mardi 11 mai 2010

Interview de Micheline Boland

A l'occasion de la sortie de son nouveau livre "Le magasin des contes" (éditions Chloé des Lys), Micheline Boland a répondu par mail à mes questions :

"Peux-tu nous présenter ton dernier livre?
- "Le magasin des contes" est un livre de contes dans lequel j'ai rassemblé des histoires qui ont été finalistes lors du concours de contes de Surice ("Des rumeurs" pour le thème des rumeurs, "La persévérance de Jeannette" pour le thème des histoires d'ô) ainsi que des contes parus dans un journal publicitaire de la région de Charleroi ou sur le site Carolo.be. On trouve encore dans ce livre des contes conçus pour répondre à une demande particulière (par exemple, "Les chauves-souris" a été écrit pour une copine qui est guide-nature) ou pour tenter de faire passer un message à des personnes que j'ai croisées (par exemple, l'histoire du speculoos qui met en scène deux frères rivaux). J'ai exercé la profession de psychologue et il me plaisait de construire des métaphores offrant ainsi aux personnes rencontrées, une approche différente de leurs difficultés. Les contes proposés sont accessibles à tous les âges. Il y est question d'animaux, d'enfants, d'adultes, d'objets, de secrets, de rumeurs, de découvertes, d'échanges...

- Quelles sont tes sources d'inspiration? As-tu des sujets de prédilection?
- Ma première source d'inspiration, ce sont les événements saisonniers (d'où de nombreux contes de Noël, Pâques, Carnaval, grandes vacances, Halloween,...). Mon premier recueil de contes s'intitulait "Contes à travers les saisons". En 2004, j'ai trouvé un éditeur qui s'appelle Chloé des Lys et depuis lors, nous ne nous sommes plus quittés! La deuxième source, ce sont les sujets de concours. Même si je ne participe pas à un concours parce que le thème demandé ne correspond pas à la longueur que j'apprécie, il m'arrive fréquemment d'écrire sur les sujets imposés. La troisième source, c'est l'origine tout à fait imaginaire d'une coutume ou d'un objet (dans "Le magasin des contes", j'aborde l'origine du casse-vitesse ou du hennin). La quatrième source, c'est l'imprévu, la parole entendue au hasard de rencontres, la demande explicite d'une personne que je connais, l'image observée qui fait des ricochets en moi. Mon imagination se plaît à transposer, transformer, enjoliver, dramatiser... Quant à mes sujets de prédilection, c'est sans doute la prise de conscience par les héros que plusieurs voies se présentent pour atteindre leurs objectifs.

- Lorsque tu écris un contes, est-ce que tu penses déjà à sa lecture et à son adaptation sur scène?
- Depuis quelques années, à l'exception des finales à Surice, il est rare que je présente sur scène des contes que j'ai écrits. Je préfère réécrire des contes traditionnels que j'actualise et dans lequel j'incorpore chansonnettes, comptines, proverbes. J'aime faire participer activement celles et ceux qui viennent m'écouter. A l'occasion, j'interpelle le public à l'aide de vraies questions (par exemple, à qui le héros pourrait-il s'adresser pour mener son projet à bonne fin?). Il m'arrive de lire certains de mes contes, je choisis alors un texte parmi ma production en fonction du public (une histoire de souris gourmande pour des élèves de sixième primaire par exemple ou un conte très légèrement érotique pour les membres de l'Association Carolorégienne d'Improvisation à la fin de la saison dernière). Bientôt, mon mari et moi allons participer à une animation dans une classe de première secondaire. Nous envisageons de lire aux élèves un conte traditionnel et de leur montrer ensuite comment chacun, à notre façon, nous avons réécrit le conte pour amener ensuite les enfants à adapter le même type de démarche sous la houlette de leur professeur.

- Quels sont tes projets? Es-tu tentée par l'écriture d'un roman?
- J'écris régulièrement des contes, nouvelles, haïkus, petits poèmes. Je me laisse guider par ce que je vis. Je brode à partir d'événements vécus, d'expériences sensorielles d'apparence banale. Je mets en scène des personnages imaginaires qui ont peu de choses à voir avec des personnages réels sauf dans quelques nouvelles historiques. Durant mon adolescence, j'ai écrit plusieurs romans. Généralement, un roman par période de grande vacance. Quand je me suis mise à écrire de nouveau, il y a environ vingt ans, j'ai préféré me consacrer à un ouvrage de psychologie ("Comment rendre votre quotidien plus plaisant? Avec la programmation neuro-linguistique" chez Chloé des Lys), ainsi qu'à des histoires assez courtes. Peut-être est-ce lié à la crainte de ne pas avoir le temps ou la motivation suffisante pour aller jusqu'au bout d'un projet plus conséquent? Je ne suis plus tentée par l'écriture d'un roman".

P.S. Cliquez ci-dessous sur "Boland Micheline" pour mon précédent article sur cet auteur belge.

12 commentaires :

  1. Merci pour cette intéressante interview de Micheline que je connais bien et dont le talent n'est plus à démontrer. J'ai un de ses livres ici, et ... elle sait raconter une histoire, Micheline!

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  2. Grand merci Vincent d'ainsi faire connaître les auteurs belges.

    C'est toujours avec plaisir que je lis tes deux blogs !

    Avec mes amitiés de Charleroi...

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  3. Jacques De Paoli12 mai 2010 à 07:52

    Mais notre Micheline nationale ne raconte pas une histoire... elle la CONTE! Et c'est pas du rien mes enfants! Vous ne me croyez pas? Lisez la. Et vous en redemanderez...

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  4. C'est comme une enfant attentive que j'ai écouté Micheline conter ses ravissantes et inattendues histoires...Dans une revue locale, je lis depuis des années ses poésies....Je me lancerais bien dans une lecture plus approfondie d'un livre de contes ...Justement j'ai vu qu'ils étaient dispo dans une biblio tout près de chez moi ! Apercevoir entre "Julliard " et " Albin Michel" ce doux nom de "Chloé des Lys" ...: un moment à savourer ! Bravo, Micheline !

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  5. martine dillies-snaet12 mai 2010 à 12:54

    Micheline, quand vous la rencontrez, surveillez sa sacoche, surveillez ses mains....
    elle raconte, raconte, nous émerveille, mais n'oubliez jamais son autre facette: micheline est une tueuse!
    Et elle tue aussi bien qu'elle narre, aussi bien qu'elle écrit!

    Mééééfiez-vous que je vous dis, mééééfiez-vous!

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  6. Bravo Micheline, passionnantes informations que je découvrir ici

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  7. Ah Noël 2009, Micheline et Louis conteurs, le secret de la bonne bûche, et quelques soirées à savourer de subtiles nouvelles à fleur de peau... (Il y en a des idées dans la jolie sacoche) ;-)

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  8. Merci à toi, Petit Belge, d'avoir mis notre Micheline nationale à l'honneur sur ton blog !
    En dehors de ces instincts meurtriers (purement littéraires, rassurez-vous), Micheline est une petite dame absolument charmante qui forme, avec son mari Louis, un couple adorable. Je suis fan ! J'ai déjà lu deux de ses reccueils de contes et ne m'arrêterai pas là. C'est à chaque fois un agréable moment de lecture qui permet de s'évader tout en nous reposant.
    Merci à toi Micheline.

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  9. Quand les psy se mettent à la littérature, c'est toujours de la bombe ;-) Et je sais de quoi je parle !

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  10. L'histoire des bancs, à découvrir de toute urgence si vous manquez d'idées ! Et j'apprécie d'autant plus que je connais l'esprit filou de l'auteure, et si vous parlez poison, tout de suite, on voit ses yeux s'illuminer pour le prochain scénario... Continue à nous faire rêver, merci Micheline ...

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  11. Ah,te voilà dans les contes!eh bien ça fait de toi une femme de culture au sens plein du terme.Notre rencontre s'est faîte en poésie et tu excellait tout autant.Bon vent!
    Daouda Mbouobouo

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  12. Micheline autant en conte qu'en poésie tu nous émerveilles.je ne pouvais pas rester insensible.Merci.
    Daouda Mbouobouo

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