mercredi 10 mars 2021

"Ma femme écrit" (Jonathan Zaccaï)

 


Né en 1970 à Bruxelles, l'acteur belge Jonathan Zaccaï sort son premier roman, dans lequel il rend hommage à sa mère Sarah Kaliski, une artiste peintre décédée en 2010. 

Jonathan Zaccaï a répondu aux questions des journaux du groupe Sud Presse :

"Comment vous est venue l'envie d'écrire ce premier roman ?

- J'avais d'abord l'envie vorace d'écrire un livre sur ma mère, une artiste peintre que je voulais faire connaître un peu plus. Elle n'a pas eu la carrière qu'elle méritait. C'était ma première intention mais je ne parvenais pas à trouver la forme réelle de cet ouvrage. Quand ma femme m'a annoncé qu'elle écrivait un scénario dans lequel ma mère était le personnage central, ça m'a rendu dingue. Je l'ai très mal vécu. J'estimais que le personnage de ma mère m'appartenait, que j'étais le seul à pouvoir le faire. Ce postulat m'a amené le roman. Heureusement, ma femme a beaucoup d'humour. Si j'en fais une ennemie dans le livre, tout s'est déroulé en douceur dans la vraie vie.

- Est-ce plus facile d'écrire un livre ou de jouer la comédie ?

- Ca fait longtemps que l'écriture m'accompagne. C'est un chemin parallèle à ma carrière d'acteur. J'ai ces passions chevillées au corps depuis toujours. Dans mes tiroirs, j'ai encore beaucoup d'écrits que je n'ai pas envoyé à des éditeurs. J'ai osé le faire avec "Ma femme écrit". Quand on sort un roman, la pression est différente que lorsqu'on joue dans un nouveau film. Cela dit, il y a toujours l'envie que ça plaise.

- Dans la vie, êtes-vous aussi bipolaire que votre personnage ?

- J'ai forcé le trait. J'ai tous les défauts de mon personnage, mais en moins grossier. Mon thermostat est à deux, le sien est à dix. Il est excessif. Au fur et à mesure du récit, je voulais que les lecteurs comprennent que ce n'était pas vraiment moi. Et puis, c'est toujours intéressant de mettre en évidence les failles dont on a honte. Dans notre société, on passe nos journées à se cacher et à vouloir paraître presque parfait ! Moi, ce qui me plaît le plus chez les gens, ce sont leurs faiblesses et leurs défauts. Je voulais que mon personnage transpire l'honnêteté et la comédie. Un mec qui regarde son bide pour vérifier ses abdos, ça me fait rire.

- Et vous, vos failles ?

- J'ai une tendance paranoïaque. Je suis du genre à anticiper les situations et à envisager toutes les possibilités. Avec le temps, c'est quelque chose que j'ai appris à gérer. J'essaie de me calmer mais c'est parfois fatiguant.

- Quels enseignements retenez-vous de votre mère ?

- Elle m'a donné la liberté de croire en ce que j'avais envie de faire. Elle avait une énorme liberté dans sa manière de voir le monde. Ma mère était assez imposante et même parfois chiante dans sa folie. C'était une femme libre, sans filtre, et qui n'a jamais fait de compromis. Elle osait des choses, une véritable artiste. Elle avait quelque chose d'exemplaire. Son art était du grand art, mais sa personne était sans jugement et sans calcul. C'est une belle leçon. Si elle avait lu mon roman, elle aurait crié au génie, c'est certain !". 

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