Alors qu'il connaît beaucoup de succès depuis les années 80, l'écrivain et dramaturge néerlandophone Tom Lanoye (né à Sint-Niklaas en 1958) n'avait jamais été traduit en français. C'est désormais chose faite : "Sprakeloos" (80.000 exemplaires vendus en Flandre et aux Pays-Bas) a été traduit en français par Alain van Crugten et est devenu "La langue de ma mère" (éditions La Différence). La présentation vient d'avoir eu lieu en présence de Jacques De Decker, secrétaire perpétuel de l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique, ce qui montre l'importance de l'événement.
Dans "La langue de ma mère", Tom Lanoye a voulu exprimer par des mots ses pudeurs à parler de sa mère et du terrible accident cérébral qui l'a rendue aphasique et fait glisser vers la démence, elle qui ne vivait que par les mots et faisait du théâtre. La souffrance de la mère et de son entourage, sa mort sont racontés avec une vérité crue mais aussi beaucoup de pudeur, d'amour et d'émotion.
Tom Lanoye a confié à la presse : "Cette traduction me touche beaucoup, car l'histoire d'une mère aphasique est une histoire universelle qui peut émouvoir chacun. On ne se connaît pas au-delà de la frontière linguistique. Quand le KVS ou Josse de Pauw tentent de la franchir, ils le font seuls, sans appui politique. J'espère que mes autres romans pourront maintenant être traduits à leur tour. Ce qui m'arrive est comme gagner au lotto, un heureux hasard, car sur le fond, les choses ne bougent pas et je ne vois pas poindre cet accord culturel entre communautés. Je demande aux Flamands, par exemple, de tenir compte de leurs grands écrivains, même s'ils ont écrit en français, comme Maeterlinck, Rodenbach et Verhaeren, et de cesser de pleurnicher sur le statut de leur langue alors qu'on joue aujourd'hui en néerlandais au Festival d'Avignon et avec un grand succès! Et je demande aux francophones de casser leur idée d'une Flandre monolithique. Il y existe, certes, une aile revancharde qui veut s'isoler du monde entier et nous menace d'une catastrophe culturelle. Des mouvements comme çà existent dans d'autres pays, en réaction à la globalisation. Mais il y a une autre aile, ouverte au monde, qui ne veut pas perdre la Belgique, car cela signifierait automatiquement la perte de Bruxelles".
mardi 18 janvier 2011
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Le livre est magnifique, comme en témoignent quelques articles, lisibles ici:
RépondreSupprimerhttp://www.ladifference.fr/spip.php?page=index&livre=2143#livre2143
J'avais manqué cette note, mais maintenant que j'ai lu "La langue de ma mère", j'y reviens et confirme : un roman magistral !
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