Odile d'Oultremont (49 ans) a répondu aux questions des journaux du groupe Sud Info :
"Odile, vous avez étudié l'Histoire, puis êtes devenue scénariste. L'écriture de romans est arrivée un peu plus tardivement dans votre vie. Pourquoi ?
- J'ai commencé paradoxalement par être scénariste, ce qui n'était pas du tout prévu dans mon cursus. Et c'est le scénario qui m'a menée petit à petit au roman. Mais si vous m'aviez posé la question à 8 ans sur ce que je voulais faire plus tard, je vous aurais répondu écrivain... C'était un rêve enfoui. Pendant très longtemps, je me suis dit que je n'étais pas à la hauteur. Et puis, je faisais diversion, c'est pour cela que j'ai étudié l'Histoire, puis j'ai fait un peu de journalisme. Il me manquait la confiance en moi, comme plein de femmes, de jeunes femmes...
- Et de vécu aussi ?
- Sans doute oui. Mais après, cette espèce d'idée reçue qu'on doit vivre des choses très compliquées pour pouvoir mieux écrire, je ne suis pas certaine que ce soit une chose à laquelle j'adhère aujourd'hui. Mais peut-être qu'à l'époque, manquant d'expérience et de confiance en moi, et d'actif, j'ai sans doute dû penser à cela.
- En 2018, votre premier roman, "Les déraisons", rencontre le succès public et critique. Qu'est-ce que cela a changé pour vous ?
- D'abord, j'étais très heureuse d'avoir écrit le roman que je rêvais d'écrire depuis très longtemps. Et son accueil, c'était la cerise sur le gâteau, totalement inattendue. J'ai eu beaucoup de chance que mon texte soit très vite accepté, je n'ai pas connu les affres de l'édition comme plein de gens. J'ai découvert qu'on pouvait faire les choses dans des conditions satisfaisantes et heureuses. Bon, je l'ai découvert tardivement, il y a moyen de le faire plus vite ! J'ai des filles, j'espère qu'elles comprendront cela bien avant moi. Cela m'a ensuite donné une énergie qui était en fait un cercle vertueux. C'est le premier pas qui est compliqué.
- Vous êtes issue d'une famille de la noblesse belge qui remonte très loin dans notre Histoire. Ce patronyme a pu être gênant pour vous ?
- Je pense que cela a été beaucoup plus difficile d'être une femme blonde aux yeux bleus, que d'avoir le patronyme que j'ai. Disons que tout cela mêlé, de temps en temps, peut être particulier parce que les gens projettent des fantasmes sur un nom, sur l'histoire. La réalité est plus normale. Ce n'est pas du tout une souffrance mais c'est parfois compliqué pour moi de l'assumer, parce que je me rends bien compte que cela fait référence à des choses qui ne sont pas toujours vraies, ensuite qu'il est nécessaire d'expliquer ou de mettre dans un contexte. Après, je n'ai pas choisi de naître dans un univers comme celui-là. Et en même temps, c'est une vraie chance parce que mes parents sont des gens très ouverts, très tolérants, qui nous ont appris la curiosité intellectuelle. C'est cela la vraie richesse, le reste n'a pas beaucoup d'importance.
- Vos romans intéressent aussi le cinéma. Un milieu que vous connaissez bien car vous avez déjà réalisé un court-métrage ?
- Mon deuxième roman, "Baïkonour", je l'ai adapté en scénario de film et j'espère pouvoir le réaliser moi-même en 2024. Et pour ce livre "Une légère victoire", il y a des intérêts de producteurs aussi pour en faire un film. Tout est interlié".
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