mercredi 24 septembre 2025

Nouvelles francophones de Bart Van Loo

                                          



Au début de cette année, je vous avais déjà parlé de l'auteur belge Bart Van Loo (né en 1973 à Herentals) très apprécié de la reine Mathilde :    https://ecrivainsbelges.blogspot.com/2025/02/deux-auteurs-belges-apprecies-par-la.html

Bart Van Loo mène sa carrière tant au nord qu'au sud du pays. Il présentera pour la dernière fois son spectacle "Les Téméraires" en français fin décembre au palais des Beaux-Arts de Bruxelles (nouvelle date supplémentaire). Son livre "Les Téméraires" est sorti en 2020 avec 400.000 exemplaires vendus et traduit en dix langues ! 

La traduction d'un autre livre, "Le tour de la grande Bourgogne", sortira en octobre : 

                                                


Interrogé par la presse pour savoir si ses livres et spectacles rapprochent francophones et néerlandophones, Bart Van Loo répond :   

"Oui, tout de même. Je partage l'analyse de Bart De Wever :  notre pays est bloqué, difficile à gouverner. Mais pour moi, la solution est d'évoluer vers une Belgique 2.0. D'ici 2030, pour nos 200 ans, il faudrait avoir pensé une nouvelle organisation. Et vingt ans plus tard, la mettre pleinement en place. Je pense à des mesures comme le sous-titrage systématique des JT francophones et néerlandophones, afin de mieux suivre ce qui se vit de l'autre côté de la frontière linguistique. Ou encore encourager les jeunes à participer à des échanges Erasmus belges. J'y crois beaucoup, car je constate à quel point francophones et néerlandophones nourrissent des malentendus réciproques.

Dans le monde néerlandophone, un auteur doit livrer deux batailles :  convaincre la Flandre, puis les Pays-Bas. Une fois ce cap franchi, il y a eu la traduction française, et de l'autre côté de la frontière linguistique, on a découvert mon existence. Grâce à de beaux articles dans la presse, à la radio et à la télévision, le livre s'est aussi imposé en Wallonie. Je me suis alors demandé si je tenterais d'adapter le spectacle en français. Ajoutez à cela la sortie de mon Napoléon en français, et tout s'est accéléré :  des représentations à guichets fermés d'Arlon à Dinant. A chaque fois, c'est comme partir en voyage scolaire !  Mais c'est crucial pour moi :  je me sens belge. Pouvoir, en tant que Flamand, raconter à des compatriotes francophones l'histoire fondatrice de la Belgique, c'est réconfortant". 

mercredi 17 septembre 2025

"La Petite Librairie" à Heusy

 "La Petite Librairie" a été inaugurée en 2021 à Heusy, un village près de Verviers. Sa responsable Virginie Sonveau s'est confiée à la revue "Le Carnet et les Instants" du Service de Promotion des Lettres de la Fédération Wallonie-Bruxelles :

"Quand j'ai terminé ma rhéto, j'avais envie de continuer à baigner dans l'univers des livres sans avoir d'objectif professionnel en tête. Les études de romanes m'ont passionnée. Après ma licence, j'ai passé le diplôme d'agrégation en français et français langue étrangère pour pouvoir enseigner. C'est un métier que j'aimais beaucoup et que j'aime toujours. Mais je gardais dans un coin de la tête mon rêve d'ado de travailler un jour dans une librairie. 

J'aimais beaucoup les liens en classe et je les vis maintenant, sous une forme différente, avec mes clients. Et ça, je ne le soupçonnais pas. J'avais envie de travailler en librairie pour lire, pour partager mes coups de coeur littéraires, pour en discuter, mais je n'imaginais pas que la dimension humaine prendrait autant de place dans le métier. Assez rapidement, à partir d'un livre, on dévie sur des sujets qui, parfois, touchent intimement ou personnellement les clients. Comme c'est un petit magasin où je travaille seule, je finis par avoir une relation régulière avec certains d'entre eux et à lier des amitiés. Il arrive parfois qu'un client demande un livre parce qu'il a envie de chercher des conseils sur un sujet comme le deuil, le burn-out, la séparation.

Petit à petit, j'ai réduit mes heures dans l'enseignement jusqu'à y renoncer. Au mois de juin de l'année passée, j'ai dû prendre la décision de démissionner pour pouvoir continuer ici. Ce fut le choix d'une passion car les conditions sont fort différentes de celles de l'enseignement. C'est un choix risqué que j'ose faire à l'approche de la cinquantaine. J'ai suivi une formation en distanciel grâce au logiciel Librisoft, un programme utilisé pour la gestion d'une librairie. Pour tout ce qui est démarches auprès des banques, la logistique commerciale, le statut d'indépendant, j'ai pu compter sur mon mari, lui-même indépendant. Le Syndicat des libraires francophones de Belgique est précieux aussi. Il fédère les différentes librairies à travers ses activités et crée un chouette esprit entre libraires. Je considère les autres libraires comme des collègues, pas comme des concurrents. Et être une librairie labellisée, c'est une reconnaissance et un gage de qualité pour les lecteurs.

Quand je me suis lancée, j'ai choisi de privilégier le roman, car c'est ce que j'affectionne le plus et que je connais le mieux. Je n'avais que de la littérature blanche et des romans historiques, policiers, ainsi qu'un rayon détente. Je n'avais ni développement personnel, ni voyages, ni jeunesse. Petit à petit, je me suis adaptée à la clientèle et aux demandes. C'est ainsi que maintenant, j'ai des mini-rayons pour tout ce qui est paralittérature. Je me tiens au courant des sorties, via des émissions, des critiques littéraires. Les représentants font aussi un chouette boulot.

Cela reste une question pour moi :   faut-il intégrer la littérature belge à la littérature générale ou la séparer ? J'avais lu qu'un écrivain belge s'étonnait que les libraires créent un rayon de littérature belge, comme si elle ne faisait pas partie de "LA" littérature. Mais je note que chaque fois que je publie sur Facebook une recension sur un auteur belge ou local, il y a un vrai intérêt de la part des lecteurs.

J'ai eu la chance de recevoir Jérôme Colin, mais j'ai dû délocaliser l'événement parce qu'il y avait plus de nonante inscrits. Lorsqu'il est venu présenter son livre "Les dragons", il était lui-même fort ému et cette fragilité, cette émotion, assez inattendues étaient communicantes. A la suite d'un passage sur scène au centre culturel de Verviers, Adeline Dieudonné a accepté de venir au magasin pour une rencontre. Ces rencontres sont des bonus et une bonne manière de faire connaître la librairie, de rencontrer de nouveaux publics".

Plus d'infos :  www.petitelibrairie.be