lundi 8 novembre 2010

"Seuils de Loire" (Colette Nys-Mazure)

Née en 1939 à Wavre, Colette Nys-Mazure vit au bord de l'Escaut dans le Tournaisis (Belgique). Elle est titulaire d'une maîtrise de lettres modernes de l'Université Catholique de Louvain. Longtemps professeur de français, elle continue d'animer des ateliers d'écriture et de lecture. Sa première publication date de 1975. Si la poésie reste son domaine privilégié, elle écrit aussi du théâtre, des nouvelles, des essais et des livres pour la jeunesse.

Colette a rédigé cet ouvrage de 141 pages dans le cadre d'une résidence de poète qui s'est déroulée en 2002 pendant deux mois au Centre Municipal de Rochefort-sur-Loire. Lors de sa première visite, un vent glacé lui inspire cette réflexion : "Comment ne pas me sentir en pays connu puisque je retrouvais des airs de chez nous? Là comme ici, la girouette tourne plus volontiers que l'éventail ne bat de l'aile".

Le Moulin Géant, qui héberge sa résidence de poète, lui fait penser à son arrière-grand-père Augustin Desmet qui était meunier à Tournai. Son Moulin de l'Agache (une pie en tournaisien) construit en 1808 avait été détruit par les Allemands en octobre 1918. Augustin est mort à 72 ans en 1921, mais ses filles (parmi lesquelles Henriette, la grand-mère de l'auteur) ont raconté à Colette de nombreuses anecdotes à son sujet.

Le Moulin Géant de Rochefort-sur-Loire lui évoque aussi les moulins de Froyennes, Villeneuve-d'Ascq, Damme ou Kain. Les références au Tournaisis sont fréquentes : "Mon territoire est fendu par l'Escaut, puissant et modeste. Rien à voir avec le Rhône, la Loire ou la Moldau, mais c'est mon fleuve et je le fréquente assidûment, supportant mal l'air de dédain de quelques touristes, pressés de comparer, incapables de contempler".

Colette fait l'éloge de la correspondance et de l'écriture : "Comment tant de personnes peuvent-elles se priver d'écrire? Ignorent-elles l'émotion des lettres retrouvées qui disent l'être disparu, vibrant encore sous les doigts, les yeux?". Au terme de sa résidence de poète, elle conclut : "Ces êtres croisés et ces lieux arpentés sont en moi ; aucun vandale ne les défigurera. L'écriture comme témoin, légataire. Mémoire passeuse. Dans le sillage des grands hommes poètes qui m'ont précédée ici : la bande à Cadou, Pierre Garnier, Pascal Commère, Thierry Renard, et, déjà dans la perspective de ceux qui me suivront, je me suis imprégnée d'un pays".

N'étant pas un grand amateur de poésies, ce sont surtout les commentaires et les réflexions de Colette Nys-Mazure qui m'ont intéressé. Ils m'ont appris à mieux connaître cette Grande Dame dont j'admire le talent, la sagesse et l'humanisme. Son amour de la nature, de la lecture, de l'écriture, du Tournaisis et des petits plaisirs du quotidien transparaissent aussi dans cet ouvrage.

4 commentaires :

  1. Bonjour,
    Je découvre votre très intéressant blog... je me permets de vous signaler si vous ne connaissiez pas encore, le site BELA (http://www.bela.be) consacré, entre autres choses, à la littérature belge...
    A découvrir notamment en ce moment, un feuilleton inédit de Xavier Deutsch : http://www.bela.be/homepage/actualités/feuilletons/rouge-letton/episode-1.aspx
    Bien à vous

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  2. Moi non plus je ne suis pas un amateur de poésie, et il est vrai que ses réflexions sont intéressantes, elles ont l'air d'être pleines de sensibilité.

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  3. Je n'ai pas lu beaucoup Colette N-M. J'ai un peu de mal avec son genre littéraire.

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  4. Il y a quelques années déjà, j'ai lu les "Contes d'espérance" et j'avais trouvé qu'elle avait une bien jolie plume.

    Micheline

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