mercredi 25 janvier 2023

"Le plus beau cadeau" (Hakim Benbouchta)

                                 


A l'occasion de la sortie de son deuxième roman aux éditions Marque belge, l'écrivain bruxellois a répondu aux questions de la journaliste Charlotte Vanbever pour le groupe Sud Presse :

"Votre deuxième roman met en scène Harold qui renoue des liens forts avec son père. Le dénouement est superbe. Vous avez puisé dans votre histoire personnelle ?
- Oui, j'ai perdu mon père quand j'étais jeune. J'ai voulu ici idéaliser les retrouvailles avec mon père. Il est parti brusquement, je ne l'ai pas vu arriver. J'avais 16 ans, je ne savais pas du tout qu'il était malade. Je réalise qu'à l'époque, ça ne m'a pas touché du tout, autant aujourd'hui ça me touche beaucoup. J'ai voulu idéaliser cette relation en me disant :  s'il revenait de je ne sais où, est-ce que je le prendrais mal ? Non, j'en aurais profité. C'est l'état d'esprit dans lequel j'étais pour écrire ce livre. Mais cette écriture n'était pas du tout thérapeutique.

- La mort rôde un peu autour de ce roman :  le héros porte le nom de votre meilleur ami disparu, la conductrice de taxi qui inspire un personnage est décédée, et puis il y a votre père. Comment avez-vous réussi à en faire un livre lumineux, feel good ?
- Dans le cas d'Hanane, la vraie histoire est triste mais, dans le livre, j'en ai fait quelque chose de positif. J'aime les émotions, les rapports humains. Et j'aime l'idée que ça se termine bien.

- Vous avez adapté votre premier roman, "Le pseudo", en scénario. Et il est aujourd'hui adapté en film de Noël pour TF1 avec Hélène de Fougerolles et Lannick Gautry. C'est assez incroyable comme destin?
- D'abord, il n'y a pas de miracle (et tant mieux si je me jette des fleurs) :  je pense que l'idée de base du "Pseudo" était bonne. Une ado qui se fait passer pour son père sur un site de rencontres :  en une phrase, on peut pitcher le livre et ça attire. Ensuite, je me suis dit que je n'avais rien à perdre. Le non, je l'avais déjà en n'essayant pas. Et puis, il y a l'opiniâtreté, ne pas lâcher, pendant des semaines.

- Vous avez mis un terme à votre carrière dans la pub pour vous consacrer à l'écriture. Vous avez abandonné un certain confort de vie aussi ?
- Je dois être honnête :  je n'ai aucune crainte là-dessus parce que j'ai de la chance d'avoir ma famille. C'est une chance énorme de pouvoir se permettre ça. Ca fait un an et demi que je ne fais que ça, et je ne vis pas avec ce que j'ai gagné de mes livres. A ceux et celles qui veulent écrire mais ne peuvent pas arrêter de travailler, je dis de le faire comme hobby, quelques heures par semaine. Le récit mettra peut-être un an à être finalisé, mais ce n'est pas parce qu'on ne peut pas tout faire tout de suite qu'il ne faut rien faire".