mercredi 9 septembre 2020

"Mes drôles de vie" (Jacques Mercier)

 Jacques Mercier est un auteur belge dont je vous ai déjà parlé :    http://ecrivainsbelges.blogspot.com/search/label/Mercier%20Jacques

A l'occasion de la sortie de son autobiographie, il a répondu aux questions du journaliste Sam Christophe pour le groupe Sud Presse :  

"Est-ce difficile d'écrire ses mémoires ?

- C'est surtout de les publier qui m'a fait hésiter. Je l'ai commencé il y a bien longtemps, en pensant à un livre, oui, mais sans savoir si je le publierais jamais. Ce qui m'a convaincu, c'est que je trouve dommage que les générations de mes parents et de mes grands-parents n'aient pas raconté grand-chose de ce qu'ils avaient vécu. Mais à l'époque, on ne disait rien. J'ai donc écrit en pensant encore plus à mes petits-enfants qu'à mes enfants.

- Quel a été votre sentiment en écrivant ?

- Ce qui me frappe, c'est qu'entre la guerre de 1940 et le virus, il y a eu une progression incroyable. J'ai vécu à une époque où on écoutait les 78t religieusement et où on saluait le drapeau belge avec déférence. Je ne me prends évidemment pas pour Châteaubriand, mais un éditeur m'a dit de m'en inspirer. Il raconte ses souvenirs à la lumière du moment où il les rédige. Bien sûr, je me suis aussi beaucoup posé la question de l'intérêt de ce que je raconte. J'ai fait confiance à Philippe Geluck qui est mon ami et qui, lui, ose me faire des remarques sur la pertinence de ce que je raconte. Adamo est aussi mon ami, mais lui n'oserait jamais. Ce que je comprends d'ailleurs fort bien. Si lui, il me demandait de juger une de ses chansons, qu'est-ce que je pourrais dire ?

- Avez-vous le sentiment d'être arrivé au bon moment ?

- C'est sûr que dans les années 50/60, c'était un autre monde qui se construisait. Il y avait le jazz et puis le rock, mais c'était une vraie révolution que les jeunes d'aujourd'hui vivent peut-être aussi à leur niveau avec leur vocabulaire et leur musique. Mais pour donner un exemple précis, lorsqu'on a eu le premier 33t de Brassens à la maison, ma mère a pris un clou pour griffer la plage du "Gorille", il était hors de question pour elle qu'on l'écoute !

- Comment expliquez-vous que la radio et la télé vous ont laissé une telle liberté ?

- Si je faisais de l'auto-dénigrement, je dirais que j'ai commencé la radio alors qu'elle avait la plus grosse audience mais que c'était la fin de son âge d'or. De même, à la télé, j'ai fait de grosses émissions de variétés mais c'étaient aussi les dernières. Et j'ai pu faire "Forts en tête", mais après, il n'y a plus eu rien de tel. Sans doute ai-je eu de la chance, mais en même temps je n'ai rien demandé!

- Il y avait aussi une relation personnelle avec les artistes qui est devenue impossible aujourd'hui, non?

- C'est sûr. Je n'ai pas le souvenir que Claude François ait fait le moindre selfie mais nous, journalistes, on était photographiés avec lui. Julien Clerc, 20 ans après, se souvenait encore du resto où on avait déconné avec des boulettes de pain! Jonasz, Sardou, Dave, Chamfort étaient, eux aussi, frappés par la liberté qu'on avait et ils venaient à Bruxelles comme si c'était une récréation. En même temps, j'avais leur âge, je n'étais pas le vieux journaliste bougon qui venait uniquement sur ordre de son rédac' chef, ce qui existait aussi". 

mercredi 2 septembre 2020

Conférence sur la poésie belge à Namur

La Maison de la Poésie à Namur (www.mplf.be) a invité Valériane Wiot (coordinatrice pédagogique chez Espace Nord) à une rencontre avec les professeurs et amoureux du français autour de trois poètes belges :  Norge, Chavée et Carême.

Qu'est-ce que la poésie ?  Pour Norge, c'est "la langue en vie". Pour Chavée, ce n'est "pas une vache à lait".  Pour Carême, c'est "montrer les fils".  Trois conceptions de l'art poétique, trois auteurs belges. En publiant ces poètes et en les accompagnant d'outils pédagogiques, la collection Espace Nord entend encourager les professeurs de français à étudier la poésie belge dans toute sa diversité.

Espace Nord (dont je vous ai déjà parlé)  développe depuis quelques années une offre d'outils facilitant l'apprentissage des auteurs belges en classe, qui est adaptée aux besoins actuels du secteur :  des dossiers pédagogiques, des cours en kit, des formations professionnelles et des dépliants. Le jeudi 22 octobre, Valériane Wiot présentera à Namur les spécificités de Norge ("Remuer ciel et terre"), Achille Chavée ("Ecrit sur un drapeau qui brûle") et Maurice Carême ("Nonante-deux poèmes"), ainsi que les outils mis à la disposition de l'enseignant pour les évoquer en classe.

Prix :  5 euros mais réduction avec la Carte Prof. Réservation obligatoire. Cette soirée était initialement prévue en mars, mais avait dû être annulée en raison du coronavirus.