mercredi 20 octobre 2010

L'écrivain belge Paul Pourveur

En Belgique, le cas du dramaturge bilingue Paul Pourveur semble unique : il écrit tantôt en français, tantôt en néerlandais, selon que la commande lui vienne d'un théâtre des Pays-Bas, de Flandre ou de la communauté française. Né à Anvers en 1952, ses parents lui parlent en français et il effectue ses études en néerlandais. Après ses secondaires, il quitte Anvers pour s'inscrire à l'école supérieure de cinéma de langue néerlandaise à Bruxelles. Il travaille ensuite en tant que monteur pour le cinéma et la télévision. Ses premiers textes sont des scénarios et des textes pour des documentaires. On lui propose d'écrire des pièces de théâtre en néerlandais (à partir de 1985) et en français (à partir de 1989). Mais Paul Pourveur ne se traduit pas lui-même ; il revoit juste les traductions, qu'il s'agisse du néerlandais au français ou vice-versa. Il a reçu des récompenses tant au nord qu'au sud du pays.

Paul Pourveur a confié récemment : "J'ai beaucoup de chance. J'ai toujours travaillé sur commande, tant pour le cinéma que pour le théâtre, tant en néerlandais qu'en français. Je n'ai pas choisi d'écrire dans une langue précise, j'ai répondu à des demandes. Bilingue depuis toujours, je suis Belge, écrivain francophone et écrivain flamand. Je n'écrirai jamais comme un vrai francophone ou comme un vrai flamand. Ce sera toujours entre les deux. Avec des influences des deux langues, je crois. Je n'ai jamais senti une appartenance à une langue précise. Moi, je suis comme un touriste à l'intérieur des langues. Respectueux et irrespectueux d'un côté comme de l'autre. C'est un mélange des deux cultures. Ce qui me donne plus de liberté, même si souvent, çà frise les erreurs grammaticales. Mais il faut jouer avec le langage".

3 commentaires :

  1. Ooh PB, tu ne sais les souvenirs qui affluent! Je viens de vérifier et oui, il s'agit du même Paul qui louait la ferme chez mes parents et m'a offert un livre sur le monde vu par les animaux; maman a encore quelques bronzes de lui, corps de femmes (l'une recroquevillée en boule telle un presse-papier, je l'adore) ou danseuses aux seins provoquants, ce qui fait qu'elles sont enfermées à certaines occasions afin de ne pas choquer les enfants ou les visiteurs... Paul Pourveur, c'est l'artiste à longue barbe et voix douce de mon enfance, un peu hippie, généreux, loquace ou taciturne, hors du commun! Merci pour ces souvenirs.

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  2. Il n'est pas seul, je le comprends. Ecrire deux langues, surtout écrire, mais à la demande! Quel luxepaard.

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  3. Tiens, je ne me doutais pas que ton article remuerait les souvenirs de Delphine, et quels souvenirs!

    Ceci dit, j'admire vraiment quelqu'un qui peut écrire dans nos deux langues, car je suis certaine que chacune a son propre filtre!

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