La traduction d'un autre livre, "Le tour de la grande Bourgogne", sortira en octobre :
La traduction d'un autre livre, "Le tour de la grande Bourgogne", sortira en octobre :
"La Petite Librairie" a été inaugurée en 2021 à Heusy, un village près de Verviers. Sa responsable Virginie Sonveau s'est confiée à la revue "Le Carnet et les Instants" du Service de Promotion des Lettres de la Fédération Wallonie-Bruxelles :
"Quand j'ai terminé ma rhéto, j'avais envie de continuer à baigner dans l'univers des livres sans avoir d'objectif professionnel en tête. Les études de romanes m'ont passionnée. Après ma licence, j'ai passé le diplôme d'agrégation en français et français langue étrangère pour pouvoir enseigner. C'est un métier que j'aimais beaucoup et que j'aime toujours. Mais je gardais dans un coin de la tête mon rêve d'ado de travailler un jour dans une librairie.
J'aimais beaucoup les liens en classe et je les vis maintenant, sous une forme différente, avec mes clients. Et ça, je ne le soupçonnais pas. J'avais envie de travailler en librairie pour lire, pour partager mes coups de coeur littéraires, pour en discuter, mais je n'imaginais pas que la dimension humaine prendrait autant de place dans le métier. Assez rapidement, à partir d'un livre, on dévie sur des sujets qui, parfois, touchent intimement ou personnellement les clients. Comme c'est un petit magasin où je travaille seule, je finis par avoir une relation régulière avec certains d'entre eux et à lier des amitiés. Il arrive parfois qu'un client demande un livre parce qu'il a envie de chercher des conseils sur un sujet comme le deuil, le burn-out, la séparation.
Petit à petit, j'ai réduit mes heures dans l'enseignement jusqu'à y renoncer. Au mois de juin de l'année passée, j'ai dû prendre la décision de démissionner pour pouvoir continuer ici. Ce fut le choix d'une passion car les conditions sont fort différentes de celles de l'enseignement. C'est un choix risqué que j'ose faire à l'approche de la cinquantaine. J'ai suivi une formation en distanciel grâce au logiciel Librisoft, un programme utilisé pour la gestion d'une librairie. Pour tout ce qui est démarches auprès des banques, la logistique commerciale, le statut d'indépendant, j'ai pu compter sur mon mari, lui-même indépendant. Le Syndicat des libraires francophones de Belgique est précieux aussi. Il fédère les différentes librairies à travers ses activités et crée un chouette esprit entre libraires. Je considère les autres libraires comme des collègues, pas comme des concurrents. Et être une librairie labellisée, c'est une reconnaissance et un gage de qualité pour les lecteurs.
Quand je me suis lancée, j'ai choisi de privilégier le roman, car c'est ce que j'affectionne le plus et que je connais le mieux. Je n'avais que de la littérature blanche et des romans historiques, policiers, ainsi qu'un rayon détente. Je n'avais ni développement personnel, ni voyages, ni jeunesse. Petit à petit, je me suis adaptée à la clientèle et aux demandes. C'est ainsi que maintenant, j'ai des mini-rayons pour tout ce qui est paralittérature. Je me tiens au courant des sorties, via des émissions, des critiques littéraires. Les représentants font aussi un chouette boulot.
Cela reste une question pour moi : faut-il intégrer la littérature belge à la littérature générale ou la séparer ? J'avais lu qu'un écrivain belge s'étonnait que les libraires créent un rayon de littérature belge, comme si elle ne faisait pas partie de "LA" littérature. Mais je note que chaque fois que je publie sur Facebook une recension sur un auteur belge ou local, il y a un vrai intérêt de la part des lecteurs.
J'ai eu la chance de recevoir Jérôme Colin, mais j'ai dû délocaliser l'événement parce qu'il y avait plus de nonante inscrits. Lorsqu'il est venu présenter son livre "Les dragons", il était lui-même fort ému et cette fragilité, cette émotion, assez inattendues étaient communicantes. A la suite d'un passage sur scène au centre culturel de Verviers, Adeline Dieudonné a accepté de venir au magasin pour une rencontre. Ces rencontres sont des bonus et une bonne manière de faire connaître la librairie, de rencontrer de nouveaux publics".
Plus d'infos : www.petitelibrairie.be
En 2018, Isabelle Delhaye rachète "Le petit bouquineur", une librairie-presse-tabac-jeux de hasard installée depuis une vingtaine d'années à Ottignies. Elle s'est confiée à la revue "Le Carnet et les Instants" du Service de Promotion des Lettres de la Fédération Wallonie-Bruxelles :
"En janvier 2019, trois mois après l'achat, j'ai décidé de me concentrer sur la littérature, même si ce n'était pas évident pour une petite librairie de quartier. A 18 ans, je voulais déjà reprendre une librairie. Depuis toujours, et je ne remercierai jamais assez mes parents, je baigne dans le monde du livre. Je n'ai pas de formation de libraire, mais j'ai une bonne formation en gestion, ce qui est essentiel quand on veut tenir une librairie, car les marges sont étroites et les charges de plus en plus importantes. Il faut avoir des points de contrôle réguliers sur tout ce qui touche l'aspect commercial, procéder à des analyses de chiffres, négocier des remises avec les fournisseurs ou des contrats avec les écoles et bibliothèques.
Je voulais m'approprier ma librairie, lui donner une image qui me corresponde, et même si "Le petit bouquineur" avait changé, peu de gens s'en rendaient compte. J'ai fait appel à une personne extérieure pour repenser notre charte graphique. On s'est vite entendu sur le nouveau nom, "Twist", un nom jeune, peps, plein de vitalité.
On parle avec les gens de ce qu'on lit, et la passion se transmet. Etre à l'écoute des clients, ne pas avoir peur de leur proposer des livres qu'ils n'ont pas l'habitude de lire, être attentif à leurs retours, négatifs comme positifs. On essaie de susciter une curiosité et de créer une attente. On aime beaucoup mettre en avant des auteurs et autrices belges de la région, avec un endroit dédié. La clientèle sait qu'il y a cet espace et se tourne dès lors plus spontanément qu'avant vers les nouveautés belges, à côté des best-sellers qui se vendent presque tout seuls, à la différence de nos écrivains qui n'ont pas de grosses machines marketing qui les accompagnent. J'essaie d'organiser une animation par mois, des rencontres où l'on privilégie les témoignages, l'échange car notre public est à la recherche d'histoires à partager".
Plus d'infos : www.librairietwist.be
Raphaël Dahl a sorti son premier roman, "Le secret des héritiers", dont l'histoire se passe au Moyen Age en Belgique (éditions Edern). L'auteur a expliqué à la presse :
"J'ai voulu emmener les lecteurs à la découverte de lieux emblématiques de notre pays. Ce voyage dans le temps leur permettra de visiter des endroits peut-être familiers, avec quelques siècles de décalage. Tournai, par exemple, est une très ancienne cité gallo-romaine, qui fut la première capitale du royaume des Francs. Liège, elle, était une principauté dirigée par un prince-évêque. Et l'abbaye d'Andenne fait partie des plus anciennes de Belgique.
Passionné d'histoire médiévale, j'étais déjà familier avec le contexte politique et économique du début du XIIIème siècle. J'ai complété mes connaissances via des ouvrages, encyclopédies et archives en ligne. Et je suis allé sur le terrain, dans tous les lieux évoqués dans le roman. C'est en revenant d'un long séjour, alors que nous étions contraints de limiter nos déplacements, que j'ai pris conscience de la richesse historique et culturelle belge. En explorant le monde, on oublie parfois de s'intéresser à ce qui est juste sous nos yeux.
Le succès d'auteurs comme Bart Van Loo montre qu'il y a un vrai intérêt pour l'histoire et le patrimoine de notre pays. Avec "Le secret des héritiers", j'espère participer à cette valorisation. Et donne envie aux Belges d'être fiers de leur histoire. Car ils ont toutes les raisons de l'être".