mercredi 16 mars 2022

La librairie "Melpomène" à Mouscron

 Maria Paviadakis s'est confiée à la revue "Le Carnet et les Instants" à l'occasion des 45 ans de la librairie "Melpomène" à Mouscron qu'elle a reprise en 2017 :

"J'aime la sonorité du mot, et beaucoup de librairies ont un nom qui renvoie à la culture classique ou à l'Antiquité (comme Agora, Antigone, Bibliopolis, Papyrus). L'épouse du fondateur de la librairie, Jacques Bourgeois, était professeure de latin-grec au collège Sainte-Marie tout proche.

Toute ma famille grecque est partie dans le monde pour faire des affaires après la guerre et le régime des colonels. Je suis heureuse :  je suis indépendante, je me développe, je lis, je prends mes décisions moi-même, je suis une passionnée, hyperactive, je fonce puis j'assume ! Heureusement, certaines personnes refusent de passer par Internet, apprécient le conseil et le contact, favorisent le commerce local.

Melpomène, c'est un nom assez pointu, mais je ne souhaite pas donner une image élitiste de la librairie. A l'heure actuelle, il est important d'ouvrir la librairie à des publics très différents. Mouscron est une petite ville avec un centre bourgeois et des quartiers ouvriers qui datent de l'époque industrielle. On est entouré d'une dizaine d'écoles, de nombreux navetteurs viennent de la gare assez proche, il y a un arrêt de bus devant notre vitrine, il faut que celle-ci attire et parle à tout le monde. 

La culture doit être à la portée de tout un chacun. Même si une librairie reflète la personnalité du libraire ou de la librairie, j'ai voulu que Melpomène devienne une librairie généraliste. Même si je n'aime pas Musso, je trouve qu'il doit être en magasin. Il y a des mangas aussi qui font que des écoliers reviennent. Ils sont tout contents et je suis fière de les voir revenir. 

Catherine est une retraitée et une passionnée comme moi. Elle est à l'affût de "Livres Hebdo", de "Lire", des magazines spécialisés. Elle assiste aux rencontres éditoriales, dévore les services de presse, reçoit les représentants des diffuseurs avec moi pour les précommandes, car c'est impossible de tout lire, de tout avoir, de tout vendre. Il y a trop, beaucoup trop. Ce sont aussi des piles et des piles de livres qu'il faut réceptionner, encoder, mettre en rayons. Il y a trop d'entrées, trop de retours. Heureusement, Catherine est plus sélective que moi. Evidemment, il suffit que vous renvoyiez un ouvrage pour qu'on vous le demande...".

Plus d'infos sur "Melpomène" (qui est membre de la plateforme Librel) :   www.melpomene.be

Privilégions ces librairies indépendantes belges au lieu d'Amazon !