mercredi 26 mars 2025

La librairie de la Reine à Binche


De quelle reine s'agit-il ?  Le nom de la librairie fait référence à la reine Marie de Hongrie (1508-1558), soeur de l'empereur Charles Quint, archiduchesse d'Autriche, gouvernante des Pays-Bas pendant presque 25 ans....et dame de Binche. Elle y fait construire un château Renaissance disparu en 1554 suite à un incendie. Son ancien emplacement est devenu le parc communal. Elle rejoint ensuite son frère Charles-Quint en Espagne à la fin de ses jours.

Pour plus d'infos, on vous conseille la biographie "Marie de Hongrie, soeur et homme fort de Charles Quint" (éditions Jourdan)....écrite par Etienne Piret (57 ans), le gérant de la librairie de la Reine à Binche depuis 1996.

Etienne Piret s'est confié à la revue "Le Carnet et les Instants" que vous pouvez recevoir gratuitement par courrier sur simple demande auprès du Service de Promotion des Lettres en Fédération Wallonie-Bruxelles :

"J'ai toujours eu un intérêt pour le livre, je fréquentais les bibliothèques du coin, mais aussi pour la gestion. C'est essentiel sauf si vous êtes rentier. Une librairie reste un commerce avec la gestion des stocks, des achats, des ventes, des retours. Si on se laisse déborder, on peut très vite avoir des problèmes financiers, d'autant que les marges ne sont pas énormes.

Les lecteurs se déplacent car on a chacun nos spécialités. C'est ce que j'appelle la couleur de la librairie, c'est ce qui fait la spécificité d'un libraire indépendant. Moi, je suis fort intéressé par les arts, les documents historiques, les catalogues d'expositions, y compris parisiennes ou en anglais. En littérature, j'aime les auteurs anglo-saxons, surtout les Anglais. Il y a des choix que j'initie et je sais ce que je vais vendre. Une clientèle n'est pas l'autre. Nous ne sommes pas dans une ville universitaire, ce public n'est pas majoritaire chez moi. J'ai peu de clients orientés philosophie, par exemple. Le rayon psycho grand public marche assez bien. Je vends de la new romance comme le Goncourt. Je n'ai pas d'apriori. Il y a aussi des livres qu'on n'a pas vu venir et que les clients font émerger. Il y a aussi des vagues éditoriales, des effets de mode, surtout dans la littérature pour ados (la sorcellerie, le vampirisme, ...). Internet et les réseaux sociaux ont mis en avant la new romance, puis la dark romance. Les femmes sont des dévoreuses de polars, de thrillers et il leur faut du dur comme les Scandinaves, du cosy crime, qui est une tendance forte mais pas d'espionnage, de science-fiction". 

 

mercredi 12 mars 2025

L'auteur belge Célestin de Meeûs

                                     


Le jeune auteur belge Célestin de Meeûs s'est confié à la revue "Le Carnet et les Instants" que vous pouvez recevoir gratuitement sur demande auprès du Service de Promotion des Lettres de la Fédération Wallonie-Bruxelles :

"Quand j'ai commencé à écrire en 2014, je me suis dirigé avant tout vers la fiction. Puis, je suis tombé sur un passage de la préface de "L'âge de craie" d'André Pieyre de Mandiargues qui m'a marqué et dans lequel il dit que pour apprendre à écrire, il faut se colleter avec la poésie. Après la lecture de cette phrase que je prenais un peu comme un conseil, comme un mot d'ordre, je me suis mis à explorer l'écriture poétique. Avant toute chose, il fallait que je comprenne ce qu'écrire voulait dire. J'y ai trouvé une nécessité dont je parlais tout à l'heure jusqu'au moment de la publication de "Cavale russe". 

Après quoi, j'ai eu la sensation de ne plus retrouver l'espace de liberté personnelle que me procurait l'acte poétique. Peut-être aussi parce que j'avais l'impression d'appliquer des recettes qui semblaient fonctionner, et par conséquent, je commençais à m'ennuyer dans l'écriture ou du moins à ne plus me surprendre. Je suis donc repassé par où j'avais commencé sept ans plus tôt, par la prose et la fiction, afin de réinsuffler une forme de saveur nouvelle dans l'écriture.

On pourrait effectivement dire que "Cavale russe" constitue un point charnière vers le retour à la fiction en ce sens que le roman s'inscrit dans la continuité de ce que je cherchais en terme de rythme, de langue, de souffle, de narration. Mais tout cela ne se fait pas en quelques semaines ou mois. 

Il y a toujours un sérieux travail, une recherche incessante sur la langue, le fond, la forme. Quand on fait paraître un recueil de cinquante poèmes, par exemple, il y a en réalité quatre, cina, sinon 600 ou 700 poèmes qui restent en rade. Un livre publié, c'est la face émergée de l'iceberg, c'est peut-être 10% de la production initiale faite de tentatives, de fragments, de certains textes avortés et d'autres plus aboutis. 

Avant de commencer l'écriture du roman "Mythologie du 12", il y a eu plusieurs mois pendant lesquels je me suis arraché les cheveux à essayer de trouver les voix, de cerner les personnages. Mais rien n'aboutissait, ou du moins je n'étais pas satisfait de ce que je proposais. Puis sont venus les personnages de Théo et de son ami Max. A cet instant, la figure du docteur Rombouts, que j'avais déjà quelque part dans un tiroir, est arrivée naturellement, comme pour former un contrepoint".