mercredi 24 juillet 2024

La librairie "La traversée" à Verviers

Bernard Quickels, le responsable de la librairie "La traversée" à Verviers, s'est confié à la revue "Le Carnet et les Instants" de la Fédération Wallonie-Bruxelles : 

"J'ai toujours aimé lire. Chez mes parents, il y avait en permanence des livres à disposition, divers et variés, même si je n'ai jamais été forcé de lire. J'ai dévoré les bandes dessinées de Johan et Pirlouit, les Astérix. Pendant une quinzaine d'années, j'ai travaillé dans plusieurs librairies où j'ai découvert tous les aspects du métier :  la vente au comptoir, le conseil aux clients, les relations avec les bibliothèques, la réception des marchandises, les factures, ... Cela m'a donné un gros bagage. J'ai aussi gagné la confiance des fournisseurs, car certains se montrent frileux avec un libraire qui sort de nulle part. 

Le nom "La traversée" est venu d'un brainstorming avec ma femme. Il nous est apparu que lire un livre, c'est comme une croisière entre deux continents, une traversée des mers entre deux cultures, une manière de créer des ponts. J'associe aussi la lecture à l'idée de lenteur, ce qui fait du bien dans notre monde actuel. Finalement, "traversée" est un terme assez bateau, c'est le cas de le dire, un terme générique derrière lequel on peut mettre tout ce que l'on veut. C'est poétique et j'aime sa sonorité. 

Après un an, j'ai engagé un employé. Après deux ans, j'en avais deux et aujourd'hui, j'ai six collaborateurs. Je suis assez fier d'avoir ainsi créé de l'emploi. Les gens ressentent votre passion. Commencer petit, suivre de près les commandes des clients, gagner la confiance de ses fournisseurs en les payant à temps, être très présent sur les réseaux sociaux pour aller chercher les gens où ils sont, bien s'intégrer dans la ville où l'on s'installe, par exemple en mettant en avant les auteurs locaux ou en répondant aux demandes de sponsors. A Verviers, j'ai la chance de ne pas avoir de librairie en périphérie, comme les "Club", des chaînes où les choix des livres est dicté par une centrale d'achats. 

Je mets en vente ce que je veux, même si je dois contenter un très large public. Celui de Verviers est assez cultivé, très au fait des critiques littéraires dans la presse, en radio et à la télé. Verviers a toujours été une ville culturelle. Elle a été le siège des éditions Marabout. Plusieurs auteurs de bandes dessinées y sont nés ou y ont vécu. Il y a aussi le théâtre et un conservatoire réputé. Verviers est la petite soeur de Liège, ville universitaire dont plusieurs enseignants vivent dans la région et viennent se fournir ici. Il y a chez nous une attirance naturelle pour le livre. Il y a toujours eu au moins deux librairies dans la cité.

On n'a pas vraiment de spécialité, j'essaie de développer tous les rayons. Notre fer de lance, c'est la littérature en général, les romans policiers, de science-fiction, etc. Quand on me présente un beau livre d'archéologie, sur l'Egypte en particulier, je le prends. Vendre un bouquin pointu représente un beau défi et me donne un sentiment de grande fierté. Et de joie : on aurait envie d'embrasser le client !

Je ne peux pas dire que je mets la littérature belge plus en avant que d'autres. Je n'ai ni table, ni étagère d'auteurs belges. Ce n'est pas un combat pour moi. Pourtant, j'en lis. Je n'ai pas vraiment de demandes non plus. En juillet, une de mes collègues a mis en avant dix livres belges sur nos réseaux sociaux. Nous en avons un certain pourcentage dans notre stock. Comme la librairie est toujours en mouvement et en pleine expansion, rien ne dit que dans un futur proche, je ne mettrai pas davantage en avant ces livres.

Nous essayons d'accueillir le plus d'auteurs possible. Nous recevons beaucoup de demandes, mais je ne peux pas accueillir tout le monde, même si c'est très dur de dire non. J'ai la chance de pouvoir choisir ceux que j'ai envie de mettre en avant :  Julia Deck, Hugues Dayez, France Brel, Philippe Saive, Thomas Gunzig, Guy Delhasse, etc". 

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