mercredi 25 mars 2015
"Alésia" de Jean-Paul Procureur
Après "Les fils de Jeanne" et "C'est une vie", le journaliste et ancien député Jean-Paul Procureur vient de sortir un nouvel ouvrage sur sa famille aux éditions L'Harmattan. Il est préfacé par l'écrivain Armel Job. A cette occasion, Jean-Paul Procureur a répondu aux questions de la journaliste Isabelle Monnart pour "La Dernière Heure" :
"Comment décide-t-on d'écrire sur ses parents?
- C'est quelque chose que j'ai en moi depuis longtemps, depuis que je suis tout petit, je crois. Enfant, je vivais beaucoup chez ma grand-mère qui racontait beaucoup d'histoires de sa jeunesse, ses malheurs, ses bonheurs. Il paraît que je lui disais que quand je serai grand, j'écrirai un livre sur elle. J'avais déjà essayé d'écrire sur ma mère il y a quelques années, mais çà ne ressemblait à rien. Et les livres me viennent quand je trouve la première phrase...
- Le début de ce livre évoque aussi un événement terrible : la mort de votre frère.
- Oui, cela sert de fil conducteur au livre : c'est le récit du combat d'une mère et des questions que je me pose. Notamment celle-ci : est-ce que cette femme va résister à la mort de son enfant? C'est à travers çà que je raconte sa vie.
- Vous pensez qu'on ne parle pas assez des petites gens, de nos proches, de ceux qui nous ressemblent ou nous ont fait grandir?
- Il n'y a pas assez de littérature sur ces gens-là. C'est un peu ce que dit Armel Job sur la quatrième de couverture. Moi, c'est la seule chose que je sais faire. J'adore écrire mais je n'ai pas d'imagination. Par contre, j'adore décrire la vie quotidienne des gens, des petites gens, des gens simples. Ca peut paraître péjoratif, mais dans ma bouche, çà ne l'est pas du tout. Ce sont ces gens-là que j'adore observer. J'ai toujours aimé garder des traces du passé. Chez moi, dans mon bureau, c'est un peu un musée : il y a de vieilles lunettes d'une arrière-grand-mère, des montres de mes grands-pères, etc.
- C'est de çà qu'on est fait?
- Oui, c'est évident! Et c'est dommage que çà ne le soit pas pour tout le monde. Pour comprendre le présent, il faut connaître son passé.
- Pour écrire ce livre, vous avez simplement laissé remonter les souvenirs ou bien çà a été un travail plus méthodique?
- La plupart des choses que j'ai écrites, je les avais en moi. Elles étaient dans ma tête, je dirais presque dans mes doigts. Mais là, je suis allé voir Maman un peu plus souvent, pour la faire parler. Ca, je sais le faire, c'est mon métier!
- Aujourd'hui, elle est un peu la star de son quartier?
- Son opinion varie. Quand elle l'a lu la première fois, elle a été fortement émue. Tout en étant dérangée par certains passages parce que je vais quand même assez loin dans l'intimité. Mais les personnes que j'ai consultées avant m'ont dit de les laisser, parce que çà parlerait à d'autres gens qui ont vécu les mêmes expériences, comme de la médisance, par exemple, sur la femme d'un homme handicapé mais qui continue quand même à profiter de la vie. Et puis, la plupart des commentaires ont été positifs, mais il suffit qu'elle entende quelque chose d'un peu égratignant et alors là, elle me reproche de l'avoir écrit!
- Ecrire la vie d'autres gens, qui vous sont moins proches, cela ne vous intéresse pas?
- Je l'ai fait une fois avec Sultana Kouhman, la présidente de SOS Rapts parentaux. Nous avons signé "Nos enfants volés". Mais je dois avouer que j'écris mieux ce que j'ai vécu moi-même, ou des histoires dans lesquelles je suis impliqué émotionnellement".
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Je trouve remarquable et agréable de lire "je n'ai pas d'imagination mais j'aime écrire". Je comprends ça parfaitement, et ça n'enlève rien au talent descriptif...
RépondreSupprimerBonjour,
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En vous remerciant d'avance de l'intérêt que vous porterez à ma demande,
Bien cordialement,
Martha Beullens
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