mercredi 21 septembre 2016

L'auteur Jef Geeraerts (1930-2015)

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L'écrivain belge Jef Geeraerts est né le 23 février 1930 à Anvers, où il a effectué ses études secondaires puis étudié à l'Ecole Coloniale d'Anvers de 1948 à 1952. A son retour d'Afrique, il entreprend des études de philologie germanique à l'Université Libre de Bruxelles.

En 1968, Jef Geeraerts a publié son roman colonial le plus controversé, "Black Venus", le premier livre de la série de quatre "Gangreen", un récit plein de sexe et de violence. Cet acte d'accusation contre les pratiques coloniales belges, basé sur des faits autobiographiques, donne l'image d'une personne détraquée. Le roman a été temporairement saisi mais les trois autres suivirent malgré tout. Jef Geeraerts a également écrit des reportages, des pièces radiophoniques, des essais et des nouvelles.

Avec "Kodak 58", Geeraerts introduit en 1979 le roman policier dans la littérature flamande qui l'a conduit en 1985 à son thriller politique le plus connu : "De Zaak Alzheimer" (ce livre a été adapté en 2003 par Erik Van Looy avec Jan Decleir dans le rôle principal). Son dernier roman policier, "Cro-Magnon", a été publié en 2006. Plusieurs de ses livres ont été traduits en français.

En 1978, Jef épouse sa muse Eléonore Vigenon qui a publié en 2007 "De spoken van Jef Geeraerts" sur la vie et l'oeuvre de son mari. Elle décède un an plus tard en 2008.

Jef Geeraerts a transmis une grande partie de son héritage littéraire à la Letterenhuis (le musée et les archives de la littérature flamande de Belgique), où il est accessible au public. On y trouve notamment des textes manuscrits d'oeuvres inconnues et non publiées (dont son dernier roman inachevé, "De Zwarte Vogel"), une importante correspondance avec des écrivains, associations et éditeurs, des souvenirs des nombreux voyages de l'auteur, etc. L'étude de cette collection offre un regard sur la littérature et la vie durant les turbulentes années 60, caractérisées par la censure, la libération (littéraire) et une partie du passé colonial. Les scientifiques peuvent consulter les travaux préparatoires de Geeraerts pour ses thrillers à succès et comment sont établies les adaptations d'une oeuvre littéraire ou comment un écrivain, après de nombreuses écritures et ratures, arrive à son roman final.

L'écrivain belge Jef Geeraerts est décédé le 11 mai 2015.

mercredi 14 septembre 2016

"L'homme qui voyait à travers les visages" (Eric-Emmanuel Schmitt)

                                        L'homme qui voyait à travers les visages
A l'occasion de la sortie de "L'homme qui voyait à travers les visages" (éditions Albin Michel), l'auteur belge Eric-Emmanuel Schmitt a répondu aux questions du groupe Vers l'Avenir :

"Votre histoire débute par un attentat à la sortie d'une église à Charleroi. C'était presque prémonitoire?
- Depuis des années, je m'interroge sur les liens entre la violence, le sacré, Dieu. Les événements de Paris en janvier et novembre 2015, puis de Bruxelles m'ont sidéré. Ce terrorisme m'a coupé la parole, figé émotionnellement. J'ai voulu sortir pour comprendre. J'ai écrit ce roman parce qu'il y a deux réponses contre lesquelles je m'insurge :  l'athéisme intégral ou le salafisme pour tous. Je voulais m'interroger sur la pertinence des religions dans nos sociétés.

- Violence et religion ont souvent été de pair?
- La religion la plus forte impose sa violence car elle se sent faible. Mais la religion elle-même produit-elle nécessairement de la violence? Il me semble que non. Pour moi, les religions parlent d'abord d'entraide, d'harmonie et veulent justement éviter la loi du plus fort par la compassion dans l'hindouisme, le respect dans le judaïsme ou encore l'amour chez les chrétiens. Les civilisations se sont développées avec les religions.

- Pour vous, Dieu n'est pas responsable?
- Dieu a fait l'homme libre. Mais il nous a donné trois livres pour susciter la réflexion. Des livres humanistes et non théologiques. L'homme est responsable de l'homme et de Dieu.

- Mais il continue de tuer au nom de Dieu?
- Je pense que çà n'a rien à voir avec la religion. La violence est une maladie de la pensée qui refuse l'incertitude. L'intégriste ne supporte pas de ne pas savoir. Il veut croire qu'il sait. Il refuse la condition humaine.

- Pourquoi un roman plutôt qu'un essai?
- Personne ne lirait un essai sur ce thème. Ici, par ce roman, je vais amener des tas de gens à réfléchir sur le sujet.

- Et pourquoi Charleroi?
- On parle mieux de ce qu'on connaît et de ce qu'on aime. Mais j'ai l'amour lucide. Charleroi n'est pas la plus belle ville du monde, et ce n'est pas la société la plus égalitaire de Belgique. Mais c'est une ville qui ressemble à tellement d'autres en Europe :  des endroits de vieille industrialisation qui essaient de s'en sortir. Ce que j'aime à Charleroi, ce sont les gens. La juge Poitrenot, une des héroïnes du roman, c'est un pur personnage de Charleroi, sans filtre!

- Depuis janvier, vous faites partie de l'Académie Goncourt?
- C'est passionnant de lire ses contemporains, c'est une fenêtre ouverte sur le monde littéraire. Tout comme j'apprécie vraiment de retrouver chaque mois les autres membres de l'Académie Goncourt pour parler littérature. L'écrivain est généralement centré sur son nombril. Et tout à coup, on me demande de me passionner pour les livres des autres. Ca fait du bien! Les éditeurs font naturellement un premier choix :  ils savent que tous leurs titres ne peuvent concourir. Puis, chacun va vers ce qui l'attire et on s'échange des mails tout l'été. Notre première sélection retient 16 romans. On y retrouve huit titres qui ont fait l'unanimité parce que nous les avions tous lus. Les huit autres, certains les avaient lus et d'autres pas, mais ceux qui l'avaient fait estimaient qu'ils devaient l'être par tous. La seconde sélection aura lieu le 4 octobre".

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samedi 3 septembre 2016

"Riquet à la houppe" (Amélie Nothomb)

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  La fin du mois d'août rime chaque année avec la sortie du nouveau livre de la baronne Amélie Nothomb. Celui de 2016 s'appelle "Riquet à la houppe", toujours publiés par les éditions Albin Michel. Je ne l'ai pas encore lu, mais je vous propose de consulter le compte-rendu de notre amie bloggeuse Apolline :   http://editionsdelermitage.skynetblogs.be/archive/2016/06/29/riquet-a-la-houppe-8624216.html . Et pour retrouver d'autres articles consacrés  à cet auteur belge, il suffit de cliquer ci-dessous sur "Nothomb Amélie".