mardi 24 décembre 2013

jeudi 5 décembre 2013

"Vallotton, le soleil même la mort" (Colette Nys-Mazure)

                                                        

A l'occasion de la sortie de "Vallotton, le Soleil ni la mort" inspiré du tableau "Le ballon" (1899) de Félix Vallotton, Colette Nys-Mazure a répondu à mes questions par mail :

"Comment est né ce projet?
- J'avais déjà écrit pour Dominique Tourte des éditions Invenit un ouvrage consacré au tableau du Pensionnaire de Saraceni :  "Le reniement de Saint-Pierre", joyau du musée de la Chartreuse de Douai. Cet ouvrage étant épuisé, au lieu de le ré-éditer, il m'a demandé de travailler autour d'un tableau de Félix Vallotton à l'occasion de la rétrospective qui se tient actuellement au Grand Palais à Paris. Nous sommes tombés d'accord sur "Le ballon". Il m'a laissé carte blanche. Je me suis informée sur Vallotton, j'ai vu ses œuvres et lu son roman "La vie meurtrière". J'ai d'abord tout écrit en poésie, puis tout en prose. Et j'ai ensuite allié les deux en alternant.

- Pouvez-vous nous expliquer la signification du titre?
- Il est emprunté à une maxime du grand La Rochefoucauld du XVIIème siècle :  "Le soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face". J'y ai vu l'aire solaire du tableau mais aussi sa plus grande part d'ombre. J'ai entendu les échos entre cette œuvre et ma propre vie, notamment dans l'enfance.

- Ce n'est pas la première fois que la peinture est associée à vos livres (je pense notamment à "L'espace du pardon" et "Perdre pied"). Etes-vous une passionnée de peinture? Quels sont vos peintres préférés?
- Oui, j'ai consacré deux autres ouvrages encore à la peinture :  "Célébration de la lecture" et "A nous deux!". J'aurais aimé être peintre mais je ne pouvais pratiquer peinture et écriture tout en élevant une famille, en enseignant, etc. Donc j'ai dû choisir, mais je compense en écrivant à partir de la peinture, en collaborant avec des artistes contemporains (préfaces, livres d'artistes). J'en aime tant et tant à toutes les époques et dans de nombreux pays! En vrac :  Manet, Klee, Matisse, Bonnard, de La Tour, Soulage, Vieira da Silva, Zoran Music... Des Japonais et des Italiens, des anonymes d'hier et d'aujourd'hui... Aussi difficile que de choisir entre des poètes!

- J'ai lu que vous aviez eu un coup de cœur pour le jeune poète belge Antoine Wauters. Pouvez-vous nous en parler?
- Lors des lectures en vue de l'attribution du Prix de la Ville de Tournai, j'ai découvert avec émotion et émerveillement "Césarine de nuit". Un conte d'amour et de mort, de tendresse et de violence, puissamment poétique, qui plonge ses racines dans l'humus des grands mythes de l'humanité. L'écriture est fluide : elle coule de source et adopte une forme de poèmes en prose très cadrés. Les métaphores s'incisent en nos imaginaires et la musique ne nous quitte plus.

- Quels sont vos projets littéraires pour les prochains mois?
- J'ai plusieurs livres de poésies en préparation avec des artistes français et belges".

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