Né à Ixelles, Patrick Roegiers habite aujourd'hui en France, mais beaucoup de ses livres ont un lien avec la Belgique. Il sera en séance de dédicaces à la Foire du Livre de Bruxelles le vendredi 21 février de 15h à 17h et le samedi 22 février de 14h à 18h.
"La Belgique : le roman d'un pays" (éditions Gallimard)
A l'occasion du 175ème anniversaire de l'indépendance de la Belgique en 2005, l'auteur Patrick Roegiers a écrit un livre de 150 pages richement illustré sur l'histoire de notre pays. Il s'adresse au grand public ; les passionnés d'histoire n'apprendront rien et seront déçus. Son récit est divisé en cinq parties : les débuts (la révolution de 1830, le choix d'un roi, la création du chemin de fer,...) ; le règne de Léopold II avec la colonisation du Congo et la transformation de Bruxelles ; le règne d'Albert Ier et la première guerre mondiale ; l'âge d'or de la Belgique (les grands travaux autoroutiers, l'Exposition Universelle de 1958, le rayonnement international grâce à Tintin, Brel, Simenon, Merckx, Magritte, ...) ; la fédéralisation du pays et les incertitudes sur son avenir. Par rapport aux autres ouvrages de ce type, Patrick Roegiers prend le temps de s'attarder sur la vie culturelle de la Belgique et sur sa façon de vivre.
Laissons maintenant la parole à l'auteur...
Sur la Belgique : "Vaste comme un mouchoir de poche, longtemps champ de bataille de l'Europe et souvent menacée d'annexion, la Belgique, née en 1830, est une terre de légendes autant qu'un prospère royaume grâce à la colonisation du Congo. Elle est le berceau de peintres fameux (tels Bruegel, Van Eyck ou Rubens) et la terre d'asile d'étrangers illustres comme Hugo ou Baudelaire, alors que s'expatrient ses plus grands créateurs, de Maeterlinck à Verhaeren, Michaux, Simenon, Brel ou Alechinsky. Cette nation, animée par la folie des grandeurs autant que par la hantise de sa propre disparition, est minée dès son origine par le conflit grandissant de deux cultures contraires, et pourtant complémentaires, celle des Flamands et celle des Francophones. La Belgique, qui a frôlé plus d'une fois le chaos, est à présent un Etat fédéral".
Sur le Belge : "Jovial, bon enfant et bonne fourchette, le Belge a le goût des kermesses et agapes publiques. Il est fidèle à ses traditions mais jaloux de sa liberté. Souffre d'un complexe d'infériorité dû à l'exiguïté du territoire et au climat pluvieux. Mais il est ravi de son accent. Il le distingue du français qui reste une langue adoptive. Joyeux drille, égrillard, roublard et débrouillard, le Belge a la peau dure. C'est un dur à cuire qui a une brique dans le ventre (65% des Belges sont propriétaires de leur logement). Ses défauts sont le déni de l'Histoire, la mauvaise foi, l'absence de mémoire, plus ou moins volontaire, et le repli sur soi. La déglingue générale des institutions accroît son identité flottante. Le Belge est perçu à l'étranger comme hospitalier, honnête, franc, amusant et gai. Les bonnes blagues, la joie de vivre, la bonhomie, la maladresse caractérisent l'occupant de cette contrée que l'affaire Dutroux a changée en royaume de la pédophilie. Et fait oublier que de tous les peuples de l'Union Européenne les Belges sont parmi les plus riches. Frondeur et irrévérencieux, prompt à rire de soi, le Belge est un conformiste original et inclassable qu'incarnent Jean-Claude Vandamme, belgicain type, Toots Thielemans, meilleur harmoniciste du monde, Noël Godin, entarteur gloupomane, et le décapant magazine de télévision Strip-Tease".
Sur notre gastronomie : "Grâce aux asperges à la flamande, au waterzooi, aux carbonnades, pistolets, péket, fricadelles, tête pressée, américain, pralines, spéculoos, craquelin, cassonade, anguilles au vert, choux de Bruxelles, chicons, jets de houblon, jambon fumé d'Ardenne, fromage de Herve, sirop de Liège, croquettes ou tomates aux crevettes, couques de Dinant (gare aux dents!), la Belgique, pays de la boustifaille, est encensée pour ses mets aux noms enchanteurs, que sont les ramonaches, le kip-kap, les caricoles, le cuberdon, la babelutte, le stoemp et la tarte al'djote de Nivelles".
"La spectaculaire histoire des rois des Belges" (éditions Perrin)
"La spectaculaire histoire des rois des Belges" n'a pas été rédigé par un historien, mais par l'écrivain Patrick Roegiers, auteur de plusieurs romans et essais. Il a divisé son livre en sept chapitres intitulés "L'avènement de Léopold Ier : l'édification" , "Le règne de Léopold II : la glorification" , "L'épopée d'Albert Ier : l'héroïsation" , "L'ère de Léopold III : l'abdication" , "L'intermède de Charles : la transition" , "La pérennité de Baudouin : la mortification" et "Le temps d'Albert II : la continuation". Patrick Roegiers présente son ouvrage comme un roman-feuilleton, dans lequel il dresse avec finesse et objectivité le portrait de nos six rois et de notre régent Charles. C'est un bon résumé de l'histoire de la dynastie belge destiné au grand public et la longue bibliographie permettra aux personnes intéressées d'avoir des informations plus précises sur chaque membre de la famille royale. Il faut signaler que Patrick Roegiers ne cite presque aucun nom d'homme ou de femme politique belge.
Voici un extrait consacré au souverain régnant : "Albert II n'a pas le prestige moral de son frère, mais c'est un formidable et redoutable stratège. Il se sert de sa bonhomie et de sa bonne mine comme d'un bouclier infaillible. Ce n'est pas vraiment un moine, un apôtre apostolique comme son frère, un père modèle ou un mari parfait. Mais il a plus d'un tour dans son sac à malice et met les Belges dans sa poche sans qu'ils s'en rendent compte. Féru de géopolitique et amateur de hors-bord, mordu de géographie et d'histoire, il se sait assis sur une poudrière qui peut exploser à chaque seconde. Et à la frénésie éruptive du quotidien, il répond par une jovialité d'apparat et une bonhomie permanente".
J'ai relevé une quinzaine d'erreurs mineures dans ce livre de 450 pages.
p.41 : Patrick Roegiers explique que le prince Louis-Philippe (1833-1834) repose toujours actuellement dans le caveau des ducs de Brabant, et non en la crypte royale de Laeken. Faux, il y a été transféré en 1993 (voir "La république du Roi", écrit par Jacques Noterman, spécialiste des cimetières bruxellois).
p. 134 : "Ses trois filles, désavouées, déshéritées, le traînent en justice". C'est vrai pour Louise et Stéphanie, mais pas pour Clémentine, princesse Napoléon.
p. 150 : Lorsqu'il évoque l'accession au trône d'Albert Ier en 1909, l'auteur écrit : "Albert voit ses enfants, le duc de Brabant et le comte de Flandre, futur roi et futur régent". Charles ne portait pas encore le titre de comte de Flandre en 1909.
p. 282 : La fille du prince Charles ne s'appelle pas Evelyne Wybo, mais Isabelle Wybo.
p. 290 : "Il (Charles) déménage au domaine d'Argenteuil, près de Waterloo". Cette propriété a certes été attribuée à l'ancien régent, mais il ne s'y est jamais installé. Fin 1950-début 1951, Charles se partage entre l'Hôtel Métropole, Raversijde et la maison du peintre Alfred Bastien.
p. 298 : La princesse Lilian ne s'est pas inclinée devant la dépouille du prince Charles. Dans ses mémoires, le colonel Guy Weber raconte qu'il a accompagné Léopold III au palais royal et que la princesse Lilian lui avait recommandé de bien veiller sur son époux.
p. 353 : Fridhem n'est pas le nom de la résidence estivale de Fabiola, jeune fille, mais le nom de la résidence secondaire des parents de la reine Astrid en Suède.
p. 384 : Albert II n'a pas été opéré d'une hernie discale en 1999, mais en 2000.
p. 388 : Patrick Roegiers écrit qu' "Albert II devient pilote d'hélicoptère et d'avion de chasse", mais je n'ai jamais lu qu'il avait suivi une formation à la force aérienne. A vérifier.
p. 403 : La première sortie de Paola en tant que reine n'est pas l'ouverture d'Europalia Mexique, mais le voyage d'Etat du couple impérial japonais en Belgique début septembre 1993. Albert et Paola les ont accompagnés à Bruxelles, Mons et Anvers.
p. 405 : La reine Paola n'était pas aux côtés du Roi lors de son discours télévisé de Noël 1999 dans lequel il a évoqué leur crise conjugale. Elle était présente aux discours de Noël 1993 (année de leur accession au trône) et 1997 (à l'occasion des 60 ans de la souveraine).
p. 408 : Les 175 ans de la monarchie et de la prestation de serment de Léopold Ier n'ont pas eu lieu en 2005, mais en 2006. En 2005, on a fêté les 175 ans de l'indépendance de la Belgique.
p. 409 : "Le président du parlement flamand déclare que les Belges n'ont plus en commun que l'équipe de football, le Roi et certaines bières". A l'époque de cette déclaration, Yves Leterme n'était pas président du parlement flamand, mais ministre-président de la région flamande.
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Je n'ai qu'une seule envie...découvrir les livres de cet auteur! merci de votre partage! belle soirée, bonne semaine et à bientôt!! heureuse de découvrir vos différents blogs!!
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