"C'est le Brol aux Marolles" est un roman bien écrit et agréable à lire, avec quelques belgicismes et expressions bruxelloises, qui commence dans un parc de notre capitale surveillé par l'agent Bertrand Dughesclain. J'ai posé quelques questions à son auteur, Georges Roland :
"Comment avez-vous eu l'idée de ce roman? Y a-t-il une part d'autobiographie?
- "C'est le Brol aux Marolles" est la version réécrite d'un premier roman : "Houadepiti", paru chez The Book Edition. Pour cette nouvelle mouture, j'ai imaginé le "personnage" de Roza la rame ; elle me permettait quelques excentricités et impertinences qui me démangeaient la plume. Il n'y a rien d'autobiographique dans le roman, il s'agit d'impressions captées dans la rue ; c'est une étude humoristique et bienveillante de mes contemporains. Je n'ai en rien voulu écrire un polar, mais plutôt décrire la truculence, la bonhomie, la pluralité et l'humour bruxellois ; c'est pour cette raison que j'ai affublé ma pauvre Roza d'un accent à couper à la serpette. Pratiquement tous mes récits, qu'ils soient comiques ou non, se passent à Bruxelles mais il s'agit avant tout d'un Bruxelles idéalisé et toujours fleuri de cet irrésistible accent que j'aime. L'arrière-plan flamand sur lequel évolue mon écriture me permet d'aller très loin dans l'impertinence et l'humour, et si la simplicité de la lecture fait penser au style d'un roman ferroviaire, il se veut avant tout proche des gens et s'exprimant dans "une des langues les plus imagées d'Europe" disait José-Alain Fralon.
- Est-ce facile de faire la promotion de son premier roman? Quelles difficultés rencontrez-vous?
- C'est une galère. Il va de soi que l'on n'est pas (encore) reconnu par la haute autorité (?) de l'édition, si on n'a pas un "bon piston" pour qu'un comité de lecture daigne se pencher sur votre récit, vos chances sont minces. Quant à parvenir à faire connaître son livre... Et pourtant! Quel parcours! On écrit un récit, on le relit, corrige, relit, réécrit, parfois, relit encore, puis on crée une couverture, on met en page, on collationne encore, et enfin, on peut le faire imprimer, seule tâche confiée à autrui. Très souvent, ce livre-là, les libraires et le public le considèrent comme le sous-produit d'un amateurisme béat. Il est sans doute plus facile de laisser à d'autres le soin de juger si un livre sera un nanar ou un canon des ventes. Mais voir un jour ce livre sur l'étal d'un libraire, constater qu'il en a vendu quelques exemplaires, que les clients l'ont trouvé agréable, voilà une satisfaction d'artisan non négligeable. J'ai créé les Editions Bernardiennes (www.bernardiennes.be) afin de pouvoir présenter et distribuer l'ensemble de mes livres sous un même label, un même type de couverture, et sans passer par les canaux habituels des "éditeurs à la demande". Ils possèdent tous un numéro ISBN, sont déposés à la Bibliothèque Royale, comme l'exige la loi. Ils ne sont en rien différents d'un tome sorti chez un éditeur renommé.
- Quels sont vos projets?
- Poursuivre! J'ai un roman prêt pour l'édition, "Le Pantin de l'Impasse", qui est loin d'être humoristique. Je termine "Cartache", la suite des aventures des héros récurrents de "C'est le Brol aux Marolles". Un recueil de nouvelles consacré en grande partie à la face cachée de l'être humain, paraîtra lui aussi en 2010. Ecrire a été la passion d'une vie, de la poésie au roman, en passant par les pièces de théâtre, dont la plupart ont été interprétées. Il me reste encore, dans mes tiroirs, de quoi occuper mes soirées d'hiver".
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Heh ! Quel panache !... Bizness tout en écriture !
RépondreSupprimermais bon, je comprends, en effet, c'est verrouillé par ces cultureux qui adoooorent l'originalité, les découvertes ! Mon cul oui !
tout ça sort de l'entre-jambe de la haute édition, c'est tout !...
Foutre ! à tout ce merdier, que l'écriture renaisse, et pas pour l'édition, mais pour redonner du baume aux élites, et puis au peuple par voie de conséquence...
Je ne suis pas en Belgique et ne vis pas en Belgique, heureusement ! Trop gris par rapport à mon azur, mais voilà, je constate que le bordel est le même !
ciao.