mercredi 23 novembre 2016

L'auteur belge Georges Rodenbach (1855-1898)

Né à Tournai en 1855, Georges Rodenbach est le condisciple d'Emile Verhaeren au collège Sainte-Barbe de Gand. Il effectue ensuite des études de droit. Son premier ouvrage est un recueil de poèmes : "Le foyer et les champs". Comme beaucoup d'écrivains belges de sa génération, il collabore à la revue "La Jeune Belgique". C'est lui qui y introduit Maurice Maeterlinck.

A partir de 1888, Georges Rodenbach s'installe définitivement à Paris, où il est correspondant pour "Le Journal de Bruxelles" (plusieurs centaines d'articles intitulés "Lettres parisiennes"). et collaborateur régulier du "Figaro" (où sa chronique se retrouve en première page). Certains d'entre eux sont désormais lisibles sur bruges-la-morte.net . Le tout assorti de brèves annotations qui replace le sujet ou les personnages cités dans leur contexte littéraire ou/et artistique. Le chroniqueur parisien y affiche son côté mondain et dandy, son sens critique affuté, son ironie légère, mais aussi son goût pour tout ce qui participe à la modernité (le cyclisme, les courses de chevaux, les découvertes de Pasteur, le plagiat, le féminisme, p.ex.). Il parle peu de ses compatriotes, à l'exception de Félicien Rops et Alfred Stevens. Il défend des artistes décriés à Paris dans les années 1890, comme Wagner, Baudelaire, Mallarmé et Rodin qui n'ont pas bonne presse.

Mais son oeuvre la plus connue reste le roman "Bruges-la-Morte". De santé précaire, il s'étaient à l'âge de 43 ans en 1898. Il repose au cimetière du Père Lachaise à Paris.

mercredi 16 novembre 2016

Les éditions Mijade

Fondée en 1993 par Michel Demeulenaere et publiant des albums pour petits et des romans pour grands enfants, la maison d'édition belge Mijade (www.mijade.be) complète son catalogue depuis 2007 en accueillant les départements de littérature jeunesse de Memor et Zone J - Espace Nord Jeunesse. C'est un riche héritage qui rejoint à cette occasion l'éditeur namurois.

A la tête des collections de littérature, Muriel Molhant édite des fictions d'auteurs contemporains belges, dont certains sont reconnus en littérature pour adultes :  Frank Andriat, Pierre Coran, Armel Job, Nadine Monfils, Eva Kavian ou Xavier Deutsch. Sur son site Internet, Mijade propose de nombreux documents pédagogiques à destination des professeurs, afin de les inciter à favoriser une littérature "nationale".

Xavier Deutsch - qui publie son premier roman en 1989 chez Gallimard - a également vu certains de ses textes édités à L'Ecole des Loisirs, et privilégie depuis quelques années Mijade :  "Tombé du camion", "Onze!", p.ex.

Ecrivain, réalisatrice et critique littéraire, Nadine Monfils a écrit trois livres chez Mijade, dont deux spécifiquement destinés aux adolescents :  "Nickel Blues" et "Les fleurs brûlées". Ce sont deux enquêtes captivantes appréciées par les jeunes pour leur suspense.

"Ma mère à l'Ouest" est un roman d'Eva Kazian dans lequel la toute jeune Sam, enceinte à dix sept ans, dévoile son histoire familiale. L'auteur y aborde les thématiques des relations familiales, des jeunes mères et de la maladie mentale.

C'est Frank Andriat, enseignant à Schaerbeek, qui publie le plus chez Mijade :  "Le journal de Jamila" (journal d'une jeune fille issue de l'immigration marocaine), "Tabou" (sur l'homosexualité), "Je t'enverrai des fleurs de Damas" (sur la guerre), p.ex. Ses livres sont autant de manières d'entamer le débat chez les adolescents, et sont très utilisés en milieu scolaire.

mercredi 9 novembre 2016

"Je sais pas" (Barbara Abel)

                                                       Couverture du livre Je sais pas      

A l'occasion de la sortie de son roman "Je sais pas", l'auteur belge Barbara Abel s'est confiée au groupe Vers l'Avenir :

"Pourquoi dites-vous qu'il vaut mieux ne pas tout savoir?
- Parce qu'il y a des choses qui font mal, des événements dont on est victime, des émotions auxquelles on n'a pas envie d'être confronté... Donc, oui, le fait de savoir, à un moment, fait qu'on n'est plus innocent. Mais pour commettre un délit ou un crime, je pense qu'il faut une volonté délibérée alors qu'on peut aussi faire mal à quelqu'un sans le savoir. Ou le vexer par ignorance ou par manque de tact. Il y a une différence.

- A la dernière page du livre, le lecteur aussi peut se dire "Je sais pas" par rapport à certains personnages?
- Dans un roman qui s'intitule "Je sais pas", je me suis dit que j'avais le droit de dire "Je sais pas" ce qui leur est réellement arrivé. Mais j'en ai parlé avec mon éditrice parce que je n'aime pas çà, quand l'auteur ne donne pas certaines réponses. Parce que c'est un peu trop facile, je trouve. Du coup, je donne quand même une réponse importante sur Mylène à la fin.

- Dans ce livre comme dans les autres, vous fouillez loin dans les relations de couple, parent-enfant?
- Mes histoires, c'est toujours des gens ordinaires que je mets dans des situations extraordinaires. Qu'est-ce qui est important dans la vie des gens comme vous, comme moi? C'est le couple, c'est les gosses, c'est le boulot. Donc, si je veux créer de la tension chez le lecteur, pour qu'il soit complètement partie prenante, il faut qu'il puisse s'identifier. Donc, je dois fouiller en profondeur.

- Comment vous est venue l'idée de ce roman?
- D'habitude, ce sont les enfants qui sont en danger, pour qui on tremble. Ici, je me suis dit : et si je faisais le contraire? Si je mettais la vie d'une adulte dans les mains d'une enfant? Mais il fallait une enfant très jeune pour ne pas qu'il y ait cette notion de responsabilité, même si à 5 ans, on a forcément des notions de bien et de mal. Je voulais aussi mettre en avant cette impuissance de l'adulte face à un enfant qui refuse de lui répondre. Quand Emma dit qu'elle ne sait pas, qu'est-ce que vous voulez y faire? Si elle ne veut pas parler, on ne peut rien faire...

- Y aura-t-il un troisième volet aux romans "Derrière la haine" et "Après la fin"?
- Peut-être mais il faut que j'aie une idée aussi forte que "Derrière la haine". Si je fais un troisième qui se termine de façon bof, on ne va plus aimer les deux autres. Ou alors j'ai l'idée géniale où je suis sûre de moi et je fonce, mais tant que je n'aurai pas çà, je ne ferai rien parce que, sinon, çà va desservir les deux autres. Il faut trouver une fin surprenante mais crédible. Et qui fasse fin, qu'on ne me réclame pas un quatrième. Donc, c'est un peu la quadrature du cercle...".