Professeur de latin et de français en région bruxelloise, Jean-Louis Aerts a répondu aux questions du "Soir Mag" à l'occasion de la sortie de son deuxième roman :
"Après "Un siècle de mensonges", vous revenez avec un deuxième livre qui poursuit les aventures de Marylou et de sa famille, et qui peut se lire sans avoir eu le premier bouquin en main. Pourquoi prendre ce risque de faire une saga?
- Le premier roman était un tout. Il se terminait. J'estime que c'est le devoir de l'auteur de donner les réponses aux questions que les gens se posent. Mais les personnages me manquaient, j'avais vécu avec eux pendant plus d'un an. Et d'un coup, plus rien. J'avais envie de les retrouver, donc j'ai trouvé un moyen de replonger dans leur histoire via un nouveau drame. Et ça a donné ce deuxième opus dont je suis très fier.
- On peut parler d'un thriller historique. En plus de l'intrigue, vous mêlez d'innombrables anecdotes issues du passé. Ca vous demande énormément de recherches?
- Evidemment, mais c'est un passage obligé. Je suis historien de formation, je ne supporterais pas d'inventer des faits qui ne sont pas historiquement corrects. Dans le livre, j'évoque diverses catastrophes du siècle passé : les circonstances décrites sont rigoureusement exactes. Si une personne veut vérifier l'authenticité de ce que je raconte, elle peut, je ne serai pas pris en défaut. Le seul endroit où j'ai été, c'est le cimetière de Bruxelles pour m'imprégner des lieux. Pour le reste, c'est grâce à Internet. Il y a par exemple un moment dans le bouquin où ils sont dans un restaurant de New York en 2006. J'ai été sur Tripadvisor pour voir les commentaires des clients, pour savoir ce qu'on voit de la terrasse du bistrot. J'ai aussi écrit sur le mémorial du 11 septembre. Je devais faire attention à l'état d'avancement des travaux à ce moment-là. A Couvin, le café "Le Tribunal" existait vraiment pendant la guerre. Maintenant plus, mais j'ai fait mes recherches.
- Justement, il y a un personnage principal : la Belgique ?
- Si les auteurs belges ne parlent pas de leur pays, personne d'autre ne le fera. C'est chouette de retrouver des lieux qu'on connaît, non? Il y a une identité de la littérature belge qu'il faut appuyer. Et puis, il y a deux éléments historiques et belges que je voulais incorporer : le bunker d'Hitler à Brûly-de-Pesche, que j'estime trop méconnu, et le Lebensborn de Wégimont. Mon postulat, c'est d'apprendre des choses en se divertissant.
- Trois histoires s'entremêlent dans votre livre. A chaque fois, une femme au centre et avec un caractère fort. C'est si facile de se mettre à la place d'un personnage féminin?
- Les femmes ont un univers beaucoup plus riche qu'un homme, souvent plus carré et prévisible. Elles ont mille et une facettes. Je pense bien les connaître. Je trouve plus intéressant de faire évoluer des femmes, même si je n'oublie pas d'insérer un pendant masculin pour leur répondre. J'ai fait beaucoup d'improvisation théâtrale et on a toujours appris à jouer sur les oppositions".
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