mercredi 1 mai 2024

Stéphane Lambert et les livres de poche

                            


L'écrivain belge Stéphane Lambert s'est confié à la revue "Le Carnet et les Instants" du Service de Promotion des Lettres de la Fédération Wallonie-Bruxelles :

"En 2014, c'était un coup de coeur de mon éditrice pour mon texte sur Rothko qui avait eu une vie très honorable en grand format aux Impressions Nouvelles. En publiant deux de mes textes simultanément, c'était une manière pour mon éditrice de sceller notre collaboration et d'appuyer la publication de l'inédit. C'était une bonne idée, car ces deux titres sont ceux de mes livres qui se vendent le mieux. Pour les autres titres en poche, ce furent chaque fois des rééditions de textes épuisé en grand format chez Arléa, s'ils se sont vendus raisonnablement bien. A deux reprises, j'ai publié directement un inédit en pochez chez Arléa.

La vie du format poche a une dynamique propre, qui est moins dépendante du diktat médiatique. Les lecteurs peuvent acheter sur un coup de tête un livre de poche, ce qui est moins vrai pour un livre grand format. Comme il s'agissait de deux livres sur des peintres (Monet et Spilliaert), c'était parfait pour les librairies dans les musées. Une actualité comme une importante exposition peut aussi accélérer ou justifier le passage ou la publication en poche d'un livre sur un peintre. L'économie du poche est aussi moins lourde.

D'ailleurs, en tant qu'auteur, on ne touche pas grand chose sur les poches, mais ils atteignent un nouveau public, les jeunes par exemple qui lisent principalement dans ce format. Cela donne la possibilité d'entrer dans le domaine scolaire. Et dans les salons littéraires, j'ai remarqué que le public achète aussi plus facilement des livres de poche. Le passage en poche met aussi à la disposition des lecteurs qui voudraient davantage me découvrir un bel ensemble de mes textes.

Je relis les épreuves. Cela permet de corriger les coquilles qu'on aurait repérées dans la précédente édition, de retoucher certains passages, voire d'actualiser certaines informations. Je suis également consulté pour le choix du visuel et la nouvelle quatrième de couverture.

Avec un marché si petit, dominé par l'édition française, à l'heure où la littérature occupe de moins en moins de place dans la société, si on veut vraiment faire exister une collection de poche dédiée aux écrivains belges, il faut qu'elle soit subventionnée. C'est une question de survie de notre patrimoine et de notre création littéraire". 

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