dimanche 11 septembre 2011

Interview croisée de Micheline Boland et Louis Delville (1ère partie)

1° Comment vous êtes-vous rencontrés et étiez-vous déjà intéressés à l'époque par l'écriture, les contes et l'improvisation?

Micheline : Nous nous sommes rencontrés à Charleroi en faisant la queue devant un cinéma. A l'époque, j'écrivais déjà. J'avais été attirée par l'écriture aux alentours de mes dix ans. A l'école, l'institutrice nous proposait des sujets de rédaction. Elle appréciait mes textes, mes parents aussi. Je me suis plu à refaire des rédactions chez moi en modifiant le cadre et les personnages. A l'adolescence, j'ai écrit des poèmes et des nouvelles. J'ai participé aux deux recueils "Poésie-20" édités sous la houlette de Pierre Coran. Cela a été l'occasion de rencontrer d'autres adolescents qui écrivaient et de publier des textes dans diverses revues. J'ai commencé à écrire des contes beaucoup plus tard, vers l'âge de cinquante ans : le mari d'une amie ayant lu une de mes nouvelles m'avait suggéré de prendre part au concours de contes de Surice, un petit village près de Philippeville. J'ai suivi son conseil... Quelques années auparavant, Louis et moi, nous étions inscrits à des formations au jeu de l'acteur et cela nous avait beaucoup intéressés. Il faut dire que Louis et moi partageons quasiment tous nos loisirs. Tous deux nous faisons du tir à l'arc, de l'écriture, de l'impro. Nous partageons beaucoup de goûts et d'intérêts.

Louis : Assez bizarrement, j'ai rencontré Micheline à Charleroi en faisant la queue devant un cinéma! Durant toutes mes études, je n'ai jamais été intéressé par la littérature, ni l'écriture. Une rédaction était pour moi la pire des punitions. Mon esprit scientifique et cartésien ne comprenait pas que l'on puisse écrire des choses longues... Et comme j'ai entrepris (et réussi) des études d'ingénieur technicien en électronique, cela ne s'est pas arrangé avec l'âge. J'étais et je suis pourtant amateur de musique classique et de théâtre, mais comme spectateur uniquement. Jusqu'au jour où...Micheline m'a proposé de suivre avec elle une formation au jeu de l'acteur. Une vraie révélation : moi aussi, j'étais capable de faire passer des sentiments, de "jouer", moi le spécialiste des visites guidées de l'usine où je travaillais! Et quand on est monté une fois sur les planches...on aspire à y retourner. En 1997, Micheline est finaliste du concours de contes de Surice. Je lui propose de défendre à nous deux son "berceau divin". Mes premiers pas de conteur... Quant à l'impro, cela s'inscrit dans la continuité de nos activités "verbales". On me reproche assez d'être trop conteur lors des impros et d'être un peu trop improvisateur lors de contes!

2° Donc, si je résume bien, passé le cap de la cinquantaine, vous vous lancez ensemble dans de multiples activités dans le domaine littéraire écrit ou oral. Aviez-vous déjà à ce moment le projet d'écrire un livre?

Louis : Sûrement pas! La "politisation culturelle" de ma région me faisait peur. C'était bien mal connaître celle qui allait nous emmener à la rencontre de Woyzzeck, un drame de Büchner, en enfer avec les sept pêchés capitaux et puis encore nous faire découvrir Electre de Sophocle. Frédérique Lecomte nous a beaucoup appris... Le concours de Surice se plaçait dans la continuité. C'était aussi monter sur scène et défendre un texte. A part que le texte avait été écrit par Micheline! Belles expériences que ces premières années où les répétitions d'avant-concours et l'Estival du Conte nous permettaient de rencontrer d'autres conteurs qui allaient devenir de vrais amis. Parmi eux, Paul Fauconnier avec qui j'ai suivi une formation de trois jours en 2003. Que de souvenirs avec lui, que de plaisirs et de complicité... Il me révèle que moi aussi, je suis capable d'écrire... En 2004, Micheline sort son premier livre et dans la foulée, je commence à écrire mon premier "vrai" conte. "Les mouches de Noé" sont nées en moins de deux heures! Elles seront remarquées par le jury de Surice. Le train est parti, il va être difficile de l'arrêter!

Micheline : A l'âge de dix-huit ans, j'avais déjà envoyé un roman à une maison d'édition française. J'avais essuyé un refus. En suivant une (très longue) formation en programmation neuro-linguistique (PNL), il m'est apparu rapidement que j'allais écrire un livre sur le sujet pour rendre accessible à un maximum de personnes les richesses que je découvrais. Régulièrement, je me suis mise à écrire des petits articles concrets que j'envoyais à des revues (Le Vif/L'Express, Femmes d'aujourd'hui, En Marche, Bonnes Soirées, Flair,...). Mes articles donnaient des pistes pour envisager un régime, combattre la morosité ou l'ennui par exemple ; ils paraissaient à la rubrique "courrier des lecteurs" ou même "poésie". Quand j'ai terminé la formation, j'avais de quoi alimenter la troisième partie de mon livre! Il me restait à écrire la partie théorique et aussi la partie exercices (que je voulais personnels et faciles à effectuer seul). Ensuite, j'ai relié chaque petit article à un point de théorie. Mon manuscrit terminé et relu par mon formateur qui en a écrit la préface, je l'ai envoyé à de grands éditeurs spécialisés en sciences humaines. Mais il ne fut pas accepté en raison d'un développement trop réduit, à leurs yeux, de la théorie. Bien que je sois plutôt timide, comme j'avais le réel désir de faire connaître la PNL, j'ai fait une conférence sur le sujet et animé deux formations visant à faire expérimenter les bases à un public assez large. Au sein de mon équipe de travail, j'ai aussi écrit des articles pour le journal du PMS et j'ai animé quelques réunions sur le thème des "Métaphores" (un des outils que j'ai appris à utiliser grâce à la PNL). A plus de cinquante ans, participer au concours de contes de Surice m'a amenée à écrire régulièrement des contes, même sans rapport avec les thèmes proposés. Après que j'aie écrit un nombre important de contes, grâce à Internet, Louis a découvert la maison d'édition Chloé des Lys. Tout naturellement, j'ai appelé ce premier recueil "Contes à travers les saisons" puisque ce sont les fêtes et les événements saisonniers qui sont surtout à l'origine de mon inspiration, Noël étant la fête qui m'inspire le plus. Ce recueil accepté chez Chloé des Lys, j'ai proposé à ce même éditeur mon ouvrage de PNL, il fut accepté lui aussi. Puis, j'ai fait de même avec mes nouvelles, regroupées par thème (d'où les titres "Nouvelles à travers les saisons", "Nouvelles entre chien et loups",...). Jusqu'à présent, huit titres sont sortis, le neuvième est en cours de correction, le dixième est au comité de lecture... Les autres piaffent déjà d'impatience dans mon ordinateur!

Rendez-vous la semaine prochaine pour la deuxième partie de l'interview...

4 commentaires :

  1. C'est la première fois que nous répondons ensemble aux mêmes questions.

    Nos amis vont enfin connaître nos différences !

    Merci cher Petit Belge.

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  2. Et des différences il y en a !

    Avec quand même un grand point commun, le plaisir d'être face au public.

    Merci au Petit Belge de nous avoir concocté cette longue interview.

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  3. Bravo Louis et micheline pour nous révéler un peu de vous et de votre chemin par le biais de cette originale interview croisée!!!!

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