mercredi 21 avril 2021

Christian Debruyne, nouveau secrétaire général de l'AEB

                                   


Ancien responsable de la communication de la Ville d'Enghien, l'auteur Christian Debruyne a été élu secrétaire général de l'Association des Ecrivains Belges de langue française, qui existe depuis plus d'un siècle.

Christian Debruyne a commenté cette nomination au journal "Le Courrier de l'Escaut" :   "J'ai décidé de quitter ma fonction à Enghien suite à une longue réflexion sur moi-même, entamée lors de mon périple sur les routes de Compostelle. L'envie de me réaliser d'une autre manière m'a amené à prendre cette décision fin 2019. Et c'est une autre route qui s'ouvre aujourd'hui à moi. Je viens en effet d'être élu secrétaire général de l'Association des Ecrivains Belges de langue française. Moi-même auteur de nombreux ouvrages, je considère la littérature comme essentielle. En effet, elle élargit notre expérience et nous propose un autre regard sur le monde, et surtout sur nous-mêmes. Parfois, celle-ci nous pousse à revoir nos jugements, notre tendance à la subjectivité. La littérature représente également à mes yeux un outil majeur de reproduction des valeurs culturelles en véhiculant des représentations des identités et des rôles des hommes et des femmes dans la société. A cet effet, l'Association des Ecrivains Belges de langue française pratique l'éclectisme sans modération. Tous les genres littéraires sont mis en avant : du roman à la poésie, en passant par le théâtre, les biographies, les essais ou encore les nouvelles".

mercredi 7 avril 2021

"Kérosène" (Adeline Dieudonné)


A l'occasion de la sortie de "Kérosène", l'auteure belge Adeline Dieudonné a répondu aux questions du groupe "L'Avenir" :

"Votre deuxième roman est sorti ce 1er avril : c'est vous qui avez choisi la date ?

- Non, c'est ma maison d'édition mais ça va bien au livre.

- Vos personnages, on peut dire que ce qu'ils ont en commun, c'est une vie de merde ?

- Oui, on peut voir ça comme ça. Ils ont une vie pas facile en tout cas, pour des raisons très différentes. Ils sont en lutte, pour leur survie, contre la folie, contre le monde qui les entoure, parfois pour des raisons absurdes.

- Ils ont aussi en commun un lien de domination, que ce soit une domination masculine, de classe, de l'âge ?

- Les rapports de domination, c'est une obsession chez moi. C'est déjà très présent dans "La vraie vie". Il y a toutes sortes de dominations comme celle qu'on exerce sur les enfants, sur les personnes âgées, comme Monica qui refuse d'aller là où on veut l'emmener, ou la domination de classe avec Pupute qui est dans la misère et qui tombe sous la coupe de cette femme. Ou Alika la nounou. Il y a aussi la domination de l'être humain sur le vivant, avec le personnage du cheval Red Apple, le dauphin, la truie. Ce qui m'intéresse, c'est que ce rapport de domination exerce sur les dominés et quel effet ça a sur les dominants.

- Est-ce que le confinement a eu une influence sur ce livre ?

- Oui, il lui a presque donné naissance. Il y a un an, j'écrivais un tout autre roman. Ca parlait de colapsologie, de survivalisme. La réalité a rattrapé le sujet en quelque sorte, je n'avais plus aucun recul. Je l'ai mis de côté. J'ai commencé à écrire des histoires courtes pour le faire plaisir, pour l'évader. "Kérosène" est presque une conséquence du confinement.

- "La vraie vie" doit être montré au théâtre : ça doit être frustrant ?

- C'est horriblement frustrant, à cause du manque de perceptive, le fait d'être complètement nié par les annonces du gouvernement. On n'a pas repoussé la date : on n'en a juste pas parlé. C'est terrible d'être oublié et ignoré à ce point".