Installée à Nantes, l'Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire vient d'attribuer le Prix Yves Cosson 2021 à l'auteure belge Colette Nys-Mazure. A cette occasion, elle a répondu aux questions d'une autre auteure belge, Françoise Lison-Leroy, pour le journal "Le Courrier de l'Escaut" :
"La poésie, élue parmi les autres modes d'expression littéraire ?
- Depuis l'enfance, je suis sensible aux sons des mots autant qu'à leur multiples sens. La poésie est ma langue maternelle. Elle n'explique pas mais suggère. Elle donne d'exister davantage et parfois de survivre. Tous sens en éveil, elle n'en finit pas de dénoncer et de célébrer. Elle suscite l'émerveillement et le courage d'être. J'ai écrit plusieurs essais pour manifester que la vie poétique, j'y crois.
- Un prix international qui te touche, décerné par l'académie littéraire de deux régions que tu apprécies particulièrement ?
- Je fréquente l'Anjou depuis longtemps : en résidence poétique à Rochefort-sur-Loire, tous les après-midis, j'intervenais en médiathèques, lycées et associations de la région. Plus tard, pour Lire Ecrire Compter d'Angers, j'ai animé des ateliers débouchant sur un livre. J'ai donné pas mal de conférences à l'université. Quant à la Bretagne, j'avais été invitée à présenter des livres dans les librairies dès 1998, puis à collaborer avec l'Ecole Navale de Brest, à participer à l'université d'été de "La Vie" Nantes. Donc, je me sens un peu chez moi : le TGV Lille-Angers-Nantes est direct. J'aime la Loire et l'Atlantique. Le poète Yves Cosson, dont ce prix porte le nom, a publié de nombreux ensembles poétiques. Décédé en 2012, il était sociétaire de cette académie. Ignorant que mon nom avait été proposé, j'ai été d'autant plus heureuse de la surprise.
- Ancrée en Hainaut Occidental, comme en francophonie, ton oeuvre est ouverte sur le monde. Des pôles essentiels ?
- Mes familles paternelle et maternelle sont d'Estaimbourg et de Pottes. Bien que née à Wavre, je suis arrivée à Kain dès mes 7 ans à la mort de mes parents. Mon attachement profond à ces paysages tempérés, à l'Escaut, à la ville de Tournai, ne m'a pas empêché de voyager à travers l'Europe, les Etats-Unis, le Québec, l'Afrique du Nord, pour parler des écrivains de chez nous, assurer des lectures de mes poèmes. Un arbre solidement enraciné peut déployer ses branches.
- Un prix littéraire récompense avant tout une écriture personnelle, une langue forgée au fil du temps, comme tout art que l'on construit avec tout son être ?
- Ce n'est pas si simple qu'on le croit de trouver son chemin, surtout lorsque, professeure de français en contact permanent avec les écrivains les plus exigeants, l'admiration risque de paralyser. Ne pas imiter, mais inventer ses images et ses musiques, prend le temps, l'expérience d'une vie".
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