Il y a quelques mois, je vous avais retracé le parcours littéraire de Colette Nys-Mazure à partir de mes lectures : http://ecrivainsbelges.blogspot.be/2012/09/colette-nys-mazure-une-grande-dame-de.html
Dans le dernier numéro de la revue "Le Carnet et les Instants" (que vous pouvez recevoir sur simple demande au Service des Lettres de la Communauté française), elle revient sur ses rapports avec le monde de l'édition (plus de 60 livres depuis 1975 publiés par plus de 20 éditeurs).
Editions Froissart : "Mes premiers textes édités, ce fut un véritable cadeau de Robert-Lucien Geeraert, le président d'Unimuse, maison d'édition et association tournaisienne de poètes. Il avait terminé une année en boni et décidé de publier les premiers textes de plusieurs jeunes poètes de l'association, dont Marc Quaghebeur, Michel Voiturier et moi. "Six jeunes poètes" sort en 1975. Comme nous étions plusieurs, on a eu des critiques. Un récital a été organisé. Cela m'a encouragée à envoyer un manuscrit au prix Froissart : "La vie à foison"".
Editions Rougerie : "René Rougerie a beaucoup compté pour moi. C'est un pur des purs qui ne publie que de la poésie, de père en fils. Dans le temps, le père allait vendre ses recueils aux libraires à vélo. Il ne les laissait jamais en dépôt! Un libraire qui achète cinq recueils va automatiquement les mettre en valeur pour ne pas les garder".
Editions Le Dé Bleu : "Quand j'ai obtenu le prix Max-Pol Fouchet pour "Le for intérieur", il y avait un accord pour que le manuscrit soit publié dans cette maison d'édition. C'est ainsi que j'ai rencontré Louis Dubost qui a aussi édité "Seuils de Loire", un ensemble poétique issu de la résidence de poète 2002 à Rochefort-sur-Loire dont il a été l'éditeur de nombreuses années. Et ce Bourguignon installé en Vendée est devenu un ami".
Editions Desclée De Brouwer : "Marc Leboucher, l'éditeur de Desclée De Brouwer, que j'avais connu du temps où il était journaliste au magazine "Panorama", m'a invitée à déjeuner à Paris. Il me donnait carte blanche pour publier ce que je voulais chez eux. Spontanément, je lui ai répondu que j'avais envie de dire du bien du quotidien. J'en avais marre que les gens crachent dans la soupe, disent toujours du mal de la vie. J'ai découvert ce qu'était un éditeur qui avait des moyens. Il m'a envoyé dans les salons du livre, dans les librairies. Un éditeur aussi avec lequel j'ai retravaillé le manuscrit de "Célébration du quotidien" tout un après-midi pour supprimer certains chapitres et en alléger d'autres".
Editions Bayard : "En général, l'auteur pressent qu'il y a des parties plus faibles et quand l'éditeur les pointe du doigt, il a la confirmation de ce qu'il avait pressenti. Chez Bayard, j'ai rencontré aussi une excellente éditrice, Claude Plettner, auteure elle-même, avec laquelle j'ai publié "L'enfant neuf". Sur ses conseils, j'ai supprimé la troisième partie de ce texte et créé une passerelle entre les deux premières parties".
Editions Albin Michel : "Un jour, Eliane Gondinet-Wallstein, une des éditrices d'Albin Michel, historienne de l'art, m'a téléphoné pour m'annoncer qu'ils lançaient une nouvelle collection de beaux livres à petits prix, avec des reproductions de tableaux, et qu'ils avaient pensé à moi pour le premier titre. Jean Mouttapa est venu chez moi, à Froyennes, pour me demander que le texte de "Célébration de la mère" soit moins elliptique, après m'avoir expliqué quel était le public ciblé. J'ai trouvé qu'il avait raison et j'ai accepté ses propositions de transformation. Il s'agissait surtout de créer des liens entre les phrases. C'est un éditeur avec qui on travaille le texte. On n'écrit pas seulement pour soi, on écrit aussi dans la relation. Chez Albin Michel, ils t'envoient dans plusieurs librairies en France, tu es suivie par une attachée de presse, ils paient les déplacements, etc. C'est beaucoup plus rare avec des éditeurs belges qui ont moins de moyens, même s'ils s'efforcent de t'apporter un réel soutien. Après "Célébration de la mère" et "Tu n'es pas seul" (un recueil de nouvelles), je leur ai dit aussi mon envie de publier sur la poésie et j'ai écrit "La chair du poème", un essai qui explique comment la poésie s'imbrique dans la vie quotidienne, sur les situations de détresse, de plaisir".
Editions Renaissance du Livre : "Michel De Paepe, directeur de La Renaissance du Livre, voulait rééditer toute ma poésie. J'étais sidérée : il y avait 750 pages! Il m'a quand même demandé de supprimer un poème sur trois pour "Feux dans la nuit". Ensuite, il m'a demandé à quoi je travaillais : je lui ai soumis les nouvelles de "Sans y toucher" qu'il a publiées. A nouveau, il a voulu savoir ce que je préparais : je lui ai montré des reproductions de tableaux commentés par mes textes, c'est devenu "Célébration de la lecture". Tout çà en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Puis il a fait faillite...".
Editions Esperluète : "Pour "Enfance portative", l'éditrice Anne Leloup m'a proposé l'illustratrice Anne-Catherine Van Santen, à qui elle a envoyé mes textes. Quand Françoise Lison et moi avons écrit "Je n'ai jamais dit à personne", je connaissais une jeune illustratrice catalane qui kotait avec une de mes filles et qui avait déjà remporté deux prix dans sa région. Pour "Encore un quart d'heure", Anne Leloup nous a proposé une jeune femme qui sortait de l'école des arts décoratifs avec la mention +++. Tantôt, c'est l'illustrateur qui intervient sur les textes, tantôt c'est l'inverse, tantôt c'est dans les deux sens, comme pour "Palettes" avec Alain Winance. Chaque livre a son histoire, y compris chez un même éditeur".
Editions Invenit : "L'éditeur suggère, épaule, organise des manifestations. Quand "Le reniement de Saint-Pierre" est sorti à Douai, Dominique Tourte a organisé dans le musée de La Chartreuse une lecture avec deux musiciens, l'un au clavecin, l'autre à la flûte, devant le tableau, suivi d'un vin d'honneur dans le cloître. Cela fait partie du travail d'un éditeur, mais il faut que l'auteur porte aussi son livre, aille vers le lecteur".
Editions Weyrich : "Je travaille actuellement avec un groupe en alphabétisation dans le cadre d'un partenariat entre les éditions Weyrich et l'association Lire et Ecrire. Il s'agit d'écrire un roman, pour leur collection "Traversée", lisible par des gens qui ne maîtrisent pas bien le français. Je retravaille mon manuscrit en fonction des remarques de ce public. C'est de nouveau une belle aventure éditoriale".
dimanche 30 décembre 2012
vendredi 21 décembre 2012
Nouveau livre d'Eric-Emmanuel Schmitt
A l'occasion de la sortie de son nouveau livre "Les deux messieurs de Bruxelles" (éditions Albin Michel), l'écrivain belge Eric-Emmanuel Schmitt a répondu aux questions du "Soir Magazine" :
"Vous menez tant de projets que l'on se demande quand vous avez le temps d'écrire?
- J'ai la chance d'être un jardinier qui récolte ses histoires. Elles poussent toutes seules, se ramifient, trouvent leurs sources dans ma vie et celles des autres, se nourrissent et quand elles sont mûres, je les cueille. Je n'ai pas l'impression de travailler. Ecrire,c 'est seulement trouver le temps de m'asseoir. Je m'assieds alors, j'écris l'histoire (je peux être lent à la composition mais pas laborieux) et puis je repars vers autre chose.
- A l'arrière de votre livre, dans le "journal d'écriture", vous expliquez comment sont nées les nouvelles et présentez la personne ou la situation qui les a inspirées. Les gens simples semblent vous inspirer davantage que les célébrités?
- Parce que je me sens comme cela. Mes grands-mères que j'adorais ont quitté l'école à 14 ans pour travailler. Ces femmes intelligentes n'ont pas eu droit aux études pour des problèmes d'argent. Moi, j'ai eu la chance de faire des études, de fréquenter le milieu intellectuel et puis, après ma réussite, de rencontrer des présidents de la République, des rois, des ministres, des grands artistes, mais cela ne change rien. C'est le coeur humain et la complexité des êtres qui me passionnent. Je ne hiérarchise pas. J'utilise, je recycle tout. Dans ce livre, des anonymes m'ont inspiré, mais Mozart est aussi présent dans ce livre. Dans mon roman précédent, "La femme au miroir", je me suis inspiré de la vie des actrices rencontrées pour certains personnages féminins. J'ai aussi fait un livre sur Hitler et sur Jésus. J'ai des fréquentations diverses.
- Quelles différences feriez-vous entre les hommes et les femmes qui restent de simples anonymes et ceux qui deviennent célèbres?
- Ceux qui réussissent sont habités par une passion dévorante qui peut vampiriser une partie de leur vie intime alors que les gens ordinaires ne sont pas habités par cette passion. Bien sûr, il faut aussi avoir de la chance, sinon la frustration surgit. Dans ce livre, je parle de la frustration et de la façon dont on peut la compenser. Dans la nouvelle "Les deux messieurs de Bruxelles", Jean et Laurent compensent leurs frustrations par un mariage imaginaire et une paternité symbolique.
- Cette première nouvelle qui ouvre le livre parle d'homosexualité. Le sujet, toujours tabou, est délicat à traiter?
- C'est délicat surtout par rapport à la façon dont les autres vont le prendre et particulièrement le monde gay. Dès qu'on a un personnage homosexuel, le monde gay pense que l'auteur représente tous les homosexuels à travers un personnage. Il y a là une démarche identitaire, difficile à dégoupiller. J'étais conscient de cela en écrivant et je n'ai pas eu de problème.
- Vous écrivez : "Quoi qu'ils formassent un couple d'hommes, cette anormalité leur rendait paradoxalement la vie facile puisque deux êtres de sexe identique se déchiffrent mieux que deux êtres de sexe opposé".
- Il me semble plus facile pour un homme de comprendre un autre homme. Au niveau de l'appréhension sexuelle du monde, l'autre est le même dans un couple homosexuel. L'homme sait ce qu'est la pulsion et qu'elle ne l'engage pas plus qu'une pulsion. J'ai ce sentiment que dans un couple homosexuel, suivre sa pulsion puis revenir au couple se vit sans hypocrisie alors que dans un couple hétérosexuel, quand cela arrive, soit le couple se transforme en couple d'échangistes, soit il vit dans la tromperie, l'hypocrisie.
- Dans cette première nouvelle, Geneviève reste auprès de son mari volage par pitié.
- Geneviève a aimé cet homme et sacrifie son bonheur à sa morale. Son amour n'a plus que la forme de la compassion. C'est terrible parce que c'est le renoncement au bonheur et en même temps beau parce que moralement, c'est très haut. Je suis partagé... Ma mère a vécu cela : elle a renoncé au bonheur pour s'occuper de mon père. Cette problématique est intime. Tout le monde ne choisit pas le bonheur.
- Les personnages de votre première nouvelle souffrent de ne pas avoir d'enfant. Vous n'en avez pas. Est-ce une souffrance?
- Oui et non. J'en souffre car avoir des enfants est une sublime expérience. Et je n'en souffre pas parce que toute ma vie, j'ai été l'oncle, le parrain, le beau-père d'enfants qui ne sont pas les miens mais qui sont importants dans ma vie. Hors sanguinité, je peux exercer ce rôle.
- Ce recueil est très personnel. On vous retrouve à travers ces cinq histoires?
- Je m'en rends compte. Même dans la nouvelle "Le chien" qui touche profondément, je suis à la fois le chien et le docteur Heymann. Je suis le chien avec cette façon d'aller vers les autres en mettant 20/20 dès le départ et je suis en même temps le docteur, l'homme déçu par l'humanité et qui a du mal à être humaniste et à y croire.
- Etre romancier, écrivez-vous, c'est avoir la passion des êtres humains?
- Oui mais le romancier n'est pas toujours content de ce qu'il découvre. Regardez le XXème siècle : c'est le siècle des inventions extraordinaires mais aussi celui de la Shoah et des deux guerres mondiales. Clairement, l'homme est le pire et le meilleur. Ce n'est pas parce que l'on veut aimer les hommes qu'on ne doit pas voir le pire. Au contraire, il faut s'approcher du pire".
Cliquez ci-dessous sur "Schmitt Eric-Emmanuel" pour retrouver mes autres articles sur cet auteur.
"Vous menez tant de projets que l'on se demande quand vous avez le temps d'écrire?
- J'ai la chance d'être un jardinier qui récolte ses histoires. Elles poussent toutes seules, se ramifient, trouvent leurs sources dans ma vie et celles des autres, se nourrissent et quand elles sont mûres, je les cueille. Je n'ai pas l'impression de travailler. Ecrire,c 'est seulement trouver le temps de m'asseoir. Je m'assieds alors, j'écris l'histoire (je peux être lent à la composition mais pas laborieux) et puis je repars vers autre chose.
- A l'arrière de votre livre, dans le "journal d'écriture", vous expliquez comment sont nées les nouvelles et présentez la personne ou la situation qui les a inspirées. Les gens simples semblent vous inspirer davantage que les célébrités?
- Parce que je me sens comme cela. Mes grands-mères que j'adorais ont quitté l'école à 14 ans pour travailler. Ces femmes intelligentes n'ont pas eu droit aux études pour des problèmes d'argent. Moi, j'ai eu la chance de faire des études, de fréquenter le milieu intellectuel et puis, après ma réussite, de rencontrer des présidents de la République, des rois, des ministres, des grands artistes, mais cela ne change rien. C'est le coeur humain et la complexité des êtres qui me passionnent. Je ne hiérarchise pas. J'utilise, je recycle tout. Dans ce livre, des anonymes m'ont inspiré, mais Mozart est aussi présent dans ce livre. Dans mon roman précédent, "La femme au miroir", je me suis inspiré de la vie des actrices rencontrées pour certains personnages féminins. J'ai aussi fait un livre sur Hitler et sur Jésus. J'ai des fréquentations diverses.
- Quelles différences feriez-vous entre les hommes et les femmes qui restent de simples anonymes et ceux qui deviennent célèbres?
- Ceux qui réussissent sont habités par une passion dévorante qui peut vampiriser une partie de leur vie intime alors que les gens ordinaires ne sont pas habités par cette passion. Bien sûr, il faut aussi avoir de la chance, sinon la frustration surgit. Dans ce livre, je parle de la frustration et de la façon dont on peut la compenser. Dans la nouvelle "Les deux messieurs de Bruxelles", Jean et Laurent compensent leurs frustrations par un mariage imaginaire et une paternité symbolique.
- Cette première nouvelle qui ouvre le livre parle d'homosexualité. Le sujet, toujours tabou, est délicat à traiter?
- C'est délicat surtout par rapport à la façon dont les autres vont le prendre et particulièrement le monde gay. Dès qu'on a un personnage homosexuel, le monde gay pense que l'auteur représente tous les homosexuels à travers un personnage. Il y a là une démarche identitaire, difficile à dégoupiller. J'étais conscient de cela en écrivant et je n'ai pas eu de problème.
- Vous écrivez : "Quoi qu'ils formassent un couple d'hommes, cette anormalité leur rendait paradoxalement la vie facile puisque deux êtres de sexe identique se déchiffrent mieux que deux êtres de sexe opposé".
- Il me semble plus facile pour un homme de comprendre un autre homme. Au niveau de l'appréhension sexuelle du monde, l'autre est le même dans un couple homosexuel. L'homme sait ce qu'est la pulsion et qu'elle ne l'engage pas plus qu'une pulsion. J'ai ce sentiment que dans un couple homosexuel, suivre sa pulsion puis revenir au couple se vit sans hypocrisie alors que dans un couple hétérosexuel, quand cela arrive, soit le couple se transforme en couple d'échangistes, soit il vit dans la tromperie, l'hypocrisie.
- Dans cette première nouvelle, Geneviève reste auprès de son mari volage par pitié.
- Geneviève a aimé cet homme et sacrifie son bonheur à sa morale. Son amour n'a plus que la forme de la compassion. C'est terrible parce que c'est le renoncement au bonheur et en même temps beau parce que moralement, c'est très haut. Je suis partagé... Ma mère a vécu cela : elle a renoncé au bonheur pour s'occuper de mon père. Cette problématique est intime. Tout le monde ne choisit pas le bonheur.
- Les personnages de votre première nouvelle souffrent de ne pas avoir d'enfant. Vous n'en avez pas. Est-ce une souffrance?
- Oui et non. J'en souffre car avoir des enfants est une sublime expérience. Et je n'en souffre pas parce que toute ma vie, j'ai été l'oncle, le parrain, le beau-père d'enfants qui ne sont pas les miens mais qui sont importants dans ma vie. Hors sanguinité, je peux exercer ce rôle.
- Ce recueil est très personnel. On vous retrouve à travers ces cinq histoires?
- Je m'en rends compte. Même dans la nouvelle "Le chien" qui touche profondément, je suis à la fois le chien et le docteur Heymann. Je suis le chien avec cette façon d'aller vers les autres en mettant 20/20 dès le départ et je suis en même temps le docteur, l'homme déçu par l'humanité et qui a du mal à être humaniste et à y croire.
- Etre romancier, écrivez-vous, c'est avoir la passion des êtres humains?
- Oui mais le romancier n'est pas toujours content de ce qu'il découvre. Regardez le XXème siècle : c'est le siècle des inventions extraordinaires mais aussi celui de la Shoah et des deux guerres mondiales. Clairement, l'homme est le pire et le meilleur. Ce n'est pas parce que l'on veut aimer les hommes qu'on ne doit pas voir le pire. Au contraire, il faut s'approcher du pire".
Cliquez ci-dessous sur "Schmitt Eric-Emmanuel" pour retrouver mes autres articles sur cet auteur.
mardi 11 décembre 2012
Agenda littéraire belge
19 décembre 2012 à 18h : à l'Association des Ecrivains Belges (www.ecrivainsbelges.be), présentation de l'anthologie "Suivez mon regard! Coup d'oeil littéraire sur la Wallonie et son patrimoine" par Armel Job et Christian Libens. Cet ouvrage réunit les contributions de 40 écrivains et de 40 illustrateurs qui ont imaginé chacun un récit inspiré d'un lieu ou bâtiment de Wallonie.
Du 9 au 11 janvier 2013 : pièce de théâtre/documentaire "Missie/Mission" de David Van Reybrouck au Théâtre Royal de Namur (www.theatredenamur.be). Pendant six semaines, David Van Reybrouck a sillonné le Congo et interviewé des jésuites, des pères blancs, des oblats, des capucins, des franciscains. De cette collecte est née une pièce de théâtre/documentaire sur les missionnaires belges et sur leur engagement religieux et artistique.
15 janvier 2013 à 19h : au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris (www.cwb.fr), lecture par la comédienne Isabelle Nanty de "Césarine de nuit" d'Antoine Wouters (éditions Cheyne), suivie d'une rencontre avec l'auteur.
16 janvier 2013 à 18h : rencontre avec trois auteurs à l'Association des Ecrivains Belges (www.ecrivainsbelges.be) : Renaud Denuit pour son recueil "Histoires de la détermination", Daniel Simon pour "Ne trouves-tu pas que le temps change?" et Joseph Bodson pour son recueil de poèmes, "Conjurations de la mélancolie".
22 janvier 2013 de 12h40 à 13h30 : dans le cadre des Midis de la Poésie (www.midisdelapoesie.be), lecture par Philippe Vauchel de "Le succès parisien de Camille Lemonnier". Pour conquérir Paris et assurer sa subsistance, Camille Lemonnier fait feu de tout bois : journalisme, critique d'art, contes régionalistes et romans, dont "Un mâle", deuxième best-seller français de l'année 1881.
22 janvier 2013 à 18h : soirée au palais des Académies (www.arllfb.be) en l'honneur de l'auteur belge Henry Bauchau qui aurait fêté ses 100 ans ce jour-là.
24 janvier 2013 à 20h : à la Maison Internationale de la Poésie (www.mipah.be), soirée "Résistance et Liberté" à l'occasion du centenaire de la naissance d'Arthur Haulot ; rencontre et podium poétique autour de ce thème.
Du 7 au 11 mars 2013 : Foire du Livre de Bruxelles.
Expositions actuellement en cours :
Jusqu'au 13 janvier 2013 : exposition "Claire Lejeune : une voix pourpre" à la Salle Saint-Georges sur la grand-place de Mons. L'exposition rend hommage à Claire Lejeune (1926-2008) qui a toujours exercé son activité intellectuelle et créatrice à Mons : poète, essayiste, dramaturge, photographe, féministe engagée, directrice des revues "Cahiers internationaux de symbolisme" et "Réseaux", etc. Ce foisonnement d'activités est démontré à travers des manuscrits, de la correspondance, des photos, des extraits d'oeuvres, des entretiens filmés, ainsi qu'un catalogue publié par la Renaissance du Livre.
Jusqu'au 27 janvier 2013 : exposition "Les Lettres du désir" à la Bibliothèque Wittockiana (www.wittockiana.org), élaborée à partir des collections des Archives et Musée de la Littérature. La tendresse conjugale liant les époux Verhaeren, Wouters et Rodenbach jouxte les passions les plus dévorantes, comme celle qui unit Christian Dotremont à Gloria. Le surréalisme tient une place importante dans le parcours, mais aussi Maurice Maeterlinck, Madeleine Bourdouxhe, Marie Gevers ou Suzanne Lilar.
Du 9 au 11 janvier 2013 : pièce de théâtre/documentaire "Missie/Mission" de David Van Reybrouck au Théâtre Royal de Namur (www.theatredenamur.be). Pendant six semaines, David Van Reybrouck a sillonné le Congo et interviewé des jésuites, des pères blancs, des oblats, des capucins, des franciscains. De cette collecte est née une pièce de théâtre/documentaire sur les missionnaires belges et sur leur engagement religieux et artistique.
15 janvier 2013 à 19h : au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris (www.cwb.fr), lecture par la comédienne Isabelle Nanty de "Césarine de nuit" d'Antoine Wouters (éditions Cheyne), suivie d'une rencontre avec l'auteur.
16 janvier 2013 à 18h : rencontre avec trois auteurs à l'Association des Ecrivains Belges (www.ecrivainsbelges.be) : Renaud Denuit pour son recueil "Histoires de la détermination", Daniel Simon pour "Ne trouves-tu pas que le temps change?" et Joseph Bodson pour son recueil de poèmes, "Conjurations de la mélancolie".
22 janvier 2013 de 12h40 à 13h30 : dans le cadre des Midis de la Poésie (www.midisdelapoesie.be), lecture par Philippe Vauchel de "Le succès parisien de Camille Lemonnier". Pour conquérir Paris et assurer sa subsistance, Camille Lemonnier fait feu de tout bois : journalisme, critique d'art, contes régionalistes et romans, dont "Un mâle", deuxième best-seller français de l'année 1881.
22 janvier 2013 à 18h : soirée au palais des Académies (www.arllfb.be) en l'honneur de l'auteur belge Henry Bauchau qui aurait fêté ses 100 ans ce jour-là.
24 janvier 2013 à 20h : à la Maison Internationale de la Poésie (www.mipah.be), soirée "Résistance et Liberté" à l'occasion du centenaire de la naissance d'Arthur Haulot ; rencontre et podium poétique autour de ce thème.
Du 7 au 11 mars 2013 : Foire du Livre de Bruxelles.
Expositions actuellement en cours :
Jusqu'au 13 janvier 2013 : exposition "Claire Lejeune : une voix pourpre" à la Salle Saint-Georges sur la grand-place de Mons. L'exposition rend hommage à Claire Lejeune (1926-2008) qui a toujours exercé son activité intellectuelle et créatrice à Mons : poète, essayiste, dramaturge, photographe, féministe engagée, directrice des revues "Cahiers internationaux de symbolisme" et "Réseaux", etc. Ce foisonnement d'activités est démontré à travers des manuscrits, de la correspondance, des photos, des extraits d'oeuvres, des entretiens filmés, ainsi qu'un catalogue publié par la Renaissance du Livre.
Jusqu'au 27 janvier 2013 : exposition "Les Lettres du désir" à la Bibliothèque Wittockiana (www.wittockiana.org), élaborée à partir des collections des Archives et Musée de la Littérature. La tendresse conjugale liant les époux Verhaeren, Wouters et Rodenbach jouxte les passions les plus dévorantes, comme celle qui unit Christian Dotremont à Gloria. Le surréalisme tient une place importante dans le parcours, mais aussi Maurice Maeterlinck, Madeleine Bourdouxhe, Marie Gevers ou Suzanne Lilar.
dimanche 9 décembre 2012
Prix Rossel 2012 à Patrick Declerck
Le Prix Rossel 2012 a été remis cette semaine au palais des Académies (Bruxelles) à Patrick Declerck pour "Démons me turlupinant", paru aux éditions Gallimard. Le jury 2012 était composé de deux libraires (Nathalie De Munck et Valérie d'Huart), de l'ancien chef du service culture du "Soir" Jean-Claude Vantroyen, et de six anciens lauréats du Prix Rossel (Thomas Gunzig, Michel Lambert, Ariane Le Fort, Pierre Mertens, Jean-Luc Outers et Isabelle Spaak).
De quoi parle le livre? Les démons intimes forment une histoire très personnelle. Celle de l'auteur, jetant presque en vrac, selon la logique d'une idée qui en entraîne une autre, ce qui l'a constitué en profondeur, depuis l'enfance. Dans les plis d'expériences diverses se dessine la forme d'une vie. Les contours n'en sont pas toujours très nets, volontairement. Car il s'agit de dire toutes les vérités, même quand elles impriment des traits moins agréables sur cette sorte d'autoportrait. Réalisé aussi à la lumière des autres, en particulier de quelques cas que Patrick Declerck a traités dans son travail d'analyste. Et sous le regard d'un père qui perd la vue quand sort le premier grand article de son fils.
Agé de 59 ans, Patrick Declerck est un auteur belge qui a beaucoup voyagé et s'est installé à Paris depuis 1980. Il a arrêté son métier de psychanalyste il y a une dizaine d'années pour se consacrer à l'écriture. Voici ce qu'il a confié à la presse après avoir reçu le 68ème Prix Rossel :
"Depuis toujours, j'ai des livres en moi. L'écriture est ma grande vocation, au sens littéral, celui de l'appel. Je sais que j'ai cet Everest devant moi depuis l'âge de deux ans. J'ai un rapport difficile au groupe et à la contrainte. Mon parcours à l'école a été une catastrophe, sauf ma première année primaire à Sainte-Marie à Schaerbeek où j'ai eu Michelle Cédric comme institutrice. Elle a été un professeur merveilleux pour le petit garçon timide que j'étais. J'ai arrêté de consulter au début des années 2000, le temps de prévenir mes patients. Je voulais résolument aller vers l'écriture, avec une liberté totale, ce qui est contradictoire avec mon travail. Mes analysants ne peuvent pas entendre leur psy parler de son livre à la radio, par exemple. Il faut avoir la courtoisie de la discrétion quand on est analyste. Les deux choses qui m'intéressent dans la vie sont le style et la philosophie. L'écriture est pour moi un but en soi, une activité profondément esthétique, même si cela paraît ridicule de le dire. Je voulais que mon livre soit une introduction à la psychanalyse et qu'il évoque mon enfance, ma névrose, ma pratique. Je ressens une culpabilité profonde à raconter ma vie, même avec ma subjectivité. Tout est vrai et tout est faux dans ce que j'écris. Les fragments de cas que j'évoque sont là pour montrer comment l'analyste et l'analysant sont immergés dans une humanité commune. Et, quoi qu'il arrive, le taux de mortalité des êtres humains frise les 100%. Un livre se construit mais les coutures doivent être invisibles. Je fais ici des allers-retours entre mon enfance, l'analyse que j'ai faite adulte et des extraits de cures analytiques. On peut enlever des morceaux à ce livre. Le chapitre sur Oedipe Roi n'est pas nécessaire à sa structure mais à son intelligence. Un nouveau livre, je l'écris d'abord dans ma tête. Cette phase de préparation lente est suivie d'une écriture rapide. A la relecture qui peut me prendre des mois, je n'effectue pas de grands changements mais des milliers de micro-corrections. A la fin d'un livre, je suis épuisé".
De quoi parle le livre? Les démons intimes forment une histoire très personnelle. Celle de l'auteur, jetant presque en vrac, selon la logique d'une idée qui en entraîne une autre, ce qui l'a constitué en profondeur, depuis l'enfance. Dans les plis d'expériences diverses se dessine la forme d'une vie. Les contours n'en sont pas toujours très nets, volontairement. Car il s'agit de dire toutes les vérités, même quand elles impriment des traits moins agréables sur cette sorte d'autoportrait. Réalisé aussi à la lumière des autres, en particulier de quelques cas que Patrick Declerck a traités dans son travail d'analyste. Et sous le regard d'un père qui perd la vue quand sort le premier grand article de son fils.
Agé de 59 ans, Patrick Declerck est un auteur belge qui a beaucoup voyagé et s'est installé à Paris depuis 1980. Il a arrêté son métier de psychanalyste il y a une dizaine d'années pour se consacrer à l'écriture. Voici ce qu'il a confié à la presse après avoir reçu le 68ème Prix Rossel :
"Depuis toujours, j'ai des livres en moi. L'écriture est ma grande vocation, au sens littéral, celui de l'appel. Je sais que j'ai cet Everest devant moi depuis l'âge de deux ans. J'ai un rapport difficile au groupe et à la contrainte. Mon parcours à l'école a été une catastrophe, sauf ma première année primaire à Sainte-Marie à Schaerbeek où j'ai eu Michelle Cédric comme institutrice. Elle a été un professeur merveilleux pour le petit garçon timide que j'étais. J'ai arrêté de consulter au début des années 2000, le temps de prévenir mes patients. Je voulais résolument aller vers l'écriture, avec une liberté totale, ce qui est contradictoire avec mon travail. Mes analysants ne peuvent pas entendre leur psy parler de son livre à la radio, par exemple. Il faut avoir la courtoisie de la discrétion quand on est analyste. Les deux choses qui m'intéressent dans la vie sont le style et la philosophie. L'écriture est pour moi un but en soi, une activité profondément esthétique, même si cela paraît ridicule de le dire. Je voulais que mon livre soit une introduction à la psychanalyse et qu'il évoque mon enfance, ma névrose, ma pratique. Je ressens une culpabilité profonde à raconter ma vie, même avec ma subjectivité. Tout est vrai et tout est faux dans ce que j'écris. Les fragments de cas que j'évoque sont là pour montrer comment l'analyste et l'analysant sont immergés dans une humanité commune. Et, quoi qu'il arrive, le taux de mortalité des êtres humains frise les 100%. Un livre se construit mais les coutures doivent être invisibles. Je fais ici des allers-retours entre mon enfance, l'analyse que j'ai faite adulte et des extraits de cures analytiques. On peut enlever des morceaux à ce livre. Le chapitre sur Oedipe Roi n'est pas nécessaire à sa structure mais à son intelligence. Un nouveau livre, je l'écris d'abord dans ma tête. Cette phase de préparation lente est suivie d'une écriture rapide. A la relecture qui peut me prendre des mois, je n'effectue pas de grands changements mais des milliers de micro-corrections. A la fin d'un livre, je suis épuisé".
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