mercredi 20 janvier 2021

Décès de l'auteure belge Nicole Verschoore

                        


Fin décembre, l'auteure belge Nicole Verschoore est décédée à Knokke à l'âge de 81 ans. Née dans une famille de la bourgeoise gantoise, parfaite bilingue, elle commença par une carrière académique comme assistante à l'Université de Gand, puis se tourne vers le journalisme. Pendant une quinzaine d'années, elle occupe le poste de rédactrice responsable de la culture au quotidien "Het Laatste Nieuws". De 1994 à 1999, elle prend la direction d'un des derniers journaux en français en Flandre : l'hebdomadaire gantois "Le Nouveau Courrier". Après son dernier numéro, elle collabore ensuite à "La Revue Générale" et à "Nouvelles de Flandre".

Outre cette carrière de journaliste, elle était aussi auteure. Elle a d'abord publié les lettres de guerre de son grand-père Alfons Sevens, prisonnier politique de 1914 à 1918. Son premier roman, "Le Maître du bourg", sort en 1994. La vie et les oeuvres des 18ème et 19ème siècles l'inspirent pour le décor historique des trois romans publiés aux éditions Le Cri :  "Les parchemins de la tour",  "Le Mont Blandin", et "La charrette de Lapsceure". Cette trilogie lui vaut le Prix Michot 2007 de l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique. Elle publie ensuite d'autres romans et un recueil de nouvelles. 

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mercredi 6 janvier 2021

"Sa dernière chance" (Armel Job)

          


L'écrivain et académicien belge Armel Job (72 ans) a répondu aux questions de "Plus Magazine" :

"Où nous emmenez-vous dans "Sa dernière chance"  ?

- L'action se passe principalement à Verviers et à Liège.

- Liège où vous avez fait vos études de philologie classique, la ville de Simenon :  on ressent chez vous une attirance pour cette ville ?

- J'ai passé toute mon enfance à la campagne, puis j'ai été interne au séminaire de Bastogne. Un internat est plutôt une sorte de no man's land. La première ville que j'ai connue, c'est Liège quand je suis arrivé à l'université. Après six ans d'enfermement à Bastogne, pour ainsi dire, j'étais rendu à la liberté. J'habitais en Outremeuse. J'aimais bien l'odeur de la ville, on sentait le coke des aciéries à l'époque, les bateaux sur le fleuve, la gouaille populaire, les vendeurs de crème glacée en tripoteur, les marchants ambulants qui criaient en wallon. Et j'aimais la vie intellectuelle de l'université, le challenge que représentaient des études ardues, qui rendaient la vie plus piquante. Je me souviens des matins pleins de fraîcheur où, l'estomac noué, je partais pour une journée de sept ou huit examens à la file. Dès que je reviens à Liège, ces impressions de jeunesse et de liberté me reviennent à l'esprit.

- Vous vivez dans un village ardennais, proche des forêts et d'une rivière :  est-ce source d'inspiration ?

- J'y trouve la tranquilité nécessaire à mon travail. Quand je suis en panne dans l'écriture, je vais me promener en forêt. Je ne pense à rien, je marche et curieusement, les idées accourent toutes seules. Mais je ne cherche pas à fourrer la nature dans mes romans. Je suis plus intéressé par les humains que par le décor.

- Comment vous préparez-vous à l'écriture d'un roman ?

- Pour commencer un roman, j'ai seulement besoin d'une idée d'histoire. Je ne m'informe en route que sur des points techniques très particuliers. Si je tue quelqu'un dans l'histoire, je demande à un médecin légiste l'état du cadavre quand on va le découvrir. Je ne vais pas sur les lieux. Au besoin, je consulte Google Street. J'ai étudié la documentation seulement pour "Dans la gueule de la bête" qui traite du sort des juifs à Liège pendant la guerre car je devais respecter les événements historiques et pour "Loin des mosquées" à propos des mariages arrangés dans la communauté turque.

- Ecrire :  pour vous, est-ce loisir, plaisir, contrainte ?

- Travail essentiellement, parfois douleur, heureusement aussi joie de la découverte. Tout ce qui vaut la peine demande de la peine.

- Vous publiez un roman par an. Vous imposez-vous un horaire quotidien ?

- J'écris tous les jours de 8h à midi, et de 16h30 à 18h45, heure à laquelle je bois une bière avec ma femme.

- Depuis peu, vous êtes membre de l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique. Est-ce une consécration, une place officiellement reconnue dans le monde des écrivains ?

- Le sentiment le plus important pour moi dans cette désignation a été la surprise la plus totale qu'elle m'a causée. Jamais il ne me serait venu à l'esprit de briguer un siège à l'Académie. Je me suis toujours tenu à l'écart de l'intelligentsia littéraire. Quand on m'en a informé, j'ai d'abord pensé que c'était une blague. Il y a à l'Académie des gens très brillants. Je ne sais ce que certains m'ont trouvé, mais ils étaient en nombre suffisant pour m'adouber. J'en reste étonné".

La suite de cette interview se trouve dans "Plus Magazine"...

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