis comme un touriste à l'intérieur des langues. Respectueux et irrespectueux d'un côté comme de l'autre. C'est un mélange des deux cultures. Ce qui me donne plus de liberté, même si souvent, çà frise les erreurs grammaticales. Mais il faut jouer avec le langage".

mercredi 13 octobre 2010

Actualité du jeune auteur belge Antoine Wauters

Né à Liège en 1981, Antoine Wauters est philosophe de formation, coéditeur de la revue "Langue Vive" et scénariste. Lauréat du Prix Pyramides 2008, il reçoit la même année le Prix Polak de l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique. Il a déjà publié "Os" (Tétras-lyre), "La bouche en quatre" (Le Coudrier) et "Debout sur la langue" (Maelström).

Co-écrit avec Ben Arès, son livre "Ali si on veut" vient de sortir en France chez Cheyne Editeur dans la collection Verte (http://www.cheyne-editeur.com/). C'est un récit poétique en terre malgache. Pour les prochains mois, Antoine a différents projets narratifs en cours (un récit, un roman, une pièce de théâtre) et deux films en co-écriture avec le réalisateur Antoine Cuypers, produits par Entre Chiens et Loups (qui ont notamment produit "Les Barons"). Son prochain livre, "Césarine", paraîtra fin 2011 chez Cheyne Editeur.

Je vous propose de voir et d'entendre Antoine lire son texte "Debout sur la langue" :
www.youtube.com/watch?v=5PPRKAy4HFQ&feature=related

jeudi 7 octobre 2010

Agenda de nos auteurs en octobre 2010

10 octobre à 11h : lecture croisée de Stefan Brijs et Liliane Wouters dans le cadre du Marathon des Mots de Bruxelles (à Passa Porta, rue Dansaert 46).

Du 13 au 17 octobre : la Fureur de Lire est une campagne de sensibilisation au livre et à la lecture organisée depuis 1991 par le Service général des Lettres de la communauté française. Plusieurs centaines d'activités sont organisées. Plus d'infos sur http://www.fureurdelire.be/

14 octobre à 20h30 : repas littéraire avec Yvon Toussaint à l'Aquilone à Liège. Plus d'infos sur http://www.aquilone.be/

15 et 16 octobre : 25ème anniversaire de la Maison de la poésie et de la langue française à Namur. Plus d'infos sur http://www.maisondelapoesie.com/

16 et 17 octobre : 3ème édition de la Foire du Livre Politique à Liège. Plus d'infos sur http://www.lafoiredulivre.net/

21 octobre : dans le cadre des Jeudis Lire, présentation d'une anthologie de la poésie belge d'hier et d'aujourd'hui au palais des Beaux-Arts (de 12h30 à 13h30).

24 octobre à 10h : rencontre avec Béatrice Libert à la bibliothèque d'Amay.

12, 19 et 26 octobre : conférences des Midis de la Poésie au grand auditorium des Musées Royaux des Beaux-Arts à Bruxelles (de 12h40 à 13h30). Plus d'infos sur http://www.midisdelapoesie.be/

28 octobre à 19h30 : Rencontre avec Béatrice Libert à la bibliothèque d'Ham-sur-Heure.

28 octobre à 18h : Rencontre avec Nadine Monfils à la bibliothèque des Chiroux à Liège.

Toutes ces infos viennent de la revue bimensuelle "Le Carnet et les Instants" que vous pouvez recevoir gratuitement sur simple demande auprès du Service des Lettres de la communauté française.