mercredi 27 novembre 2013

Prix des Lycéens 2013

Lancé il y a 20 ans, le Prix des Lycéens bénéficie aujourd'hui de la participation de 2.500 élèves de l'enseignement secondaire supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Pendant six mois, ils doivent lire 10 romans sélectionnés et apprennent à argumenter, affiner leurs choix et défendre leurs points de vue. Véritable plaidoyer pour la lecture auprès des jeunes, le Prix des Lycéens (organisé tous les deux ans) a également pour objectif de promouvoir des écrivains belges contemporains d'expression française, puisque cinq romans d'entre eux sont proposés à la lecture des jurés. Des fictions qui permettent à la jeune génération d'enrichir son éventail de lectures, de découvrir de nouveaux univers, de se confronter à des histoires nées chez nous.

Autre originalité du prix : celui-ci permet de rencontrer les écrivains de la présélection, de nouer un autre rapport avec la littérature. Ces animations sont organisées dans les classes, les bibliothèques ou les librairies. Les classes sont invitées à prolonger leurs lectures par diverses réalisations :  correspondances, poèmes, blogs de lectures, mises en scènes, interviews, peintures, bandes dessinées, etc.

Lauréats du Prix des Lycéens :
- 1993 :  "Choses qu'on dit la nuit entre deux villes" de Francis Dannemark
- 1995 :  "Le passeur de lumière" de Bernard Tirtiaux
- 1997 ;  "Le jeu du roman" de Louise L. Lambrichs
- 1999 :  "Antigone" de Henri Bauchau
- 2001 (ex-aequo) :  "Quatrième étage" de Nicolas Ancion et "Oubliez Adam Weinberger" de Vincent Engel
- 2003 :  "Helena Vannek" d'Armel Job
- 2005 (ex-aequo) :  "La grande nuit" d'André-Marcel Adamek et "La seconde vie d'Abram Potz" de Foulek Ringelheim
- 2007 :  "Pitié pour le mal" de Bernard Tirtiaux
- 2009 :  "Le journaliste français" de Tuyet-Nga Nguyen
- 2011 :  "Tu ne jugeras point" d'Armel Job
- 2013 :  "Les étoiles de l'aube" de Bernard Gheur

Bernard Gheur raconte cette aventure dans la dernière revue "Le Carnet et les Instants" :

"Ayant eu la chance d'être sélectionné parmi les cinq finalistes du Prix des Lycéens, j'ai accompli, durant plusieurs mois, une sorte de tournée des écoles secondaires aux quatre coins de la Belgique francophone :  Le Roeulx, Spa, Jodoigne, Châtelet, Châtelineau, Basècles, Péruwelz, Woluwe-Saint-Lambert, Ferrières, Embourg, Beloeil, Braine-l'Alleud, Verviers, Jumet, Gembloux, Lessines, Jambes, Waremme, Uccle, Arlon. Une vingtaine de professeurs m'ont invité à rencontrer leurs élèves. Enfin, lecture faite, 2.500 jeunes ont connu le délice d'élire leurs livres préférés.

Le 8 mai, une partie de cette jeune armée a convergé vers le Passage 44 à Bruxelles. Par bonheur, ce fut mon jour V. J'ai sous les yeux le travail de français d'une rhétoricienne. La couverture indique :  Mon journal de bord - Les étoiles de l'aube - Prix des Lycéens 2013 - Sarah - 6C. Le journal intime de cette jeune fille - manuscrit comme il se doit - est d'une nature singulière. Il s'agit d'un journal de lecture. A mesure que Sarah progresse dans la traversée de mon roman, elle note ses impressions. Selon les jours, elle se dit intriguée, désorientée ou captivée. Parfois elle ne me rate pas : "Trop de témoignages sur la guerre. Cela devient lassant!". Pour conclure, la jeune fille écrit :  "Ce livre 'a ouvert les yeux sur la vie qu'ont eue nos grands-parents et arrières-grands-parents". Pour l'auteur du roman, ce journal de bord, plein de sincérité, riche de sens critique, est un document très éclairant.

J'aurais dû tenir, de mon côté, un journal de mes pérégrinations. Tant de souvenirs intenses s'y rattachent. Rencontrer ses lecteurs et lectrices, les yeux dans les yeux, bavarder avec eux à cœur ouvert, être interrogé sur ses personnages comme s'ils étaient vivants. Quelle rare, quelle belle expérience! Les questions fusent. Pénétrantes. Les filles se mettent en évidence. Certains garçons restent cois. Je les comprends. Je voudrais leur confier qu'à leur âge, pour rien au monde, je n'aurais pris la parole dans ce genre de circonstance.

Et toutes ces enseignantes, si impliquées dans la réussite de l'aventure, si désireuses de susciter des moments magiques. Parmi les exercices proposés, inventer une fin différente pour "Les étoiles de l'aube". Alisson, Audrey et Marianne s'y collent. Leurs variantes ne manquent pas d'astuce romanesque ; elles sont en tout cas plus romantiques que mon épilogue. Quand je croisais les autres finalistes, et que nous échangions nos impressions, nous convenions que c'était, à chaque fois, un merveilleux bain de jouvence. Et un encouragement puissant à reprendre notre bâton d'écrivain, à nous hasarder sur le long chemin solitaire d'un nouveau roman".

1 commentaire :

  1. Le seul Lauréat que je connaisse et que j'aime vraiment beaucoup est Henri Bauchau.

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