Voilà un nouveau venu parmi les auteurs belges : Charles d'Huart. Son premier roman "L'oncle Carl" a comme point de départ l'oncle Carl dont on n'a plus de nouvelles depuis la deuxième guerre mondiale. Mais via un notaire canadien, il refait surface dans la vie de la famille Saint-Roch. Son neveu Grégoire fait le voyage jusqu'à Montréal pour récupérer une lettre de Carl à Maurice, son frère resté en France, alors que lui partait de l'autre côté de l'Atlantique. Carl lui annonce qu'il cède ses parts du château à Grégoire, mais aussi à Sarah, une orpheline qu'il a élevée. La suite dans le roman...
Charles d'Huart a répondu aux questions de la journaliste Isabelle Monnart (qui lui dresse une critique élogieuse : "Page après page, en s'approchant de la vérité, l'émotion gagne en intensité et, même si on se doute un peu du dénouement, on verserait presque une larme en refermant ce très joli premier lvire") :
"Cette histoire de filiation sur fond de seconde guerre vous trottait en tête depuis longtemps?
- Je voulais écrire une histoire de honte et de rédemption. Ou de déchéance et de réparation. L'idée, c'est qu'un personnage peut commettre un acte irrémédiable, qui aura des conséquences pour son entourage, mais qu'il y ait une rédemption à l'arrivée, parce que je suis quand même optimiste sur la nature humaine. Les conséquences, dès lors qu'il y a une prise de conscience, peuvent être enrichissantes, au bout du compte. J'y ai bien réfléchi pendant un an. Peu à peu, les personnages prenaient forme.
- Vous aviez établi un plan? Pour le néoromancier que vous êtes, il était important de savoir où vous alliez?
- J'avais fait un petit synopsis. Je ne vous cache pas que je savais ce que serait le milieu du livre, plus ou moins comment çà se terminerait, mais je n'avais pas en tête les scènes et la forme.
- Le milieu du livre, ce sont les scènes pendant la guerre?
- Oui, parce que dans certaines situations, les gens se trouvent confrontés à des choix. Quand ils sont immédiats, ils dévoilent souvent ce que sont profondément les êtres. La guerre est donc un substrat assez idéal.
- Votre roman s'intitule "L'oncle Carl", mais au fond, ce n'est pas lui le personnage principal?
- Non, c'est vrai mais sans l'oncle Carl, il ne se serait rien passé, le silence aurait perduré. Il fallait un déclencheur. Au départ, c'était un personnage très flou mais qui a pris de plus en plus de place dans la vie du roman.
- Vous êtes belge et vivez dans le Namurois. Pourquoi situez-vous l'action en France?
- Dès lors que je parlais de la guerre et de la résistance, je voulais que çà se passe dans un endroit emblématique, où la milice est intervenue de manière très brutale. Le maquis - les lecteurs pensent souvent au Vercors - était le cadre idéal. Par ailleurs, je ne voulais pas que l'on puisse imaginer qu'il y ait une part d'autobiographie dans cette histoire. Rien de ce que je raconte dans le livre ne correspond à une réalité quelconque".
samedi 21 janvier 2012
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