samedi 27 mars 2010

Quelques auteurs belges (1ère partie)

Charles De Coster (1827-1879)
De père flamand et de mère wallonne, Charles De Coster est un écrivain belge de langue française qui est passé à la postérité pour son livre "La légende et les aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d'Ulenspiegel". Ce récit épique et populaire se déroule à Damme au 16ème siècle et a pour toile de fond la résistance de la Flandre à la tyrannie sectaire de Philippe II d'Espagne. Epris de justice et de liberté, le personnage de Thyl Ulenspiegel - dont le nom a donné espiègle à la langue française - symbolise l'affranchissement des peuples opprimés. Lors de sa sortie, ce livre est critiqué et n'a pas beaucoup de succès, mais il est aujourd'hui considéré comme le début de la littérature belge. Traduit en une trentaine de langues, il a été adapté au théâtre, à l'opéra, à l'écran, en comédie musicale et en bande dessinée.

Camille Lemonnier (1844-1913)
Né à Ixelles, Camille Lemonnier effectue ses études secondaires à l'Athénée Royal de Bruxelles. A l'occasion de l'Exposition générale des Beaux-Arts, il publie son premier ouvrage de critique artistique : "Salon de Bruxelles". Il fréquente beaucoup de peintres. Son livre "Un mâle" (sorti en 1881) provoque le scandale à Bruxelles, mais a beaucoup de succès à Paris, où il reçoit les félicitations de Zola et Daudet. A partir de 1883, Camille Lemonnier réunit chaque vendredi chez lui les écrivains de "La Jeune Belgique". Lorsqu'un jury officiel lui refuse le Prix Quinquennal de Littérature, ceux-ci organisent un banquet au cours duquel ils le proclament "Maréchal des Lettres Belges". Il obtient finalement le Prix Quinquennal en 1888. Sa longue bibliographie compte des romans, des essais, des contes et des nouvelles. Sa maison accueille aujourd'hui le siège de l'Association des Ecrivains Belges.

Georges Rodenbach (1855-1898)
Georges Rodenbach (né à Tournai) est le condisciple d'Emile Verhaeren au Collège Sainte-Barbe de Gand. Il effectue ensuite des études de droit. Son premier ouvrage est un recueil de poèmes : "Le foyer et les champs". Comme beaucoup d'écrivains belges de sa génération, il collabore à la revue "La Jeune Belgique". C'est lui qui y a introduit Maurice Maeterlinck. A partir de 1888, Georges Rodenbach s'installe définitivement à Paris, où il est correspondant pour "Le Journal de Bruxelles" et collaborateur régulier du "Figaro". Son oeuvre la plus connue est le roman "Bruges-la-Morte". De santé précaire, il s'éteint à l'âge de 43 ans.

Emile Verhaeren (1855-1916)
Né à Gand, Emile Verhaeren effectue des études de droit à l'UCL, mais une carrière d'avocat ne l'intéresse pas. "Les Flamandes", son premier recueil de poésies, est publié en 1883. Sa bibliographie contient une longue liste de critiques d'art, d'essais, de poèmes et de pièces de théâtre rédigés pendant trente-trois ans. Sur le plan personnel, après une série de deuils successifs qui ébranlent sa santé mentale, il rencontre sa future épouse qui lui apporte bonheur et sérénité. Ami personnel du roi Albert Ier et de la reine Elisabeth, Emile Verhaeren côtoie au cours de sa vie de nombreux écrivains (Rodenbach, Mallarmé, Maeterlinck, Verlaine, Gevers, ...), artistes (Ensor, Van Rysselberghe, Khnopff, Rodin, ...) et leaders socialistes (Vandervelde, Destrée, ...). Lors de la première guerre mondiale, il est trop âgé pour se battre, mais il défend et glorifie la Belgique et ses souverains à travers ses poésies, ses articles de journaux et ses conférences. Ce grand poète belge décède accidentellement en 1916 à la gare de Rouen. Ses derniers mots seront : "Je meurs...ma femme...ma patrie!".

Maurice Maeterlinck (1862-1949)
Maurice Maeterlinck est un écrivain belge originaire de Gand. Après ses études de droit, il commence sa carrière littéraire en publiant des poèmes dans la revue "La Jeune Belgique". Mais il a ensuite aussi écrit des essais, romans et pièces de théâtre. Ses oeuvres les plus connues sont "Serres chaudes", "L'Oiseau Bleu" et "Pelléas et Mélisande". Il est considéré comme l'un des chefs de file du mouvement symboliste au théâtre et a été l'un des premiers membres de l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique. Maurice Maeterlinck reçoit le Prix Nobel de Littérature 1911 et est anobli par le roi Albert Ier. Après avoir passé la deuxième guerre mondiale aux Etats-Unis, il s'installe à Nice où il s'éteint en 1949. Son dernier ouvrage, "Bulles bleues" (paru en 1948) évoque les souvenirs de son enfance.

2 commentaires :

  1. Vous parlez ici, sans doute, des écrivains belges de langue française. La langue flamande nous a procuré de belles plumes, même si la tendance était à la francité. Le XIXe siècle nous a donné entre autres, Hendrik Conscience (1812-1883), , à la base (malgré ses ascendants français, puisque son père était officier de marine sous Napoléon Bonaparte) de l'identité flamande, avec son "Leeuw van Vlaanderen" (Le Lion des Flandres) qui relate la bataille des Eperons d'or.

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  2. On peut être fier de nos artistes, mais il en reste encore beaucoup à présenter...

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