mercredi 12 mars 2025

L'auteur belge Célestin de Meeûs

                                     


Le jeune auteur belge Célestin de Meeûs s'est confié à la revue "Le Carnet et les Instants" que vous pouvez recevoir gratuitement sur demande auprès du Service de Promotion des Lettres de la Fédération Wallonie-Bruxelles :

"Quand j'ai commencé à écrire en 2014, je me suis dirigé avant tout vers la fiction. Puis, je suis tombé sur un passage de la préface de "L'âge de craie" d'André Pieyre de Mandiargues qui m'a marqué et dans lequel il dit que pour apprendre à écrire, il faut se colleter avec la poésie. Après la lecture de cette phrase que je prenais un peu comme un conseil, comme un mot d'ordre, je me suis mis à explorer l'écriture poétique. Avant toute chose, il fallait que je comprenne ce qu'écrire voulait dire. J'y ai trouvé une nécessité dont je parlais tout à l'heure jusqu'au moment de la publication de "Cavale russe". 

Après quoi, j'ai eu la sensation de ne plus retrouver l'espace de liberté personnelle que me procurait l'acte poétique. Peut-être aussi parce que j'avais l'impression d'appliquer des recettes qui semblaient fonctionner, et par conséquent, je commençais à m'ennuyer dans l'écriture ou du moins à ne plus me surprendre. Je suis donc repassé par où j'avais commencé sept ans plus tôt, par la prose et la fiction, afin de réinsuffler une forme de saveur nouvelle dans l'écriture.

On pourrait effectivement dire que "Cavale russe" constitue un point charnière vers le retour à la fiction en ce sens que le roman s'inscrit dans la continuité de ce que je cherchais en terme de rythme, de langue, de souffle, de narration. Mais tout cela ne se fait pas en quelques semaines ou mois. 

Il y a toujours un sérieux travail, une recherche incessante sur la langue, le fond, la forme. Quand on fait paraître un recueil de cinquante poèmes, par exemple, il y a en réalité quatre, cina, sinon 600 ou 700 poèmes qui restent en rade. Un livre publié, c'est la face émergée de l'iceberg, c'est peut-être 10% de la production initiale faite de tentatives, de fragments, de certains textes avortés et d'autres plus aboutis. 

Avant de commencer l'écriture du roman "Mythologie du 12", il y a eu plusieurs mois pendant lesquels je me suis arraché les cheveux à essayer de trouver les voix, de cerner les personnages. Mais rien n'aboutissait, ou du moins je n'étais pas satisfait de ce que je proposais. Puis sont venus les personnages de Théo et de son ami Max. A cet instant, la figure du docteur Rombouts, que j'avais déjà quelque part dans un tiroir, est arrivée naturellement, comme pour former un contrepoint".