dimanche 27 avril 2014

Premier roman d'Eric Russon

                                                                  crispationsHR


Journaliste culturel depuis de nombreuses années, présentateur de "50 degrés Nord" sur Arte Belgique, Eric Russon a répondu aux questions de la journaliste Isabelle Monnart à l'occasion de la sortie de son premier roman, "Crispations", aux éditions Lamiroy :


"J'avais envie d'écrire quelque chose que je pourrais avoir envie de lire. Je suis assez attiré par la littérature anglo-saxonne qui va assez vite à l'essentiel. Les personnages sont importants - et dans mon livre, il y en a beaucoup - mais le vrai fil conducteur, c'est l'action. Donc, il faut d'abord une bonne histoire. Si c'est le cas, les personnages vont suivre. Comme dans les bons westerns : on sait à qui on a affaire, on sait plus ou moins où l'histoire va nous mener, et à moi de surprendre les lecteurs.


- Parmi ces Anglo-Saxons, qui sort du lot?
- Ellroy! Et c'est clair que quand je finis un de ces livres, je n'ai pas envie d'écrire! Ce qui me plaît, c'est que, souvent, il invente des personnages complètement fictifs mais qu'il les place dans des faits réels.


- Dans "Crispations", il y a un peu de çà, aussi : des personnages qui ressemblent étrangement à des figures connues, comme un président et une chanteuse?
- Je ne les nomme pas! Le président est déjà un archétype. Quand j'ai écrit ce roman, on était en plein sarkozisme. Sans avoir de sympathie politique pour lui, c'est un personnage! J'avais d'abord imaginé une situation drôle et humiliante pour deux personnages qui vont se retrouver dans une affaire extrêmement embarrassante, multipliée par cinquante parce qu'elle est exposée par la télévision. C'est çà qui m'a amené à me demander qui on pourrait inclure dans cette émission de téléréalité qui a lieu en direct.


- Ca n'aurait pas pu se passer en Belgique?
- Je me suis demandé si je ne me dirigerais pas vers un membre de la famille royale. On s'intéresse à leur côté people mais je ne trouvais pas çà très sexy : je ne suis ni très royaliste, ni monarchiste.


- Ce n'était pas une manière de draguer le lecteur français?
- Non, pas du tout. J'avais envoyé mon manuscrit chez une éditrice en France. Elle m'a dit qu'elle l'avait dévoré mais qu'un personnage comme celui-là, qui lui faisait trop penser au président qu'ils avaient alors, elle ne trouvait pas çà sexy. En plus, je pense qu'au niveau protocole, pour revenir à la Belgique, ce n'était pas possible. J'imagine que si Joëlle Scoriels voulait recevoir un prince ou une princesse sur son plateau, on lui dirait non.


- L'élément déclencheur de l'affaire survient en direct à la télé : un milieu que vous connaissez bien?
- Oui, même si je n'ai jamais présenté ce genre d'émission. Des directs, j'en ai vécu quelques-uns quand j'étais à Télé-Bruxelles. Le direct, j'aime çà parce qu'il y a plus de vérité, plus de stress. Tout est possible. Ce qui m'intéressait, c'est qu'à travers la télévision, aujourd'hui, les gens veulent surtout exister. Or, c'est le cas de tous mes personnages, qu'ils soient dans l'entourage d'un président, d'un animateur télé ou simplement dans leur famille ou leur vie professionnelle.


- Dans votre livre, il y a aussi un indéboulonnable présentateur de télé prénommé Michel?
- Je l'ai choisi parce que c'est quelqu'un qui dure. Aujourd'hui, Drucker n'a plus rien à perdre, ce qui n'est pas du tout le cas de mon personnage. C'est un métier qui peut être addictif, et dont on peut être la victime. Mon modèle, je le connais très peu. Mais mon attachée de presse lui a passé le livre ; ce serait bien de savoir ce qu'il en pense...


- Le titre "Crispations", comment aimeriez-vous qu'on le comprenne?
- Ce n'est pas le titre original. La publication a été très rapide... Pendant quelques mois, le livre a circulé sous le titre "La crampe". C'est Barbara Abel qui m'a dit que si un papier sortait dans lequel on parlait de "La crampe d'Eric Russon", çà faisait un peu... J'avais pensé à tout sauf à çà! Finalement, "Crispations" se rapproche assez bien de mon idée. La crampe originelle, c'est celle que les deux protagonistes du scandale vont connaître - une vraie tétanie - mais ces crispations vont toucher tous les personnages, pour le meilleur ou pour le pire".

3 commentaires :

  1. Tant d'écrivains et d'écrits que je ne connais pas! Pourtant je lis.... Je me fais la remarque chaque fois que je suis chez Millepages mon libraire

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  2. Tu l'as lu? Excellentes questions et réponses interpellantes!

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