dimanche 23 février 2014

Prix Première 2014 pour "Nos mères" (Antoine Wauters)

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A la Foire du Livre de Bruxelles, l'auteur belge Antoine Wauters a reçu le Prix Première 2014 (d'une valeur de 5.000 euros) pour son roman "Nos mères" qui vient de sortir en janvier aux éditions Verdier. Moi qui le "suis" sur ce blog depuis 2010, je suis vraiment content de voir sa carrière littéraire s'envoler ces derniers mois avec ses deux derniers livres, "Césarine de nuit" et "Nos mères". Et en outre, il est très sympathique. Bravo Antoine!

Ce Prix Première 2014 lui a donné une belle notoriété lors de la Foire du Livre de Bruxelles, où son roman était affiché aux quatre coins de Tour et Taxis et où on faisait la file pour une dédicace. Il a eu droit aussi à de nombreuses interviews, comme celle ci-dessous par Isabelle Monnart pour le journal "La Dernière Heure" :

"Ce livre s'articule en trois parties, dont la première, le récit d'un enfant, s'approche encore fort de la poésie. Vous ne pouvez pas vous en départir tout à fait?
- Je me situe mal sur la question des genres. Dans la première partie, c'est vrai, c'est très poétique. Après, çà se stabilise un peu, parce que çà correspond à l'état d'esprit de ce petit garçon. J'ai besoin que l'écriture soit tonique, que ce soit une forme d'antidote. Ici, déjà, les deux mères ne sont pas au top. Une écriture du côté de la vie, pour moi, c'était important. J'ai essayé de garder l'univers mental d'un petit garçon qui essaie de faire face.

- Les premières pages de "Nos mères" ne sont pas faciles. Vous en êtes conscient?
- C'est vrai que c'est un pari un peu risqué : je savais que les 20 ou les 30 premières pages ne seraient pas évidentes. On ne sait pas qui parle, on ne sait pas ce qu'il vit réellement. Mais çà me semble refléter l'état d'esprit d'un enfant. Chez eux, la vérité et le mensonge se côtoient, leurs rapports à l'espace et au temps sont parfois flous.

- Vous y êtes aussi bien arrivé parce que vous êtes resté proche du gamin que vous étiez?
- Oui, je suis resté un affabulateur. J'ai l'impression que le personnage double tout ce qu'il fait d'un discours. Le fait de mettre des mots sur les choses qui ne sont pas très agréables (la guerre au Liban, l'enfermement dans un grenier, p.ex.), çà rend la réalité tolérable. De mon enfance, j'ai gardé l'habitude de commenter les choses que je fais pour les rendre plus pimentées. Mais j'ai eu une enfance très heureuse.

- D'où cela vous vient-il alors?
- La violence faite aux enfants, c'est quelque chose qui me renverse. On ne sait jamais très bien pourquoi on écrit et je ne sais pas pourquoi ces thèmes-là m'obsèdent. Si je vois, si je sens un gosse très seul, ou devant presque jouer le rôle d'éducateur pour ses parents, je suis infiniment touché. C'est quelque chose qui peut me lancer dans l'écriture d'un texte. Je n'ai pas vécu çà, pas plus que la guerre au Liban, mais nous sommes des papiers buvards, et j'ai peut-être besoin de çà pour m'en libérer.

- Dans la troisième partie, on découvre que Jean Charbel est devenu écrivain?
- Ca me semblait cohérent. Il y a, à la fois, son parcours de vie, qu'on peut lire au premier degré. Et en creux, une réflexion sur la littérature. Je tenais à ce que cet épilogue soit court, pour montrer qu'il avait fait œuvre de résilience, qu'il avait dépassé ses soucis personnels pour s'intéresser à l'autre.

- Dans un premier temps, vous ne dites pas où se déroule se livre : Proche-Orient, pays en guerre,...
- Ca rend le livre un peu universel. Je voulais que çà se passe ailleurs et il se fait que j'ai voyagé au Liban en 2009. Cela m'a laissé des images et des impressions très fortes".
                                      
P.S. Pour plus d'infos sur cet auteur belge, vous pouvez aller sur son blog http://antoinewauters.eklablog.com ou cliquer ci-dessous sur le libellé "Wauters Antoine" pour retrouver mes anciens articles sur lui.

2 commentaires :

  1. Quel plaisir que le beau décol de ce jeune auteur! Ca encourage les autres, fait sourire les lecteurs, la file à la foire du livre devant lui, et lui aussi voit la vie en rose comme la bibliothèque rose à présent!

    Très belle réussite!

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  2. Voilà un bel encouragement pour un écrivain!

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