mercredi 12 août 2020
"Pavots et pavés" (Willem Dembosse)
A l'occasion de la sortie de son dernier roman "Pavots et pavés" , l'ancien professeur de français Willem Dembosse a répondu aux questions du journal "Le Courrier de l'Escaut" :
"En écrivant "Ironies du nord", saviez-vous que cet ouvrage serait le premier d'une saga de huit romans?
- Une suite, une série, oui! En cours de route, j'ai pensé m'en tenir à sept romans. Finalement, l'extension à un huitième, avec son bond de treize années dans le temps, m'est apparue comme plus réellement conclusive.
- Le roman policier, c'est votre choix d'écrivain, de meneur de jeu ?
- Dans mon choix de m'y consacrer, j'en ai apprécié le côté ludique qui n'empêche pas des aspects ardus. J'ai de l'admiration pour les défis oulipiens, je pense que le polar permet de s'adonner à ce vice : mettre d'emblée les personnages dans des situations arbitrairement imposées. Qui dit défi, dit solutions. Voilà qui rejoint pour moi les contraintes gratuites qui, notamment chez Calvino, engendrent ses oeuvres les plus réussies.
- Vos personnages vous passionnent. Vous les suivez dans leurs itinéraires, leurs recherches, leurs déceptions et questionnements. Vous les aimez?
- Je crois connaître l'essentiel sur mes personnages et j'ai de l'affection pour eux, sans trop de narcissisme ni de paternalisme. D'une manière générale, je m'efforce de ne pas les juger, même si j'ironise parfois à leur égard, comme j'ironise volontiers à mon propre sujet. J'ai établi sur eux des fiches où figurent même des détails qu'en fin de compte, je n'ai pas exploité dans les romans.
- Le commissaire Gilles Deboëf est avant tout un homme engagé?
- Il a des exigences éthiques conformes à ses engagements de franc-maçon. Il essaie avant tout de les observer lui-même, mais il est en même temps tolérant pour les faiblesses de ses semblables et capable de se moquer des siennes, par exemple quand il estime que ses propos deviennent un peu pompeux ou grandiloquents.
- Ce 8ème opus offre le même plaisir au lecteur, confronté à une nouvelle situation. Pour vous, le plaisir d'écrire est toujours le même ?
- Je n'ai pas mis fin à la série parce que le plaisir d'écrire aurait diminué. Je dirais même que, bien au contraire, j'ai peut-être pris plus de plaisir à écrire celui-ci. J'ai eu l'impression, toute subjective bien sûr, que mon commissaire gagnait en humanité, en épaisseur et en vraissemblance.
- Et que fera demain le commissaire aujourd'hui admis à la retraite ?
- Demain? Il réapparaîtra peut-être si j'entame mon projet d'une série "Commissaire Sophie Merzee", car celle-ci fera certainement appel à son "vieux mentor". Qui le sait ?".
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