mercredi 31 mai 2017

Actualité de David Van Reybrouck

Je vous avais déjà parlé de notre compatriote David Van Reybrouck (né à Bruges en 1971) lorsqu'il avait obtenu le Médicis 2012, prix du meilleur livre étranger, pour son essai "Congo. Une histoire" :  http://ecrivainsbelges.blogspot.be/2012/11/prix-medicis-de-lessai-2012-pour-david.html

Les Editions Actes Sud (dont une des responsables est devenue récemment ministre française de la Culture) ont publié le dernier livre de David Van Reybrouck :  "Zinc" (75 pages). Il y raconte la destinée d'une poignée d'habitants du village de La Calamine ballotés et balayés par la guerre. Le personnage principal changera cinq fois de nationalité. Pour son service militaire, il portera l'uniforme belge. Bien qu'âgé déjà de 40 ans, après Stalingrad, il fut embrigadé dans la Wehrmacht. Dans la revue "Les Cahiers de la Semaine", Luc Beyer de Ryke commente :  "Jamais, il n'avait franchi les frontières. Ce sont les frontières qui l'ont traversée. Souvent et à travers ce récit aussi bref que poignant, on ressent combien les destinées sont comme des fétus de paille emportés par l'Histoire".

Autre actualité de David Van Reybrouck :  suite aux attentats en Europe, il a co-écrit le livre "La paix, çà s'apprend" avec Thomas d'Ansembourg (né à Uccle en 1957), un juriste devenu thérapeute. Ils ont deux parcours de vie totalement différents, l'un vient de la noblesse et l'autre non, le premier est néerlandophone et le deuxième est francophone, mais ils démontrent l'importance du dialogue.



                 


                    

mercredi 17 mai 2017

Récompenses pour Françoise Lison-Leroy

                                            Portrait      

Grâce à son recueil "Le Silence a grandi" (dédié au poète Paul André, son voisin de Blandain, décédé en 2008), Françoise Lison-Leroy vient d'obtenir deux récompenses :  le Prix du Poème en Prose Louis Guillaume et le Prix triennal de poésie de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Françoise Lison-Leroy a confié à la presse :   "Il y a quelques semaines, j'ai eu un coup de téléphone d'une personne de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour me signaler que j'avais été lauréate. J'ai été surprise et je pensais que c'était une erreur car je n'avais pas présenté ma candidature. Elle m'a alors expliqué qu'une sélection est opérée parmi les oeuvres publiées dans les trois dernières années. C'est une belle reconnaissance après ces nombreuses années d'écriture et, depuis l'annonce officielle, plusieurs personnes m'ont contactée pour me féliciter ; cela fait chaud au cœur.

Petite, je m'amusais à inventer des nouvelles définitions pour certains mots et j'y apportais déjà une petite touche de poésie. Ensuite, j'ai vraiment eu le déclic pour la poésie en écoutant à l'école Radio Scolaire sur laquelle Emile Verhaeren récitait l'un de ses poèmes. La poésie est ma langue première, ma langue natale. Je suis une amoureuse des mots. Dans la poésie, on est au plus juste, on a la volonté de se construire une langue et de faire passer un message par les mots choisis. J'ai écrit des nouvelles, un roman, du théâtre, mais je reviens toujours à la poésie....

Je peux passer deux à trois jours sur une phrase. Chaque mot doit avoir sa force, sa justesse, son sens mais aussi sa capacité d'union avec les autres mots qui l'entourent. Ca fait mal d'entendre une personne dire qu'elle ne comprend pas ce que vous avez écrit. Mais, au fil des années, j'ai relativisé et je ne cherche pas à ce que les lecteurs comprennent tout. Il faut qu'ils puissent puiser dans les mots ou dans la musicalité de l'écriture ce dont ils ont besoin et le sens qu'ils veulent en donner. Et puis, il ne faut pas chercher à tout comprendre, il faut se laisser porter et ressentir les émotions. Lorsqu'on écoute une chanson en langue étrangère, on ne cherche pas à comprendre les paroles, on se laisse guider par la musique.

Il m'a fallu du temps pour écrire "Le Silence a grandi". Par contre, une fois que j'ai commencé à mettre les mots sur papier, je savais où je voulais arriver. J'ai ainsi décliné ce poème en trois temps : la disparition d'un proche, les souvenirs partagés avec celui-ci, et la vie sans lui mais avec tout ce qu'ils nous a apporté. Ce n'est pas un poème sur la mort ; il s'agit plus d'une évocation de ce qu'on garde de lui en nous, de sa présence définitive. J'espère par ce livre avoir pu transmettre la puissance, la force, la générosité, l'amoureux des mots et de la vie que partageait Paul André".

Ajoutons que Françoise Lison-Leroy (née en 1951) a écrit une trentaine de recueils de poésie, et rédige également des articles pour les pages culturelles du journal "Le Courrier de l'Escaut". Cliquez ci-dessous sur "Lison-Leroy Françoise" pour retrouver mes autres articles consacrés à cet auteur belge.

mercredi 10 mai 2017

"Séraphin des dunes" (Maryline De Backer)

                                                   Séraphin des dunes

Née en 1959, Maryline De Backer est institutrice dans la région des Collines (province du Hainaut) où elle habite. Son premier roman, "L'étang aux carpes", est sorti en 1992, et racontait une saga familiale. Membre de l'Association des Ecrivains Belges de langue française et de l'Association Royale des Ecrivains Wallons, elle alterne romans, nouvelles et poésies.

Son nouveau roman, "Séraphin des dunes" se passe à Ostende à la Belle Epoque. Le personnage principal est Séraphin, un adolescent souffreteux, fils cadet d'une famille d'aristocrates. Il est confié aux soins de sa gouvernante Julie de Fontenoy, âgée de 20 ans. Elle privilégie la promenade au grand air et l'encourage dans ses activités artistiques. Mais au fil du récit, son quotidien est bouleversé :  Séraphin est amoureux d'elle, et le maître d'écurie Jean-Baptiste ne la laisse pas indifférente...

Maryline De Backer vient également de sortir un nouveau recueil de poèmes, intitulé "Ici, là-bas" et publié par les éditions Persée. Il sera prochainement traduit en italien par Dorothée Paulet et illustré de photographies de Francesco Pinocci.

mercredi 3 mai 2017

"Deux mères pour une fille" (Patricia Emsens)

                                           Patricia Emsens Deux mères pour une fille

Après "Retour à Patmos", la romancière belge Patricia Emsens nous propose "Deux mères pour une fille" (Editions des Busclats) qui aborde le thème de l'adoption. Greta est née de la rencontre entre la jeune Anke et un soldat américain rencontré dans le bar de ses parents. Plutôt que d'accoucher sous x, Anke a préféré être mère pendant deux mois, puis placer la fillette dans un couvent où elle est heureuse, protégée par Sœur Thérèse. En 1953, Lucie, une institutrice, et son mari médecin viennent la chercher pour l'adopter. Rebaptisée Anemie, Greta imagine que c'est temporaire et qu'après l'été, elle retrouvera ces religieuses qui lui manquent. Même si elle s'attache aussi à sa nouvelle maison et à sa nouvelle vie. Et puis, elle grandit...

Patricia Emsens a confié au groupe Vers l'Avenir :   "Beaucoup d'enfants d'Américains venus en Europe après la guerre, et qui sont ensuite rentrés chez eux, ont été adoptés. C'est un sursaut de vie, à la fois pour ces mères qui mettent les enfants sur la route et pour ces familles qui les adoptent. Le réseau catholique s'est beaucoup occupé de cela, mais c'est une histoire dont on ne parle pas. Même si j'ai découvert qu'il existe un site sur ces enfants, dont certains sont partis en Amérique.

Quant au côté bilingue, cela vient de ma propre expérience. C'est un univers dans lequel j'ai toujours vécu. Je viens d'une famille francophone de Flandre et, en plus, ma mère est argentine. Des mots flamands font ainsi partie de mon enfance. Aujourd'hui, c'est certainement beaucoup plus clivé. D'autre part, ce bilinguisme a du sens par rapport à cette petite aux deux mamans et prénoms.

Le roman a été réécrit sept ou huit fois. C'est le fruit d'un travail avec les éditrices. Au début, les phrases étaient beaucoup plus longues, descriptives, et puis c'est devenu trop sec, austère, presque squelettique, et çà n'allait toujours pas. J'ai tout repris à la main, j'y ai mis de la chair et, finalement, je suis arrivée à mon propre style".