La série "Sur les pas des écrivains" est intéressante et agréable à lire : elle nous raconte où des auteurs sont nés ou ont séjourné, et elle nous explique, à l'aide d'extraits de livres, comment une région (ici la côte belge) les a inspirés. En voici quelques exemples!
Une villa de Knokke-le-Zoute sert de décor au roman "Le Vent du Nord" de Jean-Baptiste Baronian (1942). Quelques jours avant le déclenchement de la première guerre mondiale en 1914, Emile Verhaeren (1855-1916) retrouve au Coq l'écrivain autrichien Stefan Zweig. Le Coq a été aussi, à de nombreuses reprises, le lieu de villégiature de Charles Bertin (1919-2002), membre de l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique. Plusieurs romans de Stanislas-André Steeman (1908-1970) se déroulent à Knokke et Duinbergen. La maman de Marie Gevers (1883-1975) possédait une maison sur la digue de Wenduine.
Avec son ami Georges Rodenbach, Emile Verhaeren lance le journal "La Plage de Blankenberghe" (12 pages) qui paraît tous les deux ou trois jours durant les étés 1882 et 1883 pour distraire les estivants. Il contient des nouvelles, des poèmes et des reportages. Sur la digue de Blankenberghe, le monument dédié à Henrik Conscience (1812-1883) représente un pêcheur penché sur un livre de pierre.
Ostende, la reine des plages, a fasciné et inspiré des peintres comme James Ensor, Constant Permeke ou Léon Spilliaert, mais aussi beaucoup d'écrivains : "Fantômes d'Ostende" de Michel de Ghelderode (1898-1962), "Le Clan des Ostendais" de Georges Simenon (1903-1989), "Vacances ostendaises" d'Eric De Kuyper (1942), "La plage d'Ostende" de Jacqueline Harpman (1929), etc.
Le poète Willem Elschot (1882-1960) préfère, lui, Ostduinkerke : "Pour qui supporte la solitude, Ostduinkerke me semble un endroit idéal pour réfléchir et écrire". C'est là que Félix Timmermans (1886-1947) réunit des acteurs de la vie littéraire flamande à la terrasse ou dans les salons d'un hôtel. A quelques kilomètres de là, le cimetière militaire anglais de Coxyde sert de décor au roman "Derrière la colline" de Xavier Hanotte (1960). Dans "Le bourgmestre de Furnes", Georges Simenon (1903-1989) met en parallèle l'insouciance des stations balnéaires de la côte et la vie de la vieille cité de Furnes.
Gaston Compère (1924-2008) vient écrire dans la maison de pêcheurs de son beau-frère à Saint-Idesbald : "A deux pas, le musée Delvaux et ses femmes qui, à leur manière, parlent des polders, non par leur forme sans doute, mais par leur âme de silence, et, en quelque sorte, d'absence. Comprends-moi, je veux dire que ces femmes peintes ne cessent de renvoyer à un autre monde. Un monde qui, bien sûr, est en toi, en moi, mais qui demande un signe pour naître, et le demande sous peine de ne pas être".
Enfin, dans ce livre paru en 2000, on pourrait ajouter le roman "Coxyde" du jeune auteur belge Rémi Bertrand (1982), sorti en 2006, qui raconte l'histoire d'un couple de retour à Coxyde et évoque l'Horloge, les cuistax de Marcel, les gaufres, le tram de la Route Royale, le Monument des Zouaves...
samedi 14 février 2009
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C'est en effet pour cette raison que j'aime les auteurs belges. On tombe sur l'évocation d'un lieu familier, d'une ambiance aimée, et le roman cesse d'être une "histoire", il nous parle de notre quotidien, de nos échos personnels.
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