mercredi 5 avril 2023

Interview d'Ariane Le Fort

                                    


Ariane Le Fort a répondu aux questions de la revue "Le Carnet et les Instants" de janvier 2023 :

"De quel milieu social êtes-vous issue ?
- Je proviens d'une famille plutôt bourgeoise. Mon père a étudié la théologie. Suisse, il s'est installé en Belgique comme pasteur. Il est devenu professeur à la Faculté universitaire de théologie protestante de Bruxelles. Ma mère, institutrice à la base, est d'un milieu industriel verviétois. Mes parents adoraient lire. La littérature faisait partie de notre vie, nous en parlions beaucoup.

- Que lisiez-vous quand vous étiez enfant ?
- Je dévorais tout ce qui me tombait sous la main, surtout les livres de la Bibliothèque rose et de la Bibliothèque verte, que j'empruntais à la bibliothèque communale. En ce qui concerne les grands auteurs entre guillemets, j'ai d'abord lu les romans historiques d'Henri Troyat. Grâce à lui, j'ai découvert la Russie. Ensuite, je suis passée à Romain Gary. J'adorais cette littérature populaire, ces grands noms accessibles, de véritables épopées. Je ne crois pas que je pourrais encore en lire. On évolue. Petit à petit, et de plus en plus, grâce à la rencontre de certains auteurs, je suis allée vers l'intime. Maupassant, Colette, je les ai énormément aimés. Et aussi des romancières, les Anglaises, les Américaines, Anita Brookner, Edith Wharton... Elles ont dû un peu m'influencer. J'ai aussi lu Marguerite Duras, sans en être fanatique. Quand on parle ainsi de littérature, il faudrait que je retourne dans ma bibliothèque, je ne me rappelle pas bien de tout. Aujourd'hui, Ian McEwan est mon écrivain préféré.

- Petite, écriviez-vous ?
- Oui. J'ai essayé d'écrire mon journal mais j'ai vite réalisé qu'en l'écrivant, je mentais. Je n'arrivais pas écrire les choses telles qu'elles étaient, mais plutôt telles que je voulais qu'on les lise, telles que je voulais les faire croire. Je me regardais écrire. Cela ne me faisait aucun bien. Je me suis dit : écris plutôt un roman. J'avais 12 ans. Ma soeur s'étant moquée de moi, je l'ai jeté à la poubelle. Nous n'en avons plus parlé. L'envie d'écrire me chipotait mais je n'osais pas m'y remettre. Vers 20 ou 23 ans, je ne sais plus, j'ai recommencé.

- Etait-ce "L'eau froide efface les rêves" ?
- Non. Avant ce titre, j'ai écrit "Léon", l'histoire d'une jeune femme qui rencontre un vieux type dans le tram. Elle se lie d'amitié avec lui, puis cela chavire. Elle a envie de le voir nu. Dans mes romans, toujours, à un moment, les choses basculent... Il n'a pas été publié, mais j'avais déjà eu un très bon contact avec Le Seuil". 

Retrouvez la suite de cette longue et intéressante interview dans la revue "Le Carnet et les Instants" que vous pouvez recevoir gratuitement par courrier sur simple demande auprès du Service de Promotion des Lettres de la Fédération Wallonie-Bruxelles. 

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